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Kumo Desu ga Nani ka? Chapitre 190.5.1

Le village des Elfes

Le village des Elfes

Une grotte s’ouvre silencieusement au cœur de la montagne du pays de Sariera.
Sensei active le cercle magique de Transfert qui est caché à l’intérieur.

« Ce cercle de Transfert est connecté avec le village des Elfes. Vous êtes prêts ? »

J’acquiesce à la question de Sensei.
Sensei n’attend pas plus et active le cercle.
Ma vision se trouble.
Cela ne dure qu’un instant et quand je retrouve la vue, je me rends compte que le décor a changé.
D’une grotte je suis à présent dans un bâtiment quelque part.
C’est une sorte de bâtiment en arc de cercle qui ressemble à un hall, et de nombreux cercles de Transfert sont sur le sol.
Cependant ce n’est pas le bâtiment qui me préoccupe le plus.
C’est le nombre incalculable d’épées pointées dans notre direction qui nous accueillent.

Nous sommes encerclés par des soldats Elfes.

« Firimes, il me semble que c’est une violation d’amener des étrangers. »

Parmi les soldats Elfes, l’un des hommes qui semble être le capitaine se met à parler.
La langue utilisée n’est pas celle des Humains.
C’est le langage des Elfes.
Je suis content d’avoir appris le langage des Elfes à l’académie.

« Ce sont des alliés. J’aurais dû expliquer les circonstances avec une communication à distance, c’est ça ? »
« Nous aurions dit la même chose. Même si nous comprenons les circonstances, nous ne pouvons pas inviter des humains dans le village. »
« Ce n’est pas le moment de faire les difficiles avec les Humains. Rangez vos épées. »
« Jamais. Si vous partez tout de suite, nous épargnerons vos vies. Faites demi-tour. »
« Alors nous sommes dans une impasse. Faites venir Potimas, s’il vous plaît. »

L’atmosphère change alors.
Je calme Katia, qui a failli entrer en mode combat, d’un geste.
Je me mets devant Anna qui commence à trembler et la protège des épées ainsi que des regards des Elfes.

« Cela suffit. »

La voix d’un homme résonne.
Même si cela fait déjà plusieurs années, j’avais déjà rencontré cet homme.
Potimas Hyphenath.
C’est l’homme qui est le patriarche des Elfes.

« Excusez cet accueil belliqueux. Que tous les Elfes acceptent le Héros ainsi que ses camarades. »
« Est-ce que cela ne posera pas de problème ? »
« Je m’en fiche. S’ils ont réussi à traverser la barrière même si ce n’est que par chance, c’est mieux d’avoir plus de forces à nos côtés. »

Les soldats ont l’air de ne pas savoir comment réagir aux mots de Potimas.
De mon côté, mes sentiments sont partagés à son égard.
C’est sans doute parce que durant notre première rencontre il m’a analysé, mais aussi parce qu’il a des yeux qui semblent incapables de montrer du respect à quiconque à part lui.

« Venez. Même s’il sera petit, préparons un banquet de bienvenue. »

Les soldats Elfes rangent leur épées.
Potimas marche rapidement.
Je commence à le suivre rapidement.

« Potimas, quelle est la situation ? »
« Rien de bon. J’expliquerai cela plus tard. »

Potimas répond à la question de Sensei froidement.
Si la situation est aussi mauvaise, est-ce que c’est normal de faire un banquet ?

« Um, si la situation n’annonce rien de bon, est-ce que c’est ok de faire un banquet ? »

Je pose la question rapidement.

« C’est possible de dire que tout va bien, mais aussi l’inverse. Cependant rien ne presse. Nous avons le temps de manger et je vous donnerai les détails à ce moment-là. »

Après m’avoir répondu, Potimas se contente de regarder droit devant lui et continue à marcher.
Sa façon d’avancer montre qu’il ne souhaite plus répondre à des questions.
Nous sortons du bâtiment où se trouvent les cercles de Transfert.
Nous sommes entourés par une forêt composée d’arbres gigantesques et millénaires.

Pour faire simple le diamètre d’un des arbres est de dix mètres.
La base de l’arbre à été creusée et sert de maison.
En regardant le bâtiment d’où l’on sort je me rends compte que c’est également un arbre.

Le village des Elfes, plutôt que de dire qu’il coexiste avec la forêt, ce serait sans doute plus naturel de dire que le village est la forêt elle-même.
Des elfes nous regardent depuis l’intérieur des maisons et depuis le haut des branches.

Je comprends assez facilement que nous ne sommes pas les bienvenus.
Les Elfes sont reclus du reste du monde, mais je ne m’attendais pas à ce que nous soyons accueillis par la pointe d’épées, puis exposés à de tels regards.

