Chapitre 374 : Le lendemain matin
Après avoir discuté avec Lime lors de la nuit, j’étais maintenant en train de transpirer suite à mon entraînement matinal à l’arc.
La bouche de Lime s’est déliée sous l’effet de l’alcool et il a parlé en détails de ses sentiments sur l’orphelinat, sur Asora et ses impressions après avoir suivi after les cours à l’Académie Rotsgard et Asora.
En plus, il était un orphelin lui-même, alors il savait donc à quel point il était déraisonnable de voir ses options réduites. Pour couronner le tout, il m’a avoué de plutôt que percevoir Asora comme un monde différent, il le voyait comme une nouvelle terre pleine de possibilités.
“Après avoir tant dit…” (Makoto)
Si l’on me demandait si tous mes doutes sur les Hyumains se sont envolées suite à la discussion d’hier, ma réponse serait non.
Mais j’étais pleinement conscient que j’ai adopté une position claire sur leur rejet, sans même leur laisser une chance . J’ai également compris qu’accepter les Hyumains ne serait pas toujours introduire le ver dans la pomme.
…
Au bout du compte, j’ai autorisé la migration des Hyumains dans Asora. Sous conditions, bien sûr.
Même si ce n’était pas pour tout de suite, des Hyumains pourront rejoindre Asora dans un futur pas si lointain.
“Eh bien, trop y réfléchir sera contre-productif. Kaleneon fonctionne bien avec les Hyumains, alors Asora pourrait être aussi en mesure de fonctionner avec.” (Makoto)
Nous avions déjà des précédents de société ou cité où des Demi-Humains et Hyumains vivaient ensemble, comme avec Kaleneon et Tsige.
Et tous les deux me semblaient être des réussites.
Cela pourrait être évident, mais ce n’était pas parce qu’ils étaient des Hyumains qu’ils allaient tout gâcher.
“… Lime a quand même foiré.” (Makoto)
Après avoir fini mon entraînement, un sourire en coin sur mon visage est apparu alors que je pensais à Lime qui se comportait différemment le matin venu.
Je suis parti prendre une douche et changer de vêtements.
Quand je suis parti prendre un petit-déjeuner, il… Comme attendu, il n’était pas là.
C’était la vision habituelle de mes quatre serviteurs m’accueillant.
Lime a été saisi par Tomoe et Mio avec des sourires effrayants sur leurs visages à l’aube et il était nulle part en vue depuis.
L’atmosphère, normalement si habituelle, était plutôt effrayante en cet instant.
Tamaki paraissait normale, mais l’expression de Shiki était légèrement tendue, comme s’il savait quelque chose.
Je devrais au moins confirmer de la santé de Lime…
Voyons la lecture de l’atmosphère de la table à manger… De la vapeur d’eau chaude s’en dégageait et quatre personnes étaient autour… Ouais, évitons ce sujet.
“Bonjour.” (Makoto)
“Bonjour.”
C’était vraiment le spectacle habituel du matin.
Ces derniers temps, nous avions eu beaucoup de repas japonais le matin et c’était la même aujourd’hui.
En temps normal, il devrait y avoir un ou deux changements ici et là, qui n’était qu’un ajout sur lequel Mio a travaillé dessus, mais il n’y avait rien de telle sorte ce matin.
Le chaos du karaage était maintenant fini.
D’ailleurs, nous finissons souvent par prendre des repas de style occidentale le week-end.
Pour une raison ou une autre, la coutume de la famille Misumi a été plutôt bien reçue.
Je ne me souviens pas l’avoir dit à qui que soit.
“Itadakimasu.”
Il n’y a pas eu de haussement de voix et nous avons débuté un repas normal.
Tomoe et Shiki ont commencé à discuter, Mio était pensive et paraissait satisfaite.
Tamaki mangeait sa nourriture avec un sourire et des bonnes manières, quand on l’abordait pour une discussion, elle s’y joignait avec l’expression d’une personne grandement impliquée.
Le petit-déjeuner était devenu le lieu de discussion pour les plans d’aujourd’hui.
Tomoe parlait surtout de Tsige, Mio des ingrédients et l’état des lieux dans son ensemble, Shiki ferait le tour de l’Académie, Tamaki donnerait et écouterait les rapports concernant le sanctuaire d’Asora et la mer.
La télépathie pourrait être un sort pratique, mais ce genre d’échanges d’information autour d’un repas est devenu une activité quotidienne pour nous.
