Tome 6 – Chapitre 311 – T5
Nous nous étions déplacés à la Guilde Marchande.
Tsige n’était qu’une simple ville.
Le noble contrôlant ce lieu pour le compte du Royaume d’Aion s’était déjà retiré avant la déclaration d’indépendance, et l’actuelle Tsige, n’avait pas encore d’institut administratif clairement défini.
Non, cela n’existait même pas.
Ça serait plus correct de le dire ainsi.
La réalité était que Tsige avait déclaré son indépendance du Royaume d’Aion et était entrée en ‘négociation’ avec les forces militaires impliquées.
Et ainsi, quel l’organisation encadrait leurs actions et s’impliquait avec eux ?
La réponse était les marchands.
Les aventuriers ayant une grande croissance à leur façon dans Tsige n’étaient pas inclus là-dedans.
En réfléchissant à leur mode de vie, ce n’était pas si étrange, et s’il y avait un puissant aventurier voulant s’exprimer, il pouvait s’adresser à un marchand qu’il connaissait.
Ceux ayant le plus d’intérêt dans la gestion et l’administration de Tsige étaient les marchands, cela leur permettait aussi de choisir la direction prise par la ville.
C’était également eux qui menaient les négociations avec les nobles envoyés par le Royaume d’Aion.
Il n’y avait aucun doute sur le fait que les marchands étaient aussi ceux ayant donné pas mal d’argent à l’ancien seigneur féodal pour détourner les yeux.
Cette cité était autogérée par les marchands depuis fort longtemps.
“Recevoir une convocation à une réunion de la compagnie Batoma est rare. Alors, quel est le sujet du jour ?”
Confirmant que tout le monde était bien là, le directeur de la compagnie Rembrandt, Patrick Rembrandt, a pris la parole depuis le siège du chef.
De son point de vue, il y avait deux personnes à sa gauche et à sa droite, soit un total de quatre personnes en dehors de lui dans la pièce.
Cette place était l’une des deux salles de la Guilde Marchande qui avait été créé avec les techniques les plus avancées et ne perdait pas face à celle de la Guilde des Aventuriers en termes de sécurité.
Le luxe d’avoir une pièce de la taille d’un hall pour seulement les cinq personnes autorisées ici, mais il serait plus précis de dire que c’était parce qu’ils étaient tous les directeurs des compagnies au sommet de Tsige.
La Guilde Marchande a rassemblé la ville en un seul bloc pour obtenir l’indépendance de Tsige et de nombreuses compagnies ont joint leur force.
Notamment les marchands avec de grands accomplissements, faisant des affaires depuis longtemps dans cette cité et avec une quantité décente de pouvoir. Ils faisaient des réunions pour décider de la politique de la ville. Du moins, c’était un fait connu publiquement dans Tsige.
En d’autres mots, une façade.
Il y avait trente personnes élues sous la forme d’un gouvernement parlementaire.
Mais en réalité, c’était les cinq compagnies ici présentes qui décidaient de pratiquement toutes les grandes lignes.
Le top du top des compagnies.
La compagnie Muzo s’occupait du marché des matières premières.
La compagnie Batoma mettait de l’ordre dans les établissements alimentaires.
La compagnie Couple gérait la circulation des marchandises.
La compagnie Homme de Bronze administrait de nombreux artisans ; Principalement les forgerons.
La compagnie Rembrandt ayant le plus de magasin vendant diverses choses dans la cité et gérant même les finances de la ville.
Le poids leurs paroles pouvait changer en fonction de l’importance du marché à ce moment-là, mais les noms n’ont pas changé depuis environ dix ans.
Par le passé, il y avait neuf compagnies, mais depuis l’avènement de la compagnie Rembrandt, leur nombre avait été réduit à cinq, et cela n’avait pas changé depuis lors. On pouvait clairement deviner son influence.
Il serait même plus précis de dire que l’ombre de Rembrandt planait aussi sur le marché des matières premières, les établissements alimentaires, les artisans et les forgerons.
“… Pour commencer, je présente mes remerciements pour vous être déplacés ici.”
Après avoir présenté les formalités d’usage, la compagnie Batoma a entamé le cœur du sujet.
“Vous le savez déjà peut-être, mais il y a une certaine rumeur circulant dans Tsige.”
Évidemment, il était hors de question qu’ils se réunissent pour une simple rumeur.
Le directeur de la compagnie Batoma a dirigé son regard vers Rembrandt alors qu’il commençait à parler.
“La relation entre la Ville Mirage des Terres Dévastées et la compagnie Kuzunoha.”