Je regarde Anna.
Même si elle a l’air déterminée, ses mains tremblent légèrement.
Le village des Elfes est un endroit rempli de souvenirs désagréables pour elle.
Elle devait sûrement être exposée à ce genre de regards quand elle vivait ici.

Je fais de mon mieux pour être le plus près possible d’Anna.
Quelques instants plus tard, Potimas entre dans un arbre-maison.
L’intérieur ressemble à une salle de conférence et une table ronde est placée au centre.
Nous nous asseyons aux places que l’on nous désigne.
Puis la nourriture est apportée.

« Même si c’est de la cuisine Elfique, elle devrait aussi convenir au palais humain. »

J’essaie la cuisine que Potimas nous offre.
Même si c’est très insipide à cause des légumes. Le goût des ingrédients semble exacerbé à la perfection.
C’est très clairement délicieux.
À cause de la fatigue du voyage, nous décidons de manger silencieusement.

« Bien, à présent venons-en aux faits. »

Une fois que les serveurs Elfes ont nettoyé la table, Sensei commence à parler.

« Oui. Je vais expliquer la situation actuelle. »

Potimas commence alors à parler.

« L’ennemi est déjà à l’extérieur de la forêt Elfique. Ils sont stoppés par la barrière et leur avancée est donc arrêtée. L’ennemi est principalement l’armée Impériale composée de 80 000 soldats. »

Je suis surpris par le nombre.
Dans la situation actuelle où les Démons sont à nos portes, est-ce que la défense à la frontière peut encore tenir après une telle mobilisation ?
Est-ce que Yuugo se rend compte de la situation ?

« Ce qui nous inquiète c’est que l’église a également envoyé un nombre considérable de soldats. Quand l’existence du faux Héros Yuugo sera officielle, il semble qu’il sera celui qui fera le lien entre l’empire et l’église et qu’il aura une position très influente. »

Comme je m’y attendais, je dois considérer que l’église a subi le lavage de cerveau de Yuugo.

« Même si je pense que vous savez qu’il y a une barrière qui protège le village des Elfes, on dirait que les magiciens de l’église fabriquent un sort extrêmement puissant. D’après nos éclaireurs, c’est un sort magique inconnu dont nous ne connaissons pas la force ni l’effet. C’est probablement un sort capable de briser la barrière. Cependant la formule demande plusieurs jours de préparation. »
« Plusieurs jours !? Ça laisse le temps de l’interrompre, non ?! »
« Ce n’est pas qu’une question de vouloir l’arrêter, c’est impossible. La barrière qui entoure le village est très puissante, tellement que nous ne pouvons pas passer au travers. Pour entrer dans le village, nous n’avons pas d’autre choix que de nous servir des cercles de Transfert. La barrière est tellement puissante qu’elle bloque la « Magie Spatiale » et elle bloque aussi la télépathie. Actuellement le nombre d’Elfes agissants à l’extérieur est de 6 000. Ce n’est pas une force suffisante pour affronter une armée de 80 000. »

Je vois.
La barrière dont Sensei m’a parlé a effectivement l’air très puissante.

« Um, comment faites-vous pour communiquer avec l’extérieur ? »
« Nous utilisons une technique que nous appelons langage des signes. Même si les voix ne traversent pas la barrière elle ne bloque pas la vue. »

Je vois.
Du coup le langage des signes existe dans ce monde.
C’est probablement une version différente de celle qu’il y avait sur Terre cependant.

« D’après nos rapports la formule magique demandera du temps. Du coup, tant que le sort pour détruire la barrière n’est pas fini, le village est en sécurité. C’est pour cela que la situation est stable actuellement, mais qu’elle reste dangereuse. »
« Est-ce que la barrière risque de se briser ? »
« Je ne sais pas. »

Après cela, on nous demande si nous sommes fatigués après notre voyage et l’on nous donne une chambre où nous allons dormir.
Si la barrière est détruite, le combat commencera.

En attendant, je dois me reposer et récupérer.

 

 

 

Le village des Elfes 2

Le jour suivant, Katia et moi fûmes guidés par Sensei et sommes allés à un certain endroit du village des Elfes.
Actuellement, je n’aime pas laisser Anna seule dans une telle situation, mais puisque Hyrinth-san m’a dit « Je m’en occupe », j’ai décidé de me reposer sur sa gentillesse.

Si possible, je souhaite aller là-bas avec Katia uniquement.
L’endroit où nous nous dirigeons est l’endroit où les personnes réincarnées sont gardées.

Puisque les arbres sont tous les mêmes, le décor ne change pas beaucoup.

