Chapitre 376 : La troublante armée de poissons
L’aménagement de la voie reliant Tsige et Koran a débuté.
Les deux villes ont envoyé un grand nombre de personnes pour construire une route bien plus splendide que ce que j’avais imaginé
Elles entretenaient des relations favorables bien avant l’indépendance et la Guilde Marchande les estimait grandement, alors ils voulaient faire quelque chose de spécial pour cette route…
Rien qu’à voir l’échelle, ça sera plutôt impressionnant.
Les chariots se croissaient sans cesse, et même des voyageurs à pied se déplaçaient ici et là sur les côtés, il resterait encore de la place.
Je crois qu’ils m’ont dit que ça sera la route idéale.
“Ils se donnent à fond sur cette route-ja. Koran va sans doute apprécier d’être traité si favorablement.” (Tomoe)
Tomoe observait la grande route qui commençait à s’étendre vers Koran avec un sourire diabolique.
Nous nous déplaçons surtout par la téléportation, alors même si la route venait à naître, je ne crois pas que nous l’utiliserons beaucoup.
Non… Cela pourrait être intéressant de mettre en place un trafic aérien.
Après tout, Lorel avait des chevaliers aériens.
Ce n’était pas nécessairement des Dragons dans d’autres pays. Je ne crois pas qu’ils se plaindraient si une créature volante passait par ici.
Ou peut-être… Des aéronefs ?
Il devrait y avoir des gens rêvant de navires volants dans un monde fantastique.
Je préférerais un navire volant dans le ciel plutôt qu’un super dirigeable.
Cela était issu plus d’un désir que d’une réelle praticité.
Si nous parlions de la capacité à voler et de la portance, la forme d’un dirigeable serait pour le mieux et je crois que c’était ainsi que cela s’établirait.
“À chaque fois que nous venons dans cette ville, elle est plus grande et plus animée.” (Makoto)
“Ouais. Le nombre de personnes allant et venant a clairement augmenté. On dirait bien que le courrier par la voie terrestre commence à faire son effet.” (Tomoe)
“Courrier, hein. Avec tous ces gens rassemblés au même endroit, j’ai l’impression que les recettes dormant dans les petits villages vont se rassembler naturellement à Koran. Mio en sera heureuse.” (Makoto)
“En ce qui concerne la nourriture de la mer, cela surpasse évidemment Tsige. Ce n’est déjà plus un village. Elle s’est développée au point d’être perçu comme une ville. C’est intéressant.” (Tomoe)
J’ai regardé le paysage urbain de Koran tout en me baladant avec Tomoe.
Qu’il s’agisse de poissons, de crustacés, de poulpes, de crevettes ou de crabes, les placer sur une grille métallique ou une plaque à mine dégageait une forte odeur.
Tout en discutant de l’état récent de la cité et de nos impressions, nous achetions de la nourriture et la mangions tout en nous déplaçant.
On pouvait reparler des bonnes manières, mais ce n’était pas non plus quelque chose d’interdit, sinon les chariots de nourritures n’existeraient pas.
Grâce aux gens affluant des villages voisins, les variations étaient étonnamment nombreuses qu’on en venait à la nourriture issue de la mer.
Pas seulement pour les en-cas, j’ai l’impression que si nous prenions un vrai repas avec tout ceci, je ne m’ennuierai pas.
Nous n’irons pas au marché puisque nous n’avions rien de prévu, mais en voyant comment les choses se passaient ici, il était fort probable que se fut aussi animé qu’ici.
Koran prospérait vraiment.
C’était vraiment différent de la fois où je suis venu ici.
Ce n’était certainement plus un village ou juste un port, mais une cité dans sa totalité.
Une cité portuaire.
Elle devait prospérer avec tout l’argent circulant, mais il semblerait qu’ils aient gardé de la gratitude envers Tsige et la compagnie Kuzunoha, il n’y avait donc peu de chance à ceux qu’ils deviennent arrogants et jouent des tours déplaisants.
… Probablement.
Tomoe les a sans doute déjà mis en garde, alors je devrais pouvoir me détendre.
