Tome 6 – Chapitre 309 – Le grand détective de la rue du crépuscule
C’était le dépotoir.
La partie clairement obscure de Tsige.
En premier lieu, la ville appelée Tsige était l’entrée des Confins du Monde.
La chaîne de montagnes escarpée s’élevant très haut était aussi une séparation.
Un mur massif et épais reliait le côté gauche et droit des falaises, et à l’arrière de la chaîne de montagnes, il y avait une ville qui dessinait un demi-cercle en face de la plaine d’Aion.
C’était Tsige.
Le mur extérieur qui a été construit sur le côté de la plaine se connectait directement à la Grande Route Dorée, et même si vous le regardiez de très haut dans le ciel, elle se poursuivrait au loin, jusqu’à même atteindre la capitale de Gritonia.
En termes d’échelle et d’histoire, la Grande Route Dorée était une merveille.
Maintenant, une extrémité de cet incroyable chemin doré était le côté de la chaîne de montagnes séparant le monde et les Terres Dévastées.
Il y avait une zone vallonnée du côté Est de la montagne avec en son centre, une zone dénommée la rue du Crépuscule.
Dû au fait de se trouver à flanc de montagne, le soleil l’atteignait moins bien qu’ailleurs, le prix du terrain était légèrement inférieur et l’ordre public était autant respecté que la quantité de lumière y parvenant.
Le pire était sans nul doute la rue du crépuscule.
Plutôt que d’appeler ça les bidonvilles, c’était plutôt le repaire des gens étant tombés le plus bas possible.
Enfants, personnes âgées, pauvres et/ou faibles souffrant de maladie grave ; Ce genre de personnes ne s’y approchait pas.
Après tout, ils ne pouvaient pas y survivre.
C’était en quelque sorte le quartier malfamé, un endroit à Tsige où il y avait pas mal de ruines. Mais ces gars-là se déplaçaient d’un endroit à l’autre sans arrêt.
Succès et faillite était juste le verso de l’autre sur une pièce.
Ils avaient un sixième sens spécial pour trouver des ruines comme spots dont les gens ne s’approcheraient pas.
Ils n’avaient pas d’argent, ni la capacité d’en gagner, et ne pouvaient pas faire face aux changements de Tsige.
Ces personnes laissées pour compte avaient toutefois l’aide d’une existence leur offrant la charité. Suffisamment pour pouvoir survivre.
Nous, la Compagnie Kuzunoha, y avons également participé l’autre jour. De la nourriture, des vêtements et d’autres produits de première nécessité ont été distribués activement.
… C’était juste que, honnêtement, je n’ai vu aucun signe démontrant qu’ils faisaient tout leur possible pour résoudre le problème à la source.
C’était plus comme s’ils y contribuaient.
Mais il était vrai que des gens y survivaient.
Les marchands s’en fichaient tant qu’ils servaient d’outils pour les faire bien paraître, mais les gens des bidonvilles et parfois ceux de la rue du crépuscule étaient embauchés par des criminels et finissent par y tomber aussi…
Comparés à eux, les enfants de l’orphelinat entraient dans la catégorie « très bien ».
Dans le Tsige actuel, les enfants des orphelinats ne mourront pas de faim.
Le personnel était soigneusement sélectionné, et surtout les anciennes compagnies mettaient tout en œuvre pour leur protection.
On ne savait pas quels talents un enfant allaient développer à l’avenir.
C’est pourquoi, au lieu de perdre un enfant dans les bidonvilles, il serait plus intéressant de l’emmener dans un orphelinat quelconque.
Ainsi, ceux qui ont du talent se sentiront redevables, puis travailleront pour eux avec passion et loyauté.
Nous étions également parrains d’un certain orphelinat.
Cependant, nous n’avions pas l’intention de les employer.
Ce que je voulais dire… C’était que j’étais actuellement dans cet endroit plongé dans l’obscurité, même à midi, dans cette zone problématique où les pouvoirs influents se mélangeaient dans tout cela créant un lieu dangereux.
Cela signifiait que sans rentrer dedans, on ne pouvait pas obtenir d’informations sur quelqu’un se trouvant à l’intérieur.
D’après ce que Rembrandt-san m’a dit…
Le jeune Rembrandt-san de l’époque a parlé à un chef de gang de l’époque, il est parvenu à un accord avec eux selon lequel les deux parties n’interféreraient pas l’une avec l’autre dans les grandes ligne, et s’il y avait un danger pour la ville, ils pouvaient ne pas coopérer, mais ne devait pas se mettre des bâtons dans les roues.