“La compagnie Kuzunoha ? Il commence à m’intéresser.”
“Il est dit que la compagnie Kuzunoha et la Ville Mirage ont un lien avec l’armée révolutionnaire. Veuillez jeter un coup d’oeil aux documents remis, et pendant que nous partageons les informations que nous avons obtenues…”
Même si Rembrandt considérait ça comme peu crédible, il a participé à cette farce.
Le directeur de la compagnie Kuzunoha, Raidou, a fait prospérer sa compagnie jusqu’à atteindre une ampleur où tout le monde la connaissait à Tsige.
La compagnie avait été ouverte il y avait quelques années. Un marchand débutant et sans expérience dans cette ville a ouvert son premier magasin.
Il y avait une limite aux Rêves Tsigien. On pourrait même dire qu’il était l’exemple du miracle.
Mais bon, ce succès était 99% dû à sa relation positive avec Rembrandt et le 1% restant était la chance ; C’était la conviction de la plupart des personnes.
Mais Rembrandt avait une profonde relation avec la compagnie Kuzunoha, Raidou, et ses serviteurs, alors lui savait.
(S’il avait vraiment autant réussi avec juste mon soutien et de la chance, cette cité serait déjà remplie par mes participants.) (Rembrandt)
Sans l’afficher sur le visage, Rembrandt a directement dirigé ses yeux plein de miséricorde vers le directeur de la compagnie Batoma qui ne faisait pas partie de ses participants.
Rembrandt a soutenu de nombreux marchands talentueux en dehors de Raidou.
Mais il n’y avait pas plus d’une dizaine ayant réussi à maintenir leurs magasins en activité.
Il n’y avait aucun autre marchand en dehors de Raidou qui avait connu le succès d’une manière aussi amusante.
(Non, en réalité, ils pourraient même être ceux ayant le plus apporter le plus de changement que ma propre compagnie et permettant cette révolution. Même le plan que j’ai secrètement planifié ne pourrait avoir été qu’une danse dans la paume de Raidou-kun.) (Rembrandt)
Aux yeux de Rembrandt, Raidou n’était en aucun cas un marchand qualifié.
Mais cette volonté et cette conviction étaient sincères.
Se situant dans l’intervalle entre la demande et l’offre, il s’enrichissait en servant d’intermédiaire.
Sans avoir une once de la réalité nauséabonde, sa silhouette avançant avec sincérité était tout simplement éblouissant.
De plus, sa manière de vivre lui permettait de faire des folies, qui pourrait le faire passer pour un pigeon avant de s’en sortir sans avoir perdu aucune plume.
Même s’il n’était pas exemplaire… Il donnait l’impression d’être le marchant idéal.
En réfléchissant à cela, Rembrandt a poussé un profond soupir et a affiché un sourire.
Il a pensé ‘c’était peut-être le mettre sur un piédestal un peu trop haut’.
Il répliquait à ses propres pensées.
Soudainement, il a ressenti le regard de la directrice de la compagnie Couple, et quand Rembrandt a déplacé la tête vers elle, leurs regards se sont croisés.
“…”
Aucun mot n’a été échangé, mais la dame au physique agréable lui a silencieusement renvoyé un sourire.
Pendant un instant, Rembrandt s’est intéressé à ce qu’elle pensait sur ce sujet.
(Eh bien, la manière de penser de cette femme est similaire à celle de Raidou-kun. Elle ne devrait pas rentrer en conflit avec lui.) (Rembrandt)
Le directeur de la compagnie Couple était une femme âgée.
Dans le monde des marchands, il n’y avait nulle distinction entre homme et femme.
Seules les compétences prévalaient.
Elle était la seule dans la pièce, mais il y avait de nombreuses femmes compétentes de par le monde.
La femme de Rembrandt, Lisa, avait également des compétences en affaire, même si c’était secondaire et que l’on puisait se demander si elles pouvaient être classées dans la même veine.
La raison en était qu’elles étaient plus liées à de la fraude et du larcin.
Bon, tout ceci appartenait au passé.
“En d’autres mots ! La compagnie Kuzunoha est dirigée par l’armée révolutionnaire depuis bien longtemps ! Et ils sont liés à ce groupe suspect reniant la Déesse…”
La compagnie Rembrandt et la compagnie Couple discutaient ensemble d’un grand projet pour l’avenir de Tsige.
Il s’agissait d’un remède tellement puissant que cela pourrait créer une telle vague que cela pourrait entraîner en disgrâce une ou deux personnes.
