Tome 9 – Chapitre 82 – La disparition d’Aiko
Prologue du quatrième arc.
L’événement se produisit un peu plus tard.
Trois semaines s’étaient écoulées depuis que le groupe de Kouki avait été choqué par les retrouvailles et les sentiments complexes dus à la séparation dans « Post Town, Hol-ad ».
A présent, le groupe de Kouki devait immédiatement s’occuper d’une préoccupation : tuer des gens. Ils ne pourraient plus se battre tant que cette question ne serait pas réglée, et c’est pourquoi ils retournèrent à la capitale impériale. Il était nécessaire qu’ils fassent l’expérience du « meurtre » s’ils voulaient participer à la guerre contre la race démoniaque. Ils ne seraient pas héros de guerre s’ils ne parvenaient pas à la surmonter.
Pour commencer, ils ne pourraient pas y réfléchir correctement puisqu’il ne restait plus beaucoup de temps. L’événement qui s’était produit à Ul était déjà parvenu à leurs oreilles. Il était évident que le mouvement de la race des démons était devenu plus actif puisqu’ils avaient également été attaqués, et tout le monde pouvait deviner que la guerre approchait. Par conséquent, le groupe de Kouki voulait surmonter ce problème le plus rapidement possible.
En ce moment, le groupe de Kouki s’entraînait au combat contre les Chevaliers de Meld. Ryuutarou, le groupe de Kondou, et le groupe de Hiyama ; ceux qui étaient déjà préparés se demandaient à plusieurs reprises s’ils pouvaient vraiment le faire après avoir vu Hajime tirer sur la tête de la femme de la race démoniaque. Il ne restait plus beaucoup de temps, mais ils seraient brisés s’ils étaient forcés d’assassiner, alors Meld et les Chevaliers cherchaient également une solution.
Vers la morosité ambiante, une petite et bonne nouvelle était arrivée.
C’était le retour de la fête d’Aiko. Normalement, le charisme de Kouki aurait pu rassembler les camarades de classe. Cependant, le héros était déprimé, ce qui rendait tout le monde déprimé aussi. La raison pour laquelle ils n’ont pas été brisés par la sévère défaite et le problème actuel est due à l’humeur de Suzu, suivie par les personnes prudentes telles que Shizuku et Nagayama. Malgré cela, leurs esprits engloutis par le malaise se forçaient à se montrer plus qu’accueillants envers l’adulte qu’ils connaissaient bien et en qui ils avaient confiance. Tous voulaient vraiment rencontrer l’enseignante qui faisait toujours de son mieux pour ses élèves.
Apprenant le retour d’Aiko, Shizuku fit le premier pas. Elle voulait consulter AIko à propos de diverses choses, et elle a donc complété son entraînement. Elle voulait aussi entendre l’impression des camarades de classe qui avaient rencontré Hajime bien plus tôt qu’elle, et elle voulait échanger des informations objectivement avec Aiko qui n’avait ni suppositions ni préjugés.
Portant le fourreau noir de jais qu’elle avait reçu de Hajime et la ceinture d’une autre épée noire de jais à double tranchant, Shizuku traversa le passage du palais royal. Son apparence faisait rougir plus de nobles dames et de servantes que d’autres hommes. C’était un problème qui hantait Shizuku même dans ce monde différent. Elle voulait vraiment éviter d’être appelée « Onee-sama » par les femmes plus âgées qu’elle.
Ayant entendu les choses que Hajime avait faites à Ul, Shizuku voulait demander directement à Aiko ce qu’elle pensait de Hajime. En fonction de l’impression d’Aiko sur lui, l’esprit de Kouki, actuellement équilibré, pencherait peut-être vers un point indésirable. C’était la nature de Shizuku qui l’accablait de difficultés partout où elle allait.
« Certainement, il y a aussi eu du grabuge quand ils étaient à Ul… mais il m’a aussi donné cette épée qui ressemble à un katana… Sérieusement, qu’est-ce que c’est que ce « solide et capable de couper n’importe quoi joliment ». N’est-ce pas un artefact du niveau d’un trésor national ? »
Se parlant à elle-même, Shizuku déplaça silencieusement sa main sur le Katana accroché à sa taille. Marchant vers la chambre d’Aiko, Shizuku se rappela la fois où elle avait visité la forge du Royaume pour l’entretien de son katana.