“… Ah, oui.” (Makoto)
“?” (Tomoe)
“Est-ce que les marchands de Koran sont-ils les influents dans cette ville ? Ou alors les pécheurs ? La dernière fois que nous sommes venus, il y avait une sorte de chef du village, mais… On ne dirait pas qu’il soit encore en charge de cet endroit.” (Makoto)
La personne semblait plus à un riche, ou à un type sympa.
Il ne donnait vraiment pas l’impression d’être une personne envoyée par le Royaume d’Aion.
“Aah, les influents. C’est vrai… Ceux détenant le pouvoir sont en fait les pécheurs et les constructeurs navales. Il y a toujours peu de marchands, principalement de Tsige que de locaux. Ils ont récemment commencé des travaux d’agriculture, mais j’estime que leur gagne pain principal restera la mer pendant un long moment.” (Tomoe)
“Je vois… Donc les pêcheurs et les constructeurs navales, hein.” (Makoto)
“Oui. Il y a aussi beaucoup d’endroits pour manger comme tu peux le voir, mais ce sont surtout les familles ou les proches des pêcheurs travaillant ici et dans le marché. Mais bon, la population augmente à un rythme effréné, alors le nombre d’immigrants cherchant à se faire une place avec des stands de nourriture et des marchands ne connaissant rien à la mer augmente aussi…” (Tomoe)
“C’est donc ainsi… Ceci donne une impression de chaos.” (Makoto)
“Nul besoin de s’en inquiéter. Il n’y a pas d’idiot qui tenterait de faire quelque chose de grossier envers Waka dans Koran. Ah, d’ailleurs, il y a pas mal d’aventuriers séjournant ici.” (Tomoe)
Aventuriers ?
Ah, il y a eu évidemment des personnes qui sont allés à Koran pour protéger Tsige.
Certains devaient avoir pensé que Koran était un meilleur endroit pour vivre, les recettes y étaient les meilleurs ou tant qu’il y avait du crabe, tout allait bien.
Après tout, l’appel de la mer était irrésistible.
Cela pourrait être une ville attrayante pour se retirer et débuter une nouvelle vie.
Après tout, travailler en tant qu’aventurier était comme être un yakuza.
“Dans ce cas, la Guilde des Aventuriers est probablement incitée à s’agrandir” (Makoto)
“Avec le nombre d’aventuriers s’installant à Koran en progression, la Guilde n’aura pas d’autre choix que de le faire. La mer est comme une scène infinie pour les aventuriers. Je ne peux pas dire que je ne comprends pas le sentiment exaltant de vouloir être caressée par la brise salée et poser le pied sur des îles jamais foulés avant.” (Tomoe)
“Une vraie aventure en pleine mer, hein. Je vois, il y a aussi ce genre de personne.” (Makoto)
D’après l’histoire que j’ai étudiée auprès des Hyumains, ils n’ont jamais pris la haute mer pour briser l’inconnu.
Il était fort probable qu’une grande ère d’exploration maritime surgisse également dans ce monde.
Quand ceci arrivera, il faudra évidemment protéger les pécheurs.
Cela ne m’a pas traversé l’esprit que des gens viendraient ici pour l’aventure.
“?”
“Non, ce n’est rien.” (Makoto)
Nous marchions le long de la côte tout en sentant la douce brise marine.
Après un moment, Tomoe a pointé du doigt un bâtiment en brique qui se démarquait des autres.
“C’est ici.” (Tomoe)
“C’est grand.” (Makoto)
“C’est la résidence la plus décente de la ville. Nous allons d’abord procéder à la réunion. Apparemment, ils ont préparé un repas léger pour nous à la fin.” (Tomoe)
“S’il n’y a pas de requête spéciale de leur côté, ça devrait bien passer. Je dois me rendre à l’Académie cette après-midi, je te laisserai donc t’occuper de l’alcool, Tomoe.” (Makoto)
“S’il y a une boisson donc s’ils en sont fiers, j’en ramènerai pour que tu puisses en boire ce soir, Waka.” (Tomoe)
“Entendu.” (Makoto)
Je me demande quel genre d’alcool elle ramènera.
