Tome 3 – Chapitre 171 – Si l’hiver vient
»Voilà ce qu’il en est… Nous avons certainement avancé, mais ça me donne mal à la tête. »
Dans un endroit à quelques kilomètres de fort Stella, il y avait une tente.
Il y avait plusieurs silhouettes autour d’elle.
La personne ayant pris la parole était une fille qui tournait son regard vers le nord avec des bras croisés.
Après avoir pris la parole, elle a fermé les yeux en étant pensive. L’instant d’après, elle les a ouverts à nouveau et a décroisé les bras en ayant poussé un soupir.
»Nous rentrons. Nous ne pouvons rien faire tant que c’est l’hiver. Du moins, continuer à progresser vers le nord n’est pas une option viable. » (Hibiki)
»Comme nous le pensions, ‘Il n’y a plus rien ici’ ? » (Wudi)
»Oui, Wudi. C’est vraisemblablement le cas. Il y aura des obstacles si nous nous dirigeons vers le nord et nous ne pourrons pas compter sur les villes ou sur des Hyumains. Nous devrions construire des camps lors de notre progression vers le nord. S’occuper des Démons est vraiment problématique, n’est-ce pas ? » (Hibiki)
Hibiki était entourée par les membres de son groupe et par plusieurs chevaliers.
Ils étaient les seuls dans cette plaine stérile.
»Alors, onee-chan… » (Chiya)
»Nous finirons par suivre les ordres que Larva-dono nous a laissés. J’ai pensé que ceci n’arrivera que bien plus tard, mais apparemment, Chiya-chan devra rentrer chez elle. » (Hibiki)
»Je vois… Cela fait longtemps depuis mon départ de Lorel. Je me demande si tout le monde va bien. Sairitz n’a sans doute pas changé. » (Chiya)
Hibiki s’est tournée vers une petite fille.
C’était Chiya, la prêtresse de Lorel qui accompagnait Hibiki.
Elle avait la même expression complexe qu’Hibiki affichait, mais c’était juste pour faire semblant. À l’évocation de Lorel, son pays natal, un sourire est apparu sur son visage.’
»Bon alors, retournons à la tente avant de prendre froid, Chiya-chan. Nous rentrerons à Asuta, puis nous préparons à partir vers le sud cette fois-ci. » (Hibiki)
Tout en poussant Chiya par le dos, Hibiki est rentrée dans la tente.
Sa voix était enjouée, mais son expression faciale était rigide et le sourire n’était qu’un faux semblant.
(Ce jour-là, après l’invasion de la capitale royale. Ni Larva, ni l’homme en blanc n’étaient présents. Seul un message avait été laissé, ‘Ramenez Chiya-chan chez elle’, hein. Je ne connais pas les motivations derrière ceci, mais c’était un message laissé par de ce Larva, il vaut mieux lui obéir. Nous pouvons également aller à la cité Académique de Rotsgard sur le chemin. La compagnie Kuzunoha, qui est reconnue par sa majesté et Joshua-sama, est aussi là-bas. Je me demande si Mio-san est là aussi. Ainsi que ce Raidou que je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer. J’ai l’intuition que Larva et cette personne en blanc sont liés à la compagnie Kuzunoha, bien que je n’ai pas de preuve.)
Hibiki a échappé de peu à la mort ce jour-là à la capitale royale.
Elle a été sauvée par la Liche nommée Larva et cette personne en blanc qui était vraisemblablement son maître.
Hibiki avait confiance dans sa propre force, mais elle ne pouvait pas oublier ces deux personnes qui la surpassaient de façon parfaitement ridicule.
Cette différence de force était similaire à celle qu’elle avait vu chez la compagnie Kuzunoha alors qu’elle était dans la ville lointaine de Tsige.
(Et je n’ai toujours pas entendu les détails concernant la mort d’Ilum-kun ; La vérité derrière cette affaire est également à Rotsgard. Chiya-chan est encore petite, alors je pensais la renvoyer à Lorel de toute façon. Ce n’est pas une mauvaise idée de le faire pendant l’hiver. Okay, je me suis décidée. Je vais faire une demande à sa majesté.)
Hibiki a de nouveau regardé cette terre désolée où il n’existait plus aucun chemin.
»La politique de la terre brûlée qui est d’un tout autre niveau de celle de réduire toutes choses en cendres. Même les saisons sont contre moi… Suis-je supposée être comme Napoléon face à l’hiver Russe ? C’est vicieux. Ce n’est pas le genre de plan qu’un héros devrait utiliser. Si c’était un jeu, l’éditeur serait écroulé sous des commentaires critiques… Sérieux. » (Hibiki) (NTA : La politique de la terre brûlée est une tactique militaire dans laquelle on brûle toutes ressources qui pourraient être utilisées par l’ennemi lors de son avancée.)