Shizuku appela son katana simplement un katana noir et le montra au meilleur forgeron du Royaume. Au début, le forgeron s’est montré formel devant elle en tant qu’un des « Apôtres de Dieu ». Cependant, son attitude changea complètement dès qu’il examina le katana noir avec la magie d’appréciation, et il demanda à Shizuku tout en saisissant ses épaules. Ainsi, comme si son attitude précédente n’était qu’un mensonge, il la harcela de questions, non il l’interrogea avec des mots, comme par exemple où l’avait-elle obtenu et qui en était le créateur.
Bien qu’abasourdie, Shizuku réussit à retrouver son calme et demanda ce qui s’était passé. Le forgeron a dit que même dans le trésor du Royaume, cette épée devait être plus ou moins au même niveau que l’Epée Sacrée. Bien que son rendement et sa capacité à recevoir de la puissance magique n’atteignent pas l’Épée Sainte, sa fonctionnalité et ses moindres détails en tant qu’arme sont supérieurs à ceux de l’Épée Sainte.
Ensuite, un examen détaillé révéla que si elle était alimentée en énergie magique, la lame s’étendrait de 60 centimètres sous la forme d’une lame de vent. De plus, deux autres lames se formaient à côté de la partie allongée, et pouvaient être tirées.
Le fourreau fut ensuite examiné. On comprit que le fourreau serait recouvert de tonnerre s’il était alimenté en énergie magique, et qu’il y avait une partie en forme d’interrupteur sur la bouche du fourreau qui lançait des aiguilles avec une force énorme.
La lame était faite d’azanthium pour ne pas s’ébrécher et il n’y avait presque pas besoin de l’entretenir. L’entretien consistait uniquement à réapprovisionner l’aiguille en cas d’utilisation.
Cependant, il y avait un problème : il n’y avait pas de réseau magique pour l’alimenter en énergie magique. C’était une chose naturelle. Hajime était capable de manipuler directement la puissance magique et il n’avait jamais songé à la donner à qui que ce soit. Ce n’était donc pas une erreur quand il avait dit « solide et capable de bien couper les choses » si c’était Shizuku qui l’utilisait.
Ce furent les seules fonctions installées, et la mystérieuse épée noire (c’est ainsi que les forgerons l’avaient perçue) ne pouvait être utilisée qu’en manipulant directement la puissance magique, ce qui fit brûler les forgerons du royaume d’envie de se battre.
Même si nous ne pouvons pas fabriquer une arme avec des détails et des fonctionnalités aussi minutieux, nous ferons en sorte que cette épée soit utilisable », pensaient-ils. En bref, ils allaient faire en sorte que la puissance magique de l’utilisateur soit intégrée à l’épée par n’importe quel moyen. Au bout de trois jours et trois nuits, les forgerons, dont le meilleur était le noyau, mirent de côté tous leurs autres travaux et parvinrent à créer le réseau magique.
Ainsi, Shizuku serait capable d’utiliser les capacités du katana noir sans utiliser de chant. Par la suite, les forgerons dont le pouvoir magique était asséché dormirent pendant plusieurs jours avec des expressions vraiment heureuses.
Shizuku regardait au loin en se rappelant le formidable esprit d’artisanat, puis elle arriva à sa destination, la chambre d’Aiko. Elle frappa, mais il n’y eut pas de réponse. Elle avait entendu dire qu’Aiko allait faire un rapport au Roi et aux autres officiels, alors Shizuku pensa qu’elle ne devait pas être revenue. S’appuyant contre le mur, Shizuku décida d’attendre son retour.
Trente minutes s’écoulèrent avant qu’Aiko ne revienne. Ses pas pouvaient être entendus depuis le couloir intérieur qui, d’une manière ou d’une autre, semblait déprimé. Aiko marchait sans regarder devant elle, et son expression sérieuse fit comprendre à Shizuku qu’Aiko pensait désespérément à quelque chose dans sa tête.
Ainsi, Aiko n’a même pas remarqué sa chambre avec Shizuku juste à côté de la porte et les a dépassées. Alors qu’elle se demandait ce qui s’était passé, Shizuku appela Aiko pour qu’elle s’arrête.