En échange, tout ce qui se passera dans la rue du crépuscule, restera dans la rue du crépuscule, Tsige avait donné son consentement tacite.
…
Je vois, c’était donc ainsi.
Ils mettaient la poussière sous le tapis avec cette partie de la ville bien trop gênante à gérer et n’interviendraient qu’en cas de dernier recours.
Rembrandt-san et Zara-san se ressemblaient vraiment sur le fond.
Eh bien, cela était drôle que la partie sombre eut été appelé ‘Crépuscule’.
« L’autre Tsige, hein. » (Makoto)
C’était un endroit où ni la société Kuzunoha, ni moi, n’étions pas venus et n’avons rien fait jusqu’à présent.
Honnêtement, ça ne m’intéressait toujours pas.
Mais…
Selon les espions révolutionnaires que nous avions capturés récemment, il y avait un gros problème lié à cet endroit.
Ils n’avaient donc pas plus d’informations que cela, et comme ils ne savaient pas ce qui pourrait se passer là-bas en raison de l’absence d’informations préalables à ce sujet, je suis venu ici avec Mio.
« C’est un endroit où il n’y a pratiquement pas d’odeurs délicieuses, donc je ne suis pas venue ici. » (Mio)
« Je n’avais pas non plus l’intention de venir, mais si cela implique la Compagnie Kuzunoha, cela me dérange. Cependant… » (Makoto)
« ? » (Mio)
« Je pensais avec certitude qu’au moment où nous entrions, il y aurait des voyous avec des mohawks et des épaulettes épineuses qui nous attaqueraient avec des lance-flammes. » (Makoto)
« … C’est tellement silencieux. » (Mio)
« Ouais ça l’est. » (Makoto)
Je sentais des regards posés sur nous.
Mais ils n’attaquaient pas.
Si j’étais venu seul, ou si j’avais amené un employé de mon magasin, je m’étais dit qu’ils nous auraient sauté dessus direct, alors j’ai demandé à Mio de venir avec moi en tant que garde du corps puisque son visage et son nom étaient connus. Je suppose que cela fonctionne si bien que cela a eu l’effet inverse.
« Il y a pas mal de menu-fretins, une bonne quantité de décents, et quant aux gens au niveau d’un général démons… On dirait qu’il n’y en a pas. » (Mio)
« Je suis d’accord. Cependant, fais attention aux combinaisons de compétences et aux métiers spécialisés. » (Makoto)
« Oui, Waka-sama. » (Mio)
Mio ne pourrait être mise en difficulté que dans des situations inhabituelles.
La façon, dont ils géraient cette situation, révélera à quel point les gros bonnets de cet endroit nous reconnaissent.
À tout le moins, ils n’opteront pas soudainement pour une méthode énergique s’ils connaissaient la force de Mio.
Mais Mio était si proche.
Même si elle est prévenante pour ne pas se faire remarquer, elle avait saisi une partie de ma manche.
Ce doit être sa façon de dire que l’idéal pour elle serait que nous puissions nous tenir la main.
…Ce serait une chose si c’était un rendez-vous, mais…
Il n’y avait pas d‘ordre public dans cet endroit.
Le dire à haute voix serait idiot et je n’avais pas non plus envie de l’arrêter.
« Tch ! … Waka-sama, on dirait qu’ils sont venus à notre rencontre. » (Mio)
C’était vraiment bas, mais je l’ai entendue claquer sa langue avant de me prévenir.
La porte au bout de la rue.
Là, hein.
Je ressentais certainement la présence d’un certain nombre de gens.
Cependant, ce nombre était anormalement petit.
Il était probable qu’ils utilisent une sorte de camouflage.
Yep… Aucun problème du tout !
Allons-y !
Nous nous sommes arrêtés un instant de marcher, mais nous avons repris notre marche.
*Claquement*
La porte… hein ?
Le sol juste devant la porte s’est ouvert comme un passage caché ou l’entrée d’un abri.
C-C’était inattendu.
Cet endroit était une ouverture ?
« .. La Compagnie Kuzunoha, n’est-ce pas ? »
« Oui, je suis le directeur, Raidou. Elle, c’est mon garde du corps, Mio. » (Makoto)
« … » (Mio)
« Mio. » (Makoto)
« … Je suis Mio. Et toi ? » (Mio)
J’ai exhorté Mio, qui regardait avec des yeux très froids l’homme devant nous, à se présenter.