(Se retrouver tous les jours était quelque chose d’assez récent… Je crois que c’était après notre retour de Lorel. Après tout, tout le monde se déplaçait pas mal.) (Makoto)
Qu’il s’agisse de la compagnie, de recherche, la relation entre Hyumains et Démons.
Nous nous contentions de nous transmettre des informations par télépathie et nous nous réunissions que quelques fois par semaine.
Je ne déteste pas vraiment l’époque où nous étions très occupés, mais je préfère la façon dont les choses se passaient maintenant.
J’ai pu découvrir des choses inattendues comme le fait que Shiki avait dû mal à utiliser les baguettes.
Peut-être qu’à force de travail acharné, Tomoe a réussi à maîtriser les baguettes.
Depuis que Mio a appris à cuisiner, elle a également appris l’art de la table.
J’avais l’habitude d’utiliser des baguettes depuis l’enfance, alors je dirais que j’étais dans la moyenne.
Tamaki était d’un tout autre niveau.
S’il y avait un test sur la façon dont on salissait le bout de la baguette, elle aurait une maîtrise qui lui permettrait d’obtenir une ceinture noire.
La manière dont elle buvait la soupe miso, mangeait magnifiquement le natto et le poisson frit.
Et ensuite, il y avait Shiki qui utilisait parfois les baguettes en piquant avec et était grondé par Tomoe et Mio.
Même si je disais à Shiki qu’il pouvait utiliser la fourchette et le couteau, il n’était pas du genre à choisir la facilité.
Il pourrait dire le contraire, mais en réalité, il détestait perdre.
Il n’y avait pas vraiment de règle en ce qui concernait l’art de la table à Asora.
Nous avions pour principe de laisser chaque race utiliser les ustensiles le plus adapté pour eux et il n’y avait pas d’art de la table compliquée aux moments où les races se réunissaient.
Après tout, c’était moi au sommet.
Même si je devais imposer un art de la table dont je ne me souviens pas très bien moi-même, cela ne profiterait à personne.
“C’est un point intéressant-ja no. Il est vrai que nous avons également besoin de Waka à l’Académie.” (Tomoe)
“Tout comme Tomoe-dono vient de le dire, il semblerait qu’il serait une bonne idée de son montrer aussi à Koran…” (Shiki)
La ville portuaire de Koran a annoncé qu’elle rejoindrait Tsige à Rotsgard.
Apparemment, Tomoe et Shiki parlaient de leur projet aujourd’hui.
Je n’avais pas vraiment de projets particuliers pour aujourd’hui.
Dans ce cas, je pouvais me déplacer comme je le souhaitais ce matin et après-midi, il ne devrait pas y avoir de problème, quels que soient les plans qui seront ajoutés.
Il n’y a pas eu d’appels concernant la Guilde Marchande ou de compagnie cherchant désespérément à se positionner dans la nouvelle Tsige.
Les réunions étaient quotidiennes, qu’il s’agisse de grandes ou petites compagnies.
La compagnie Kuzunoha étant elle-même assez importante, j’assistais à un certain nombre d’entre elles et je demandais à d’autres employés de participer aux autres.
Parmi celles dont je devais être présent, je me demandais au moins une fois qu’on m’ait expliqué la situation pour éviter toutes frictions et malentendus.
On pourrait voir ça comme une accalmie.
Peu importe quelle décision Tomoe et Shiki prendront, je devrais pouvoir le gérer. Je vous attends.
“Y a-t-il de nouveaux ingrédients issus de la mer ?” (Mio)
Mio a tourné la tête vers Tamaki et lui a posé cette question.
Ces deux-là discutaient parfois quand on abordait le sujet de la cuisine, sinon leur relation était plutôt bonne.
C’était ainsi que je le voyais, mais avec des ‘héhé’ ou des ‘Halala’, je n’étais pas vraiment sûr.
“Cela ne pourrait pas être adapté à nos repas habituels, mais il semblerait qu’ils ont trouvé un mollusque géant.” (Tamaki)
“Mollusque ?” (Mio)
“Ça serait une espèce ne bougeant pas beaucoup, enraciné dans les fonds marins la bouche grande ouverte .” (Tamaki)
Un mollusque se trouvant dans les fonds marins.
Serait-ce une huître ?
Le muscle abducteur de ce coquillage était incroyablement savoureux.
Je n’en ai mangé qu’une seule fois, alors mon souvenir pourrait ne pas être exact, mais je souvenais que c’était délicieux.