Non… Cela pourrait même entraîner Rembrandt lui-même. C’était l’un des plans de Rembrandt qui est né suite aux paroles de Raidou.
Mais Rembrandt et Couple ont répondu à cette possibilité avec un grand sourire.
Dans les cinq dernières années, la compagnie Couple gérant la circulation des marchandises a grandement gagné en puissance.
Bien sûr, Rembrandt également.
C’était probablement la raison de leur sang-froid.
De l’autre côté, le directeur de la compagnie Batoma était le plus enflammé et était celui à avoir le plus perdu.
Ils avaient eu quelques réalisations et il était aussi vrai qu’ils avaient rendu de grands services ici depuis longtemps.
Cependant, le secteur alimentaire était une vraie zone de guerre.
La faction Batoma se faisait impitoyablement démembrer petit bout par petit bout, et la compagnie Batoma elle-même n’échappait pas à ce maelstrom.
La compagnie Batoma était la seule des cinq a faire des affaires avec les habitants de la ville plutôt qu’avec des marchands, ce qui était très probablement la raison pour laquelle elle a fini par s’exposer elle-même aux changements drastiques.
Si c’était Raidou, non, l’Héroïne de Limia, Hibiki, elle aurait pensé aux mots B pour B ou B pour C.
“Alors, il est naturel de vouloir l’entendre directement de la bouche du directeur de la compagnie Kuzunoha, Raidou ! S’il n’a aucun lien avec l’armée révolutionnaire, le Culte Anti-Déesse, et la Ville Mirage, il devra le prouver.” (Batoma)
Bon sang.
Patrick Rembrandt a soupiré.
‘Montrer la preuve qu’il n’est pas lié à eux, c’est une chose déraisonnable à demander’, c’était la pensée de Rembrandt.
Évidemment que c’était impossible.
De par son origine, la rumeur était quelque chose de difficile à supprimer.
La rumeur sur le commanditaire de la compagnie Kuzunoha, qui se répandait à travers les bidonvilles et les personnes faibles comme s’il s’agissait de la légende du messie.
Il y avait des gens qui commençaient à sympathiser avec l’armée révolutionnaire et le Culte Anti-Déesse, il était donc vrai qu’il fallait s’en occuper au plus vite.
(Le problème est l’objectif. Je n’arrive pas à dire pourquoi ils veulent que Tsige rejoigne l’armée révolutionnaire à l’heure actuelle, et même que nous nous allions avec le Culte Anti-Déesse. Est-ce qu’ils veulent comprendre comment la société Kuzunoha obtient les produits de la Ville Mirage, comme Batoma essaye de faire ? Il serait plus tellement simple si leur perspective pouvait être aussi simple que celle d’un singe.) (Rembrandt)
‘Tout d’abord, la raison de l’instabilité de votre compagnie est due à votre incompétence’, c’était ce que Rembrandt mourrait d’envie de dire à Batoma.
Après ça, le directeur de la compagnie Batoma a déclaré que la cité devrait s’impliquer activement dans le commerce avec la Ville Mirage que la compagnie Kuzunoha monopolisait.
En ayant bien sûr précisé que les ingrédients devraient laisser à la charge de la compagnie Batoma et ses affiliés.
(Quel idiot. Même s’il s’agit d’ingrédients, il n’y a pas moyen que Muzo reste sans rien faire si cela est issu du Désert.) (Rembrandt)
Le directeur de la compagnie Muzo s’est opposé comme si c’était entendu.
Il n’y avait pas besoin de dire que le secteur alimentaire prendrait ses responsabilités en s’occupant des ingrédients des Terres Dévastées.
Les cuisiniers et le marché se portaient bien actuellement, alors il n’y avait pas nul besoin de faire quelque chose d’inutile.
Il a soulevé les arguments valides les uns après les autres.
Batoma a grommelé en retour.
(S’il avait pris les dispositions nécessaires après l’apparition de la compagnie Kuzunoha, en négociant directement avec elle, voir la menacer, pour récupérer leurs marchandises, j’aurais estimé qu’il avait un peu plus de jugeote…) (Rembrandt)
Cinq compagnies ayant le même pouvoir de décisions sur la politique de la ville n’étaient rien d’autre qu’une plaie.
Pour Rembrandt, qui était aussi bien marchand que politicien, il considérait les personnes présentes comme rien d’autre qu’une gêne il n’y avait pas si longtemps. Mais la situation était maintenant un peu différente.
C’était la raison pour laquelle il soutenait parfois la concurrence directe envers ces quatre là ou en fournissant des informations sur le marché à un seul côté ; Semant continuellement des graines pour entraver leur croissance.