Son murmure s’est évanoui sur ces terres sans avoir été entendu par quiconque.
L’hiver venait.
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»Je vois, alors Reft lui-même ne connaît pas la raison pour laquelle il était ici. »
»Oui. Apparemment, il a perdu une partie de sa mémoire. Du moins, il n’y a aucun signe d’un effacement de la mémoire causé par une personne que nous aurions pu détecter. Selon les soldats qui se sont échappés de Kaleneon, nous pouvons supposer que ces mamonos ont progressé. »
»Il est difficile d’imaginer qu’il y aurait quelqu’un qui désirait tellement cet endroit, qu’il n’hésiterait pas à chasser de là un général Démon. Pas de contact, pas de messager renvoyé et pas de moyen de fuir, hein… »
La forteresse des Démons.
Une cité qui était très différente des villes où les Hyumains vivaient.
C’était une ville construite autour du château.
La neige était déjà fortement accumulée ; C’était une région où le silence régnait constamment.
La conversation entre le roi et ses proches conseillers se poursuivaient à l’intérieur d’une des salles du château.
»Rona, As-tu obtenu une quelconque information ? » (Seigneur Démon)
»Mes plus sincères excuses. Je me suis efforcée d’enquêter dessus par moi-même, mais je n’ai rien trouvé. Nous n’avons eu aucun contact de l’autre groupe non plus. » (Rona)
»Cela ne semble pas être une action des Hyumains. C’est vraiment un casse-tête insoluble. Continuer à enquêter. Mais modifier vos ordres lorsque vous recevrez des informations sur l’ampleur des dégâts ; Il est inacceptable de perdre la vie de nos soldats sans raison valable. » (Seigneur Démon)
»Comme vous le souhaitez. » (Rona)
»Il est peu probable que les Hyumains, qui ont été vu à fort Stella, soient aussi rapide à progresser. Après tout, il a eu des dégâts considérables à la capitale royale. Io, Rona. Vous avez bien agi. » (Seigneur Démon)
»… Non. Nous n’avons pas rempli correctement notre mission. Nous ne méritons pas de telles louanges… » (Io)
»C’est comme il l’a déclaré. Nous avons reçu l’ordre de rassembler des informations, pourtant nous n’avons rien pu découvrir sur ce qui est arrivé à Kaleneon. J’estime qu’une punition serait plus appropriée. » (Rona)
Les généraux Démons Io et Rona affichaient une expression honteuse en réponse aux louanges du seigneur Démon.
»Pff, ne vous inquiétez pas à ce sujet, vous deux. Je n’ai rien contre l’idée de réfléchir à ses actions, mais faire durer ça plus que nécessaire n’est pas une bonne chose. Reprenez-vous rapidement. Io, je vais te laisser l’entrainement intensif des nouvelles recrues au sud. Rona, organise une rencontre avec cette compagnie Kuzunoha. » (Seigneur Démon)
»Je m’en occupe. » (Io)
»Tout de suite. Par chance, on dirait que Raidou fait preuve de prévoyance et entend respecter sa promesse de vous rencontrer. » (Rona)
»Raidou, hein. D’après les rapports issus de Rotsgard, il ne fait aucun doute qu’il est personne hors-norme, mais je m’en réjouis. » (Seigneur Démon)
Le Seigneur Démon rigolait.
Le Seigneur Démon avait eu un de ses plans anéantit par Raidou, mais il ne montrait aucun signe de contrariété à ce sujet.
Du moins, en surface.
Il y avait également une autre personne qui avait réagi fortement au nom de Raidou.
Le Seigneur Démon, ses loyaux généraux et une autre personne étaient dans cette pièce.
Elle a siégé durant toute la session sans dire un mot, mais à ce moment, elle prit la parole.
»Votre majesté, je souhaiterais aussi rencontrer ce Raidou. » (Sari)
»Sari. Est-ce que tu as ressenti quelque chose à son propos ? » (Seigneur Démon)
»Oui. Je suis intéressée par cette personne. Rona m’a montré son report et je crois que c’est une compagnie extrêmement singulière. » (Sari)
»Hmm, qu’est-ce que tu trouves d’unique à leur sujet ? » (Seigneur Démon)
»La compagnie Kuzunoha est trop stable. Leur ampleur n’est pas insignifiante, mais ils ne montrent pas de signe d’impatience. Même si leur existence est en jeu année après année. C’est comme s’ils payaient tout eux-mêmes, comme s’ils étaient ‘auto-suffisant’. » (Sari)
La fille nommée Sari était une Démone dont la jeunesse se voyait de part son apparence.
Cependant sa voix et ses yeux démontraient le calme d’un adulte, provoquant un sentiment contradictoire pour une tierce partie.