*Isobeyaki*… Oups, j’ai fini par m’en souvenir. (NTF : Gourmandise de mochi.)
“Encore une chose inhabituelle.” (Mio)
“Apparemment, il est redoutable au combat et si tu t’es rapproché trop, il te gobe et tu ne peux plus en sortir.” (Tamaki)
Crevette-mante ?
“S’il peut gober, il doit avoir la taille d’une personne, n’est-ce pas ?” (Mio)
“Il est aussi gros qu’une maison. On va m’y guider aujourd’hui, pourquoi ne pas m’accompagner, Mio-san ?” (Tamaki)
Ah, oui.
On est à Asora.
“… Qu’en est-il du goût ?” (Mio)
“C’est un ingrédient difficile à obtenir, mais apparemment, c’est d’une grande délicatesse. Les Rois des Mers et les Lorelais en ont fait l’éloge .” (Tamaki)
“J’y vais.” (Mio)
Tamaki et Mio allaient se rendre dans la mer d’Asora.
Un mollusque de la taille d’une maison, hein.
Même si une méthode de cuisson était établie, ça serait pour les banquets.
En parlant de taille, ça faisait longtemps que je n’avais pas mangé de crabe de terre des Terres Dévastées… J’ai envie d’en manger aussi.
Je devrais essayer de me renseigner s’il y avait une race qui avait l’intention d’en chasser pour s’entraîner.
Un tour de rôle a été établi pour chaque espèce.
Les personnes à la cuisine mangeaient probablement la même chose que nous.
J’étais d’accord pour préparer une grande table pour manger avec tout le monde, mais toutes les races ont décliné respectueusement.
Manger à une table familiale avec peu de gens me rappelait des souvenirs agréables, alors ça ne me dérangeait pas vraiment.
Les gens en charge de la cuisine, qui ont été entraînés par Mio, retourneront plus tard dans leur groupe et se dévoueront à la cuisine.
La cuisine était devenue la signature de Mio, mais je n’y pouvais rien.
Il était fort probable que cela donne lieu à de nombreuses variantes.
J’étais vraiment heureuse que le métier de cuisiner ait enfin été créé à Asora.
“Waka, on dirait que tu as été occupé hier, est-ce que tu as d’autres rendez-vous aujourd’hui ?” (Tomoe)
“… Non, rien de spécial aujourd’hui. La seule chose, que j’ai à faire, est d’enseigner un peu le tir à l’arc demain à l’orphelinat.” (Makoto)
“Ah, maintenant que tu le mentionnes, c’est pour remplir la demande de cette fille, Ates.” (Mio)
Quand j’ai répondu à la question de Tomoe, Mio s’est jointe à la conversation comme si un souvenir lui était revenu en mémoire.
C’était vraiment bizarre quand je repensais à la journée d’hier où j’ai visité les fans clubs de ces deux-là.
Aah, je ne leur ai pas parlé de cette histoire.
Après tout, c’était officieux, alors j’ai pensé qu’il n’était pas nécessaire de leur en parler.
Lime allait parler de la diffusion de la céramique dans Tsige, alors il était probable qu’elle s’en rend compte.
… Si Lime est toujours vivant.
“Alors… Peux-tu m’accompagner un moment ? Je vais me rendre à Koran pour échanger quelques salutations et ça serait bien que Waka pouvait venir avec moi. Je pense que ceci devrait être réglé pour midi.” (Tomoe)
“Entendu. Dans ce cas, déjeunons à Koran. C’est bon pour toi, Mio ?” (Makoto)
“Évidemment. Je ferais donc un dîner avec de la viande.” (Mio)
“Merci. Ainsi, selon tes dires, je pourrais être à l’Académie dans l’après-midi, n’est-ce pas ?” (Makoto)
J’ai tourné mon regard vers Shiki.
Ah, maintenant que j’y pensais, Shiki avait aussi ses fans clubs.
Je connaissais déjà sa réputation folle à l’Académie, mais je ne m’étais pas intéressé à savoir ce que les gens de Tsige pensaient de Shiki.
Rembrandt-san et Morris-san l’avaient en haute considération, alors je ne m’en suis pas trop préoccupé.
“Il y a les cours, mais également des rendez-vous avec le bureau exécutif et les hauts responsables de temps en temps. Et…” (Shiki)
“?” (Makoto)
“L’Église semble agir.” (Shiki)
“Aah, maintenant que tu le mentionnes…” (Makoto)
Il y avait l’histoire avec l’Évêque-san.