Batoma était un exemple splendide de cela.
En premier lieu, Rembrandt lui-même ne s’attendait pas à une telle croissance dans Tsige, surtout par une compagnie créée il y avait seulement quelques années.
“Je sais que c’est une compagnie partenaire à la vôtre. Mais après que ce nouveau marchand ait agité autant la ville, ait causé autant de problème, j’imagine que vous êtes d’accord, le directeur de la compagnie Rembrandt ?” (Batoma)
“… Pff” (Rembrandt)
“Alors…” (Batoma)
“Cela ne vaut même pas la peine d’être envisagé.” (Rembrandt)
Le directeur de la compagnie Batoma a pris ce soupir comme un agrément et Rembrandt a coupé son discours sans montrer d’hésitation.
“Quoi ?!” (Batoma)
“Il est pénible de faire perdre encore plus de temps aux personnes présentes ici, mais je vais devoir le faire. L’interprétation de la compagnie Batoma est désastreusement incorrecte. En outre, selon les informations dont je disposais, retracer l’origine de ces rumeurs m’a amené à la Rue du Crépuscule.” (Rembrandt)
“!” (Batoma)
Ta tension a augmenté aussitôt à la mention de ce nom détestable.
Le directeur de la compagnie Batoma ne paraissait pas connaître l’implication de la Rue du Crépuscule au vu la réaction sur son visage.
“En plus de cela, le directeur de la compagnie Kuzunoha, Raidou, a déjà pris la route pour la Rue du Crépuscule afin de prouver sa propre innocence.” (Rembrandt)
“Impossible !” (Batoma)
“À ses yeux, cette rumeur infondée pourrait nuire à la réputation de sa compagnie, alors ne croyez-vous pas que c’est une chose naturelle à faire ?” (Rembrandt)
“Faire d’aussi quelque chose d’aussi sale que de laisser une guilde affiliée à la Guilde aller dans la Rue du Crépuscule !” (Batoma)
“Sale ? Est-ce quelque chose comme vous devrait dire après s’être fait doublé par un marchand débutant ? Dans mon cas, aussi longtemps qu’il y a des résultats, je trouve cette action courageuse.” (Rembrandt)
Les deux se sont opposés du regard avec des éclairs jaillissant de temps en temps.
Rembrandt et Batoma ont commencé à se disputer sur les actions de la compagnie Kuzunoha, son histoire, et d’autres menus détails.
“Hum, puis-je ?”
Celle qui a remarqué que cette discussion allait finir par s’éterniser et a préféré l’écourter en prenant la parole, c’était la directrice de la compagnie Couple.
Tous les regards se sont braqués sur elle.
“Il y a bien aura assez de temps pour en discuter lors du retour du garçon de la compagnie Kuzunoha, non ? J’aimerais donc dire quelque chose.” (Couple)
Les quatre se demandaient justement ce qu’elle allait dire et avait un air étonné alors qu’ils l’observaient.
Et ensuite, Rembrandt a ouvert grand les yeux en s’étant dit ‘Se pourrait-il ?’ et a essayé de l’arrêter, mais la directrice a repris la parole avant qu’il ne le pût.
“Il y a en fait quelque chose dont j’ai discuté avec Rembrandt-kun dernièrement. Mais comme attendu, il serait préférable de partager cela avec tout le monde ici plutôt que de continuer cette discussion stérile et ça serait aussi bien plus intéressant.” (Couple)
“C-Couple-san !!!” (Rembrandt)
Rembrandt n’a pas pu se retenir et a élevé la voix.
C’était bien trop tôt. Ce qu’il a partagé avec elle n’était pas seulement dépouillé, c’était seulement à l’étape d’idée.
Non, si ça se passait bien, il était vrai qu’il s’agissait d’un grand projet qui se serait mis en route en même temps que l’obtention de l’indépendance et mettrait la carrière Rembrandt en jeu.
Ceci serait un incroyable gâchis de rendre ça public dans ce lieu où se mêlaient les idiots.
Les yeux de Rembrandt l’exprimaient avec éloquence.
Mais la vieille femme a continué de parler.
Son visage ne montrait aucune malice au premier regard, mais ce mot ‘intéressant’…
“Hé, tout le monde. Qu’est-ce qu’une ville… Qu’est-ce qu’une cité ?” (Couple)
Patrick Rembrandt a couvert son visage avec sa main droite et s’est mis à regarder le plafond.
Le résultat était…
Ce jour-là, une violente révélation a secoué les marchands au sommet.