« Ai-je raison de supposer que vous n’êtes pas venus dans la rue du crépuscule par hasard, mais parce que vous aviez des affaires ici ? »
« Ou… Attends, Mio ?! Arrête ! » (Makoto)
« ?! »
L’ombre s’enroulant autour du cou de l’homme s’est dissipée.
C’était limite !
C’était beaucoup trop pour une attaque préventive !
Le flux de mana au moment où de la dispersion a dû faire savoir à l’homme ce qui allait lui arriver, il a dégluti et la sueur a coulé sur son visage.
« Veux–tu mourir ? Ou se pourrait-il que tu veuilles tellement le cacher qu’il vaut plus que ta vie ? Tu ne sais donc pas comment saluer quelqu’un ? » (Mio)
C’était donc ça.
Elle a donné son nom et elle a demandé le sien en retour, et pourtant, l’autre côté a continué à interroger sans se présenter.
Eh bien, je pense que c’est bien de montrer un peu de son autorité.
« … Kanta. » (Kanta)
Kandata ? (NTA : Référence à Dragon Quest 3. Pour les plus curieux, voici un lien, mais en anglais https://dragonquest.fandom.com/wiki/Robbin%27_%27ood)
Ah, Kanta.
« Pardon. Vous comprenez que c‘est un endroit dangereux et que ma garde du corps est un peu à cran. » (Makoto)
« Mais non, je suis complètement comblée de pouvoir être avec toi, Waka-sama. Mais pour une raison quelconque, quand je vois un insolent mépriser Waka-sama, je finis par penser ‘il devrait juste disparaître’. » (Mio)
Quelle montagne russe émotionnelle…
De plus, dans ce scénario, n’est-ce pas toi qui a été méprisée, Mio ?
‘Non, me mépriser est la preuve qu’il méprise également mon maître, Waka-sama. Si c’était quelqu’un de poli avec Waka-sama, cela signifie qu’il montrerait également le même respect envers moi qui ai été présentée comme son garde du corps.’ (Mio)
Télépathie ?!
Elle a lu dans mes pensées ?!
« N-Non, ce n’est pas ça. Il y a deux, trois choses qui ont été des sujets de conversation ces derniers temps sur la Compagnie Kuzunoha. Nous ne méprisons en aucun façon le directeur Raidou ou sa compagnonne, Mio. » (Kanta)
Des sujets de conversation, hein.
C’est ce que je suis venu confirmer ici.
« Ta façon de parler nous méprise. Tu es déjà— » (Mio)
« Pas mort ! Calme-toi, d’accord ? Ne nous emballons pas, Mio. » (Makoto)
Dire ‘Omae wa Mou…’, c‘est effrayant ! (NTF: Référence très connu mais pour ceux qui ne l’ont pas : https://www.youtube.com/watch?v=dNQs_Bef_V8)
Ç-Ça devrait aller, non ?
Il ne va pas gonfler et faire ‘Nani ?!’, pas vrai ? …Ouf. Sauvé.
J’ai cru une seconde que j’étais intervenu trop tard.
Cela m’a vraiment fait peur.
“?!…?!…” (Kanta)
Tu vois ?!
Sa respiration est devenue saccadée !
A-t-il ressenti son envie de le faire disparaître ?
Aah, bon sang !
Mio ainsi que Tomoe ont été émotionnellement instables dans certains domaines ces derniers temps !
La façon dont Tomoe traitait les espions était assez amusante, et quand je pensais qu’elle allait juste discuter avec des clients, elle leur donnait des produits. Elle est dans un état où c’était comme si elle avait la tête froide mais en même temps, tête en l’air.
Et il y avait aussi l’histoire avec Lime où il est apparu autant blessé que lors de son affrontement avec Haruka-san. Quand je l‘ai vu, j’ai cru à une attaque ennemie, mais il a dit « Grande Sœur s’est transformée en bombe, héhé » et s’est effondré.
La Tomoe actuelle est dangereuse.
De mon point de vue, Mio semblait être le pari le plus sûr en comparaison, alors je l’ai emmenée avec moi, mais c’était en fait une très mauvaise idée pour toutes les deux ?!