»Auto-suffisant ? Ce ne sont pas des mots que tu emploierais normalement pour une compagnie, Sari. » (Seigneur Démon)
»C’est ainsi que je le vois. Peuvent-ils même être considérés comme une ‘compagnie’ en premier lieu ? J’ai quelque doute à ce sujet. C’est la raison pour laquelle je voudrais voir moi-même cette personne. » (Sari)
»… Je te l’autorise. S’il y a d’autres personnes présentes, assures-toi de me le reporter. Puisque que tu es mon enfant, je suis sûr que cela ne dérangera pas Raidou. » (Seigneur Démon)
Il y avait quatre candidats pour succéder au Seigneur Démon.
Ils étaient tous des ‘enfants’ seigneur Démon.
Cependant, ils ne partageaient pas tous son sang.
La manière, dont les Démons choisissaient leur roi, était fondamentalement différente de celle des Hyumains.
Les enfants exceptionnels, pas seulement limité à la ligné du roi actuel, étaient choisis pour bénéficier de l’éducation nécessaire pour être un roi.
Ils enduraient d’innombrables examens pour retirer les candidats inappropriés. En ce moment même, ils restaient que quatre d’entre eux.
Sari était la plus jeune parmi eux.
Elle manquait de compétences dans le management et la diplomatie comparées aux autres candidats, mais elle excellait dans le traitement des informations.
En tant que général Démon, elle serait comparable à Rona.
Une fois la réunion terminée, Sari et Rona marchaient ensemble.
»Sari-sama, on dirait que vous êtes intéressée par la compagnie Kuzunoha. » (Rona)
»Oui. Je l’ai dit tout à l’heure, mais ma curiosité est éveillée envers ce Raidou dont vous avez parlé dans vos rapports. Otou-sama (NTA : Père) voudrait déterminer son rôle dans cette guerre, mais je vois les choses différemment. » (Sari)
»Vous voulez dire qu’il n’a rien à voir avec cette guerre ? » (Rona)
»Je veux déterminer si Raidou contribuera ou non au futur des Démons. » (Sari)
»Futur ? » (Rona)
»Oui. Peu importe comment fini la guerre, l’avenir des Démons se poursuivra. » (Sari)
»Mais Sari-sama, si nous sommes vaincus lors de cette guerre, notre futur disparaîtra. » (Rona)
»Je ne le crois pas. Non, vouloir la remporter en réfléchissant de cette manière est correcte. Pourtant, voir les choses d’une manière différente est plus sûr, non ? » (Sari)
»… En tant que général de l’armée, je ne peux pas y souscrire, mais je peux comprendre que c’est autre manière de voir les choses. » (Rona)
»C’est fort bien. Je suis sûre que vous l’avez déjà remarqué, mais je ne suis pas obsédée par la place de seigneur Démon. Veuillez prendre en compte ce fait. » (Sari)
Malgré la différence de leur taille, la conversation n’était pas celle entre un adulte et un enfant.
Il était clair pour quiconque que Sari avait reçu une éducation unique.
»Je n’oserais jamais prétendre que vous êtes inférieure à quiconque, mais pourquoi avoir de telles pensées maintenant ? » (Rona)
»Il y a Roche-nii-sama pour la gestion interne ; Shem-nii-sama pour la diplomatie et Lucia-nee-sama pour les affaires militaires. J’estime qu’il serait préférable que Roche-nii-sama devienne le prochain seigneur Démon et chacun pourra prospérer sous son autorité. C’est mon rôle d’agir pour qu’il n’y ait pas de conflit, peu importe qui sera choisi en tant que seigneur Démon. En tout cas, aussi longtemps qu’aucun événement majeur ne se produit. » (Sari) (NTA : “nii-sama” est un titre formel pour grand frère et “nee-sama” pour grande sœur.)
»… » (Rona)
»Ne faites pas une telle tête, Rona. Je trouve vos paroles des plus agréables à écouter. J’attends avec impatience votre exposée. Bien que j’aimerais avoir un rapport complémentaire sur la compagnie Kuzunoha. » (Sari)
La fille, contrastant entre une maturité incongrue et son apparence juvénile, continuait à marcher en laissant Rona derrière elle alors qu’elle avait fait une halte.
Rona observait la démarche assurée de Sari pendant un moment avant de secouer sa tête, comme pour clarifier ses pensées.
La rencontre entre la compagnie Kuzunoha et les Démons se rapprochaient.
Makoto imaginait que cela ne serait qu’une formalité ; Toutefois ceci ne sera pas le cas.
Il a triomphé de la régression du général Démon en ayant recouru à l’aide imprévue d’une Divinité, mais il demeurait encore dans l’ignorance qu’il ne s’agissait que d’un présage de ce qui allait arriver.
Lentement, mais sûrement.
Le bruit des pas des héros et des Démons s’approchaient de la compagnie Kuzunoha.