« Sensei… Sensei ! »
« Hoeh !? »
Levant une voix stupide, son corps tressaillit de surprise. Aiko regarda autour d’elle et remarqua finalement Shizuku. Ensuite, Aiko soupira de soulagement en voyant l’apparence saine de Shizuku, puis elle sourit de joie.
« Yaegashi-san ! Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus. Tu es en bonne santé ? Es-tu indemne ? Les autres sont-ils sains et saufs ? »
Même si elle avait été déprimée jusqu’à présent, les choses qu’elle disait n’étaient que ses inquiétudes pour ses élèves. Vers l’inaltérable sensei Ai-chan, la joie entra dans le regard de Shizuku qui sourit, et un sentiment de sécurité envahit son esprit. Pendant un moment, les deux se sont réjouies de la sécurité de l’autre et de leurs retrouvailles, puis elles sont entrées dans la chambre d’Aiko pour se consulter et échanger des informations.
* * *
« C’est donc ce qui s’est passé… Shimizu-kun était… »
Shizuku et Aiko étaient seules dans la chambre, et elles échangeaient mutuellement des informations tout en buvant le thé dans les tasses aux pattes mignonnes comme celles d’un chat. En entendant ce qui s’est passé à Ul, ces mots ont été la réponse de Shizuku.
À l’intérieur de la pièce, une ambiance gênante flottait dans l’air. Aiko baissait les épaules ; elle était manifestement déprimée par Shimizu. En pensant à la personnalité d’Aiko et à son sens des responsabilités, Shizuku ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter, quelles que soient les circonstances, mais elle ne pouvait trouver les mots qu’il fallait dire.
Cependant, bien que Shizuku ne voulait pas laisser Aiko continuer à être déprimée, alors aussi joyeuse que possible, elle se réjouit de la sécurité d’Aiko.
« Je me sens mal pour Shimizu-kun… cependant, je suis vraiment heureuse que Sensei soit en vie. Je veux vraiment remercier Nagumo-kun. »
Vers la souriante Shizuku, Aiko réfléchissait parce qu’elle avait une fois de plus fait s’inquiéter son élève pour elle, puis elle lui retourna un sourire.
« Elle lui rendit alors son sourire. Lors de notre réunion, il ne s’intéressait pas à nous et à ce monde… mais il est venu sauver Yaegashi-san et les autres. De plus, il a même protégé un petit enfant… Fufu, il est possible qu’une partie de son passé soit revenue. Ou devrais-je dire qu’il grandit au fur et à mesure qu’il change… il est devenu fiable. »
En disant cela et en regardant au loin, les joues d’Aiko étaient… légèrement teintées de rouge. Shizuku était confuse en pensant, N’est-ce pas une réaction étrange pour se souvenir d’un de ses étudiants ? Elle regarda Aiko rire parfois en se rappelant, « Fufu. »
Remarquant le regard de Shizuku, Toux !, Aiko se racla la gorge. Cependant, elle ne parvint pas à arrondir les angles, ses joues se convulsèrent, et elle eut un mauvais pressentiment. Shizuku décida de continuer. Tout en se persuadant à moitié que ce n’était pas possible, Shizuku dit,
« … Sensei ? D’après notre conversation, Sensei a dit qu’il t’avait sauvé d’une situation dangereuse, peux-tu me donner les détails ? »
« Eh !? »
« Eh bien, il a été dit que Sensei aurait pu mourir, alors je veux savoir comment vous vous êtes remis de cela… »
« A propos de ça… »
Shizuku se rappela le médicament spécial qui avait rapidement guéri le Meld presque mort, elle pensa que ce devait être ça, alors elle joua l’idiote et demanda à Aiko. Les joues d’Aiko devinrent plus rouges qu’auparavant. Le regard d’Aiko tourna autour d’elle et, hésitante, elle marmonna ses mots… c’était en effet suspect.
Comme une fière épéiste, Shizuku coupa court à l’affaire.