« C’est une marche assez longue. »
« Oui. Le village des Elfes est assez grand. Le centre de la forêt qui s’appelle La Grande Forêt de Garam est égal au 23ème arrondissement de Tokyo. »
« À ce point ?! »
« Oui. Après, il y a l’arrondissement agricole et la densité de population n’est pas très élevée. »
« Ce n’est pas un village mais un pays. »
« On peut dire ça. Ici nous sommes dans la forteresse naturelle que l’on nomme la Grande Forêt, qui est protégée par la barrière depuis très longtemps et qui est censée être indestructible. Si on retire l’exclusivité qu’ont les Elfes de l’endroit, c’est sans doute l’endroit le plus sûr et le plus serein où vivre dans ce monde. C’est ce que je me suis dit la première fois »

Sensei soupire.

« Si la barrière est vraiment détruite, la sérénité ne pourra plus être garantie. Puisqu’il y a une grande distance entre la barrière et le centre du village, il n’y aura pas de danger immédiatement, mais une fois la barrière détruite, le combat sera rude. »
« Est-ce que Sensei pense que la barrière se brisera ? »
« C’est une possibilité. Même si ça n’a jamais été le cas auparavant, c’est difficile de prédire l’avenir. Ne pas l’envisager serait un péché. »
« La barrière ne s’est jamais brisée avant, huh ? D’ailleurs depuis quand est-elle là ? »
« Je ne sais pas. Quand le doyen des Elfes avant Potimas était enfant, on lui a dit qu’elle était de cette époque. »
« Et quel âge a le doyen ? »
« Je pense qu’il doit avoir dans les 480 ans. »
« L’échelle est vraiment différente. »

Alors que nous parlons, nous arrivons à destination.
Une petite barrière protège un petit champ où se promène du bétail, et des gens semblent s’occuper du bétail et de labourer le sol.
L’un d’eux nous remarque.

« Sensei, bon retour. »
« Oui, bonjour. »

Une ambiance froide s’installe, cependant Sensei reste ferme.
C’est une fille qui s’est approchée.
Elle semble avoir le même âge que moi.
Puisqu’elle parle en japonais je suis capable de la comprendre.
C’est une des personnes qui s’est réincarnée.

« Alors, est-ce que ce sont deux nouvelles victimes ? »
« Ce ne sont pas des victimes. »
« Chacun son point de vue. Enfin, je pense clairement que si l’on parle de crime, Sensei est la criminelle. Enfin passons. Alors, quels sont vos noms ? Ah, pas vos noms actuels, mais vos anciens noms. »

La fille se tourne vers nous en restant très sérieuse.

« Je suis Yamada Shunsuke. »
« Ooshima Kanata. »
« Eh ? Ooshima-kun ? »
« C’est bien ça. »
« Uwa. »
« Qu’est-ce que c’est que cette réaction. Qui es-tu ? »
« Je suis Kudo Sachi. Bon, entre personnes qui se sont fait enlever, j’espère que nous nous entendrons bien ici. »

Kudo Sashi.
C’était la déléguée de notre classe.
Nous ne nous entendions pas très bien et pour être honnête, même si elle avait beaucoup d’ennemis, elle avait aussi beaucoup d’alliés.

À cause de sa personnalité, elle a souvent affronté Yuugo.
Mais je ne comprends pas l’attitude de Kudo-san envers Sensei.
Elles devraient s’entendre toutes les deux puisque Kudo était déléguée et qu’elle a eu plein d’occasions d’interagir avec Sensei par le passé.
Pourtant elle dévisage Sensei comme si elle regardait son Némésis.
(Ps un peu long  : Nan mais sérieusement, tu meurs et finis dans un monde fantastique où tu es le fils du Roi et tu deviens le Héros après ton frère et ton ancien ennemi dans la classe est ton pire ennemi dans ce monde. Tu es genre super balaise et tu as déjà tué un Dragon. Pendant ce temps ta « Sensei » devient la plus forte possible et se sert des Elfes pour emprisonner les autre élèves réincarnés dans une forêt pourrie où ils sont censés faire leur vie avec des elfes racistes comme voisins, pendant qu’elle continue de devenir forte et de faire des trucs importants. Tout ça parce qu’elle se sent « responsable » de ses anciens élèves alors que ça dépasse largement le stade de l’école et qu’ils ont tous 30 ans maintenant. Je serais à la place de la délégué je ferais tout mon possible pour la tuer et le « Héros » se demande pourquoi elle est pas contente de la voir. Ça m’énerve encore plus que ce qu’elle a fait avec Yuugo…)
(Ps : Sans parler du fait que « Sensei » est responsable de l’attaque de la forêt aussi. Elle t’éloigne de ce monde pour te protéger et au final tu vas peut-être mourir à cause d’elle…)

La raison est probablement le mot « enlever » qu’elle a utilisé.