Koran mange rarement du poisson cru, on peut donc s’attendre à un style plus occidental.
À notre arrivée dans le bâtiment, dont la décoration intérieure était plus travaillée que je n’aurais cru, nous avons été entourés par plusieurs personnes qui se sont inclinées devant nous.
… Ooh, quel endroit magnifique.
On pourrait même croire à un hôtel étoilé.
C’était clairement supérieur à l’auberge où nous avons résidé avec Shiki à notre première fois à l’Académie.
Je vois.
Contrairement à la colonie marine d’Asora, Koran avait la possibilité d’accueillir des touristes.
Une fois la route construite, ceci ne pourrait plus se limiter à la pêche et à la construction navale, mais également au tourisme.
Hmm, Koran a de belle perspective.
Il semblerait qu’ils aient un hall pour les événements, et pendant qu’ils nous y guidaient, je réfléchissais à ceci.
“Par ici, s’il vous plaît.”
“Bien, beau boulot.” (Tomoe)
Après s’être incliné solennellement une fois de plus aux paroles de Tomoe, la personne en service est partie.
Il n’a même pas eu de geste pour demander un pourboire.
C’est rare. Normalement, dans les auberges, les porteurs de bagages et les serveurs, et parfois même les employés de l’hôtel, vont un geste pour demander un pourboire.
C’était une auberge qui était bien plus correcte à l’intérieur qu’à l’extérieur, hein.
C’est agréable.
Tomoe est entrée en première dans le hall et je l’ai suivi.
Il y avait dedans une table elliptique qui avait dû être mis là temporairement. Un Hyumain habillé comme un ouvrier, un Hyumain à la peau bronzée qui faisait penser à l’image même d’un pêcheur et un bon nombre d’Ancien-Nain étaient assis autour de cette même table.
L’homme maigre d’âge moyen avec qui j’ai parlé à l’époque où c’était encore un village n’était pas ici.
Il y avait également… Un groupe d’aventurier et deux barres à mine se tenant debout ?!
Non, attends… Ce ne sont pas des barres à mine.
Elles avaient un bout rouge plié et un autre noir… Des Neptuniens ?!
“… On dirait bien qu’il y a des personnes non prévues à la réunion ?” (Tomoe)
Comme attendu de Tomoe.
Elle ne montra aucun signe d’agitation, elle s’est juste enquise sur l’irrégularité de la réunion.
“Tomoe-sama de la compagnie Kuzunoha et son directeur Raidou-sama, n’est-ce pas ? Merci d’avoir pris la peine de venir jusqu’ici.”
L’homme d’âge moyen semblable à un pêcheur nous a accueilli sur un ton doux et s’est incliné solennellement.
L’artisan a fait de même.
Les Anciens-Nains ont mis le pied le terre et nous ont accueilli à la manière Asora.
“Bien, je songeais à vous inviter à Tsige pour approfondir nos liens d’amitié, mais Waka… Le directeur de la compagnie Kuzunoha, Raidou, a dit qu’il voulait voir Koran de ses propres yeux et échanger des opinions avec tout le monde. Nous sommes à votre disposition.” (Tomoe)
“… Je suis le directeur de la compagnie Kuzunoha, Raidou. Je m’excuse d’avoir mis si longtemps à venir ici depuis ma dernière visite. Je suis conscient que la compagnie Kuzunoha et tout le monde de Koran entretiennent de bonnes relations grâce aux rapports quotidiens que l’on me donne, mais il y a eu de grands changements, alors je souhaitais tous vous rencontrer personnellement malgré le retard.” (Makoto)
J’ai hésité un instant entre un discours formel ou un peu plus direct, mais comme nous avons une relation amicale, j’ai fini par opter le choix le plus sûr.
J’ai réarrangé mes paroles par correspondre aux dires de Tomoe et je n’ai pas incliné la tête à la fin pour respecter le discours un peu moins formel.