« C’est ma faute. Je n’avais vraiment pas cette intention. La façon de s’adresser avec des gens d’importance… Oui, je vais essayer de l’apprendre. Certainement, la prochaine fois. C’est pourquoi, veuillez m’épargner. En vous voyant tellement accrochés l’un à l’autre et attrapant sa manche comme ça, j’ai cru que vous étiez un garde du corps et une put… Non ! Une petite amie ou une amante, donc j’ai fini par devenir un peu méfiant. Comme vous le voyez, je suis sincèrement désolé. » (Kanta)
Le type à la mohawk a solennellement incliné la tête.
C’est vrai, ce type n’avait pas de lance-flammes, mais ses deux épaules avaient des pointes acérées.
Malgré son apparence, il était en fait quelqu’un d’assez poli, non, il était facile de lui parler.
« Oh ! Il n’y a pas besoin de s’en soucier, Kanta. Tout le monde peut faire des erreurs. » (Mio)
Hein?
« Vous me pardonnez, Grande Sœur ? …! Non, Mme Mio ! » (Kanta)
« Oh, qu’il est poli n’es-tu pas poli ! Tu es prometteur, Kanta ! » (Mio)
« …Haha, merci beaucoup. » (Kanta)
… Est-ce une comédie ?
Non attends.
Se pourrait-il que Lime ait été battu par Tomoe à cause d’une affaire similaire à celle-ci ?
Sa façon de dire ‘Grande Sœur’ me le rappelle.
Dans ce cas, se pourrait-il que la raison pour laquelle elles agissaient étrangement fut à cause de moi ?
« Eh bien, vous deux, je ne suis qu’un simple gardien, je suis donc mal habille dans divers domaines, mais s’il vous plaît soyez indulgents. Les Anciens attendent. Suivez-moi s’il vous plaît. » (Kanta)
« Entendu. » (Makoto)
« Bien. Je pardonnerai ton léger manque de respect. » (Mio)
Nous avons en quelque sorte réussi à suivre en toute sécurité après le gardien Kanta, et il semblerait que nous pourrons reprendre notre marche vers le cœur de la rue du crépuscule.
Les Anciens, hein.
Cela me rappelait les Ogres Forestiers.
J’ai eu du mal à l’époque.
Mais chaque fois que j’en parlais, Eris expliquait à quel point le stage de rééducation a été infernal.
Maintenant, les recherches ont beaucoup avancé et ils étaient maintenant capables de faire des traitements médicaux, ils s’y étaient donc complètement habitués.
L’arbre du châtiment était un évènement assez mémorable.
»En tout cas, la société Kuzunoha a de bonnes oreilles. Dire que vous avez déjà entendu parler des rumeurs des gens d’ici et que vous êtes venus enquêter.
« …Eh bien, nous sommes dans ce genre de moments après tout. J’aimerais me vider l’esprit des soucis dès que possible. Ce n’est rien d’autres que cela. (Makoto)
Kanta a lancé une petite conversation décontractée.
… Probablement à cause de ce qui s’est arrivé auparavant, il ne pouvait pas supporter de marcher silencieusement dans un couloir sombre en tournant le dos à Mio.
Mais ce qu’il a dit après était quelque chose qui m’a vraiment surpris.
Le fait que je ne l’ai pas dit à haute voix pourrait être considéré comme une belle performance.
« Les personnes d’importance ont aussi quelques choses qui les troublent… Dire que la Compagnie Kuzunoha était au cœur de la Ville Mirage. » (Kanta)
“?!” (Makoto)
Qu’est-ce qu’il vient de dire ?!
Il a soudainement sorti un fait dissimulé sans expliquer ses déductions ?!
Les développements où vous dites ‘le coupable, c’est vous !’ sans faire un seul pas vers cette conclusion est une chose interdite dans les livres et la réalité ?!
Oi oi, moshi moshi ?!(NTF : L’équivalent de ‘allo, allo ?!’)
« Et dire que le chef du culte Anti-Déesse gérait cette Ville Mirage. » (Kanta)
Quoi ?
Il a soudainement commencé à dire des âneries.
« Cette Ville Mirage sans nom s’appelle en fait Ark, et elle vient du nom du culte Anti-Déesse, ou quelque chose comme ça. » (Kanta)
…
Cela semblait être un problème bien plus important que je ne le pensais.
Je me dois demander plus de détails.
En fonction de la situation, je vais devoir disséquer cette rue du crépuscule.
Que fait ce culte Anti-Déesse ?!
Essayez-vous de rivaliser avec cet insecte pour savoir qui peut être le plus emmerdeur ?! À quel point pouvez-vous être fou ?!