« … Sensei. Est-ce qu’il s’est passé quelque chose entre vous et… Nagumo-kun ? »
» ! ? Il ne sait rien passé ! Qu’est-ce que tu essayes de dire ? C’était comme d’habitude, moi en tant que professeur et lui en tant qu’élève ! »
« Sensei. Calmez-vous, s’il vous plaît. Votre expression est devenue étrange. »
» ! »
Aiko était vraiment secouée. Frénétiquement, Aiko marmonna, « Je suis un professeur, je suis un professeur… » Aiko devait penser qu’elle marmonnait dans sa tête, mais ce n’était pas le cas. Shizuku était donc convaincue. Bien que Shizuku ne comprenne pas à quel stade elle en était, Aiko commença à éprouver un sentiment particulier envers Hajime, différent de celui des autres élèves !
« Nagumo-kun ! En tant que personne ! Qu’as-tu fait à Ai-chan !? »
Déjà, tout le monde pouvait voir la joue de Shizuku se convulser alors qu’elle pensait ainsi. Hajime était déjà devenu un porte-drapeau dont le niveau ne pouvait même pas être comparé à celui de Kouki. Cependant, contrairement à Kouki, Hajime n’était pas sensible à l’affection des autres et il y avait répondu clairement… et il avait dû le dire à Aiko aussi.
La rivale de sa meilleure amie apparaissant à un endroit inattendu, Shizuku regarda le plafond, sa main couvrant sa joue convulsive. Indépendamment du sexe, Shizuku en était venue à détester ce côté de Hajime, et l’idée dangereuse de répandre sérieusement un surnom douloureux lui avait traversé l’esprit… qu’elle parvint à abandonner.
Aiko et Shizuku tentèrent d’arrondir les angles en se raclant la gorge à plusieurs reprises, puis elles reprirent leur conversation précédente comme si de rien n’était.
« Alors, Sensei. Que sait-il passé quand vous avez fait votre rapport au roi ? Après tout, cela semblait être une conversation sérieuse. »
La question de Shizuku rappela quelque chose à Aiko et elle prit une expression amère où se mêlaient colère et méfiance.
« … Officiellement, Nagumo-kun est considéré comme un hérétique. »
» !? C’est… !… Que voulez-vous dire ? Non, je peux le deviner… mais cette décision n’est-elle pas précipitée ? »
Hajime était puissant. Avec seulement quelques personnes, il avait repoussé plus de 60 000 bêtes démoniaques en utilisant des artefacts mystérieux. Les camarades d’Hajime possédaient également une puissance incroyable. Cependant, sa position était de ne pas coopérer avec l’Église des Saints et même de s’opposer à eux en fonction de la situation. Il était vrai que Hajime était une existence vraiment dangereuse pour le Royaume et l’Église des Saints.
Ensuite, en attaquant Hajime parce qu’il était hérétique, ils recevraient le traitement d’un ennemi de la part de Hajime, son attaque impitoyable et sévère. Il était impossible que le roi et les membres de l’Église ne soient pas conscients du danger. Cependant, Aiko a dit qu’ils l’avaient décidé tout de suite. Il était impossible que Shizuku ne soit pas surprise par cela.
Shizuku avait deviné jusqu’à ce point, ce qui poussa Aiko à hocher la tête en signe d’admiration envers l’immuable apprenant rapide.
« C’est tout à fait ce que Yaegashi-san a dit. De plus, même s’il a un pouvoir énorme et qu’il ne suit pas l’église, il a fini par sauver Ul, mais ils ont ignoré mes protestations. Nagumo-kun s’attendait à cette situation, c’est pourquoi il a renforcé mon titre de « Déesse des bonnes récoltes ». De plus, les gardes du corps m’ont dit que les noms « Déesse de la moisson généreuse » et « Déesse épée » s’étaient répandus dans les autres villes. En le qualifiant d’hérétique, l’église renie la « Déesse de la généreuse moisson » qui a sauvé les gens. Ils ne devraient donc pas pouvoir ignorer facilement ma protestation, ou du moins c’est ce qu’il devrait en être. Mais ces gens ont forcé la décision. Ils étaient manifestement bizarres… De plus, je me souviens qu’à part les gens d’Ishtal et de l’église, le roi et les autres membres de la famille royale avaient des apparences étranges… »
« … C’est inquiétant. Mais ce qui les inquiète, c’est de savoir « qui » doit être envoyé au puissant Nagumo-kun, n’est-ce pas ? Et c’est bien là le problème. »
« … C’est comme ça. Peut-être… »
« Eeh. Il n’y a que nous… mais je refuse catégoriquement, tu sais ? Je ne veux pas mourir. Si je deviens l’ennemi de Nagumo-kun… Je ne veux même pas l’imaginer. »
Shizuku frissonna, et Aiko fit un sourire ironique en comprenant ce que Shizuku ressentait.