“Merci pour vos aimables paroles. Les habitants de Koran aimeraient avoir de bonnes relations avec Tsige et la compagnie Kuzunoha et…”
“On arrête ça. Waka en est déjà bien conscient. Cela ne sera pas une mauvaise chose pour vous, alors j’aimerais d’abord avoir une explication de la présence des aventuriers et des Neptuniens à cette réunion.” (Tomoe)
Le groupe d’aventurier est… Hmm ?
C’était le groupe d’aventurier allant et venant à la Ville Mirage… Si je me souviens bien, c’est le Rônin et ses amusants camarades.
Non, n’était-ce pas un Samurai ?
Pas ça non plus.
Si je me souviens bien, il désirait s’entraîner à Asora et je ne sais plus s’il était un Rônin ou un Samurai, mais son groupe participait au tournoi d’Asora et visait le milieu du tableau.
Les Neptuniens étaient de la race des Anchois.
Ils m’ont à nouveau salué.
Mais à l’époque, ils n’étaient pas de couleurs argentées ?
“Hé, voilà le haut du panier.”
“Ouais, c’est Tomoe. Depuis que mon métier de Rônin a évolué, j’ai toujours voulu voir de plus près son katana.”
“Ce n’est pas ce que je veux dire ! Je parle du fait que le directeur de la compagnie Kuzunoha est venue en personne !”
“Comme je le pensais… C’est vexant, mais je peux ressentir la présence d’une lame polie par les années. Le moi-actuel… En est sûr !”
“Ne les fixe pas avec des yeux grands ouverts, espèce d’abruti !”
Les deux hommes ont commencé à se disputer et la femme, qui à première vue, avait l’air d’une dame raffinée a répliqué avec un langage de charretier.
L’autre femme observait la mer que l’on pouvait voir depuis la fenêtre.
Nonchalant… Non, c’est sa manière d’échapper à la réalité. Je pouvais le dire.
“Waka-sama, mes plus profondes excuses !”
La barre à mine… Attends, non, l’un des Anchois s’est excusé prestement tout en restant droit.
Je n’aime pas trop les surprises, mais encore moins les ennuis.
Même ainsi, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de s’excuser auprès de moi suite au changement de couleur de votre corps.
“Si je me souviens bien, vous êtes les amis des Thons, pas vrai ? Pourquoi des Neptuniens si estimé s’excuse-t-il ?” (Tomoe)
“Oui, je vais expliquer, Tomoe-sama ! Comme vous l’avez dit, Les Thons sont nos amis et nous avons accepté une requête de sa part pour entraîner les aventuriers ici présents, Bir Sheet et son groupe Birgit, et ainsi, nous sommes venus à Koran !”
“Oui.” (Tomoe)
“Au début, nous avions l’intention de les entraîner avec des petites tapes derrière la tête, mais comme on pouvait s’attendre d’aventuriers choisis par les Thons, ce sont des aventuriers assez décents. Et suite à ça, nous avons fini par les entraîner sérieusement…”
“Ooh ?” (Tomoe)
“Avant que nous nous rendions compte, nos corps avaient atteint de nouveaux sommets et l’entraînement s’est encore intensifié.”
Qu’est-ce que vous avez fait avec une guerre aux portes de Koran ?
Ou plutôt, les Neptuniens peuvent évoluer ?!
Non, pour commencer, en quoi les Anchois ont-ils évolué ?!
Avoir une partie rouge et noir n’a aucun sens !
Mon esprit était plongé dans le chaos suite à la conversation bizarre qui se déroulait.
“Cela n’a rien à voir avec les excuses. Pour commencer, explique nous la raison de ses excuses.” (Tomoe)
Merci, Tomoe.
“Oui !!! Pour le dire franchement…”
“Oui…” (Tomoe)
“Les côtes littorales de cette ville sont sur le point d’être envahi par nos familiers.”
“… Pourquoi ?”
Cette fois-ci, c’était tellement clair que cela n’a rien pris en compte de contexte.
Tomoe et moi avons marmonné la même question en même temps. Une question toute naturelle.