“Non, ce n’est pas pour ça, c’est à propos du patient… Non, l’ancien patient.” (Shiki)
“… Ah.” (Makoto)
Celui du Royaume d’Aion.
Le fils d’un général, un noble ou je ne sais plus quoi.
“Les deux ne sont pas des grosses affaires, mais j’estime qu’il serait préférable que Waka-sama vienne pour régler cela.” (Shiki)
“Entendu. Dans ce cas, j’assisterai également au cours si j’ai le temps.” (Makoto)
“Merci beaucoup.” (Shiki)
Hmm.
Est-ce que le contre-coup de l’indépendance sera terminé avec ça ?
Et ensuite, je pourrais lever le pied… J’en doute.
Tsige va encore grandir.
Je vais faire de mon mieux aujourd’hui également, du moins, assez pour pouvoir continuer mes entraînements matinaux.
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Revenons un peu en arrière.
Après avoir parlé toute la nuit, les deux hommes ont constaté le lever du soleil.
L’un des deux est parti faire son entraînement matinal, comme s’il ne ressentait pas la fatigue causée par une nuit blanche et par un excès d’alcool.
Qu’en était-il pour l’autre ?
Il plaisantait sur le fait d’être entouré par deux magnifiques fleurs tandis qu’il était entraîné dans une pièce souterraine.
“… Monopoliser Waka toute une nuit ? Tu crois être devenu un grand bonnet, hein, Lime ?” (Tomoe)
“Pocky, pincette à épiler, récureur, balai à frange… Quoi d’autres ?” (Mio)
“Hiii !” (Lime)
“Nous t’avons pourtant averti de ‘laisser Waka tranquille les nuits’ autant que possible.” (Tomoe)
“Et à maintes reprises, n’est-ce pas ?” (Mio)
“Aujourd’hui était… Aujourd’hui était pour une raison exceptionnelle !” (Lime)
“Aah ? Quelque chose comme le pont pour les orphelins pouvait être discuté demain, le jour d’après ou à n’importe quel autre moment !” (Tomoe)
“Comme si cela valait cette peine ! M’enlever mes nuits avec lui ! Avec lui !!!” (Mio)
“… Non, non, non, Boss n’avait pas l’air d’avoir de problème avec ça… Cela pourrait paraître impoli, mais… C’était juste une seule nuit. Il y aura plein d’autres, vous savez-ssu yo ?” (Lime)
“…”
Il expliquait ceci tout en se prosternant devant les deux magnifiques femmes, Tomoe et Mio. Les deux ont regardé le visage de l’autre et ont secoué la tête.
Ce n’était pas le signe d’une approbation.
Même s’il a réussi à réaliser son plus grand désir dans la vie, pourquoi les choses ont-elles tournés ainsi ?
Le chaos régnait dans son esprit.
“Qu’en est-il de la nuit dernière ?” (Mio)
“… Hein ?” (Lime)
“La nuit dernière ne reviendra pas-ja ro.” (Tomoe)
“Exactement-desu wa. Tu n’as pas la possibilité de remonter le temps et tu as le culot de dire que ce c’était qu’une seule nuit, mais cette nuit ne reviendra pas. Elle ne peut pas nous être rendues…” (Mio)
“H-Haha, enfin vous deux. Votre histoire avec Boss ne fait que commencer et vous débutez tous dans ce domaine, alors… Calmons-nous un peu. Respirons un bon coup et parlons juste de vos sentiments à propos de la nuit dernière…Ok ?” (Lime)
Lime se demandait du fond du cœur ce qu’il était en train de raconter.
Ses deux supérieures, qui étaient normalement strictes, étaient complètement folles en cet instant.
“Impossible de raisonner avec toi.” (Tomoe)
“Coupable.” (Mio)
Ces deux-là n’avaient aucune expression sur leurs visages.
Même si c’était seulement une nuit.
Même si leur maître Raidou était le même que d’habitude.
Lime était stupéfait, se disant ‘sérieusement ?’ dans sa tête.
Tomoe regardait à peine le visage de Lime.
“?” (Lime)
“Oui, on va commencer par les cheveux.” (Tomoe)
“Entendu. J’ai des affaires à régler, évacuons cette colère rapidement.” (Mio)
“Heureusement pour toi… C’est avant le petit déjeuner.” (Tomoe)
“Quel chanceux.” (Mio)
“V-Veuillez m’épargner !!!” (Lime)
Personne n’a vu Lime à Tsige ce jour-là.