Ainsi, avant que le Royaume et l’Église ne demandent à Kouki et aux autres de combattre Hajime, Aiko décida de leur parler des choses que Hajime lui avait dites. Au sujet des Dieux Fous et de son but lors de ses voyages. Elle n’avait aucune preuve, donc elle ne savait pas si Kouki et les autres y croiraient. De plus, jusqu’à présent, ils ont fait de leur mieux parce qu’ils croyaient que le Dieu les ramènerait dans leur monde d’origine à condition qu’ils gagnent la guerre contre la race démoniaque.
En réalité, le Dieu se réjouit de la réaction des gens à ses actes, et la possibilité de revenir est extrêmement faible. Cherchons donc la demeure de ceux qui se sont rebellés contre les dieux dans le passé et cherchons un moyen de revenir nous-mêmes ! Personne ne le croirait si ces mots étaient prononcés tout d’un coup. Après que Kouki et les autres aient entendu ce qu’elle leur avait dit, s’ils le verraient comme une absurdité et continueraient à se battre comme avant, ou s’ils la croiraient et chercheraient un autre moyen… Ce n’était pas quelque chose qu’Aiko pouvait prédire. Cependant, elle devait leur clouer le bec pour qu’ils ne croient pas aveuglément l’Église. Aiko se convainquit de le faire maintenant.
« Yaegashi-san. Nagumo-kun sait que son information est incroyable et qu’elle sera contestée par Amanokawa et les autres, c’est pourquoi je suis la seule au courant. »
« Des informations… c’est ça ? »
« Oui. Il s’agit du Dieu vénéré par l’église et de l’objectif du voyage de Nagumo et des filles. Il n’a donné aucune preuve à ce sujet… mais c’est une information vraiment importante, alors ce soir… non, ce soir, je veux le dire à tout le monde. »
« C’est… non, je comprends. Alors, dois-je appeler tout le monde maintenant ? »
« Non, c’est une information que je ne veux pas que les membres de l’église connaissent, donc je veux la dire à un moment où tout le monde s’est rassemblé naturellement, au dîner. Et nous devrions pouvoir parler entre nous si je dis que je veux passer du temps avec les élèves que je n’ai pas vus depuis longtemps sans personne de l’extérieur. »
« En effet… j’ai compris. Alors, c’est parti pour le dîner. »
Par la suite, un bon moment s’est écoulé pendant que Shizuku et Aiko discutaient. Cependant, elles ne pouvaient pas savoir que la promesse du dîner ne se réaliserait pas…
* * *
C’était le soir.
Le soleil se couchait, offrant un cadeau d’adieu de couleur orange vif, et Aiko marchait le long du couloir vide. La lumière du soleil du soir pénétrait dans le couloir par les fenêtres et créait un contraste évident sur les murs et le sol de l’autre côté.
Aiko se dirigea vers la salle à manger tandis que son regard était captivé par le soleil du soir, mais elle s’arrêta immédiatement après avoir senti la présence de quelqu’un. Lorsqu’elle regarda devant elle, elle vit une silhouette féminine dans l’ombre. La femme marchait au milieu du couloir et posait gracieusement ses pieds avec une stature droite. Elle portait l’habit de nonne de l’Église des Saints.
La femme était belle, mais elle s’adressa à Aiko d’une voix mécanique et froide.
« Enchanté, Hatayama Aiko. Je suis venue pour vous. »
Aiko sentit un frisson lui parcourir l’échine en entendant sa voix, mais elle feignit le calme pour ne pas devenir impolie envers quelqu’un qu’elle rencontrait pour la première fois.
« Umm, moi aussi je suis ravie de vous rencontrer. Vous venez pour moi… vous voulez dire pour le repas avec les étudiants ? »
« Non, votre destination est l’église principale. »
« Hein ? »
Cette phrase, qui ne lui laissait aucune chance de répondre, poussa Aiko à lui poser à nouveau la question par inadvertance. À ce moment-là, la femme sortit de l’ombre pour entrer dans un endroit éclairé par le soleil du soir. En la voyant, Aiko retint son souffle. Même Aiko, qui était du même sexe qu’elle, était instinctivement charmé par sa beauté.
Ses cheveux argentés étincelaient sous l’effet de la lumière du soleil du soir. Ses grands yeux bleus, longs et étroits, et ses traits mystérieux et merveilleux qui semblaient être à la fois ceux d’une femme adulte et d’une jeune fille ; toutes ses parties étaient parfaitement positionnées. Elle était grande pour une femme, environ 170 centimètres, ce qui obligeait Aiko à lever les yeux vers elle. Sa peau blanche était aussi lisse qu’une porcelaine blanche, ses mains et ses pieds étaient fins. Ses seins n’étaient ni grands ni petits, c’était une taille vraiment exquise si l’on pensait à l’équilibre de l’ensemble.
Cependant, elle n’avait malheureusement aucune expression. Plutôt que sans expression, c’était comme si elle portait un masque de nô. Personne ne mettrait en doute le fait qu’elle soit une statue, le meilleur chef-d’œuvre d’un célèbre sculpteur. La femme possédait une beauté artistique inhumaine.
Face à Aiko qui retenait son souffle, la femme sourit et poursuivit ses paroles avec indifférence.
« Nous pensons que ce que vous allez leur dire va nous gêner. Après tout, ce que vos élèves vont faire maintenant nous semble « intéressant ». C’est pourquoi, jusqu’à ce que le moment vienne, vous allez temporairement quitter la scène. »
« Qu’est-ce que vous… »
La belle nonne s’approcha lentement d’Aiko sans même faire un pas, et Aiko recula instinctivement. Aiko vit alors les yeux bleus de la nonne briller. Aiko sentit son esprit s’embrouiller. Immédiatement, elle se concentra comme si elle allait invoquer la magie, et le flou se dissipa en un clin d’œil.
« … Je vois. Comme prévu, je ne peux qu’ignorer le fait que vous vous qualifiez de « Dieu ». Car vous êtes capable de résister à mon « charme ». Il n’y a pas d’autre solution. Je vais vous prendre par la force. »
« Ne venez pas ! Qu-Qu’est-ce que-… ugh !? »
La pression exercée par le véritable caractère de cette femme poussa Aiko à tenter d’activer sa magie. Cependant, plus vite qu’elle ne termina son chant, la nonne réduisit momentanément leur distance et enfonça son poing dans l’estomac d’Aiko. Aiko s’effondra, et alors qu’elle sentait sa conscience sur le point d’être engloutie par les ténèbres, elle entendit la nonne marmonner.
« Ne t’inquiète pas. Je ne te tuerai pas. Tu es une excellente pièce, et tu pourrais être utile contre cet irrégulier. »
Le garçon aux cheveux blancs et à l’œil vif flottait dans l’esprit d’Aiko. Après cela, tout en sachant que cela ne l’atteindrait pas, elle cria son nom dans son esprit juste avant que sa conscience ne disparaisse complètement.
—- Nagumo-kun !
* * *
» ? »
La nonne supporta facilement Aiko comme si elle était en apesanteur, puis elle regarda autour du couloir comme si elle avait senti quelqu’un. Pendant un moment, la nonne chercha silencieusement. Puis, elle ouvrit lentement la porte de la chambre d’amis le long du couloir.
Elle entra ensuite dans la pièce, regarda autour d’elle, s’approcha de l’armoire sans aucun bruit de pas et ouvrit la porte avec force. Cependant, il n’y avait rien à l’intérieur, alors la nonne pencha la tête et regarda encore une fois autour d’elle, regardant ici et là. Peu après, n’ayant rien trouvé, elle épaula de nouveau Aiko et sortit de la pièce.
Alors que le silence revenait dans la pièce, un murmure tremblant se fit entendre.
« … Je dois le dire à … quelqu’un… »
Il n’y avait personne dans la pièce. Cependant, des bruits de pas se firent entendre, et en peu de temps, la pièce redevint silencieuse.