« Sensei, qu’entend-elle par enlever ? »
« Vous n’avez pas été enlevés par Sensei ? »
« Nous sommes venus pour stopper Natsume. »
« Natsume-kun ? Il est ici ? »

Kudo-san commence à froncer les sourcils.
Je fais de même quand je vois son expression.
Si elle agit comme ça c’est que Kudo ne sait pas que Yuugo est en train d’essayer d’envahir le village des Elfes.
Je regarde Sensei en me demandant ce que cela signifie.
Sensei se contente de secouer la tête en restant silencieuse comme pour nous dire de ne pas parler de ce qui n’est pas nécessaire.

« Kudo-san, Natsume est à la tête d’une armée et essaie d’envahir la forêt. »
« Quoi ? »

Katia dit la vérité en ignorant le regard de Sensei.

« Désolée Sensei. Maintenant que je comprends ce qui se passe ici, je sais que je ne peux pas faire confiance à Sensei. »

Katia croise les bras en soupirant.

« D’après ce que je comprends de l’histoire de Kudo, les gens ici se sont fait enlever et ont été amenés ici, c’est ça ? De plus après avoir été emmenés, ils doivent survivre seuls. »
« Non ! »
« Ce n’est pas faux. J’ai été séparée de mes parents de ce monde et amenée ici, et les autres sont comme moi. »
« Comme je disais donc. En plus de ça ils sont isolés pour qu’ils ne puissent pas recevoir d’informations, c’est ça ? »
« Oui. Notre vie ici est presque auto-suffisante. Même si les Elfes ramènent ce qu’on leur demande, c’est soit insuffisant, soit le strict minimum. On se lève le matin, on laboure le champ, on s’occupe du bétail, on cuisine et on mange. Tous les jours. Puisque les Elfes nous surveillent, nous ne pouvons pas fuir et puisqu’ils ne parlent pas non plus, nous ne savons rien de ce qui se passe à l’extérieur. »
« Non, l’idée était que vous soyez auto-suffisants afin que vous soyez capables de vivre sans avoir besoin de personne ! »
« À quoi ça nous sert si nous ne pouvons pas partir d’ici ? Est-ce que c’est vraiment utile d’apprendre à survivre ici, alors que nous sommes prisonniers à vie ? »
« C’est.. »

Sensei hésite à parler.
Tout le monde a arrêté de travailler et nous regarde.

« Yamada-kun et Ooshima-kun venez avec moi car j’ai beaucoup de questions. »

Nous laissons Sensei derrière nous qui semble incapable de parler et suivons Kudo-san.
Katia la suit sans hésiter.

Je regarde Sensei quelques instants et finis par suivre le mouvement.
Sensei fixe le sol du regard alors qu’elle semble sur le point de pleurer.

 

 

 

Le village des Elfes 3

Nous entrons dans une maison dans un arbre et sommes guidés jusqu’à une sorte de salle à manger.

« C’est ici que nous mangeons. En général, tout le monde prend trois repas par jour ici. »

Je regarde la pièce.
Je ne sais pas pourquoi, mais ça me rappelle une sortie scolaire que j’ai faite quand j’étais en seconde au lycée.
À l’intérieur de la pièce quatre garçons et filles qui semblent être d’anciens camarades de classe font à manger dans la partie qui ressemble à une cuisine.
Ils s’arrêtent tout de suite en nous voyant.

« Kudo-san, qui sont-ils ? »

Un des garçons prend la parole en ayant l’air dubitatif.
Bon, Katia et moi sommes armés, et si des étrangers apparaissent comme ça, c’est normal d’être prudent.

« Je suis Yamada Shunsuke. »
« Ooshima Kanata. »

Donc nous disons nos noms rapidement pour que la situation soit plus claire.

« Eh !? Shun et… Kanata ?! »

Les trois autres nous regardent alors étrangement en entendant l’échange.
Surtout Katia.

« Juste pour savoir même si je pense que j’ai déjà ma réponse. Je suis la seule personne à avoir changé de sexe ? »
« Oui. Personne ici n’a changé de sexe. »

Katia semble choquée en entendant la réponse de Kudo-san.
Bon, umm, eh bien.
Je suis là pour te soutenir.

« Oi oi. Ça fait un bail ! »

Le garçon qui a parlé s’approche en retirant son chapeau.
Même si son apparence a changé, j’ai une sensation de déjà vu en regardant son sourire.

« Est-ce que c’est toi Ogi ? »
« Oui. Tu m’as reconnu. »
« Difficile de ne pas te reconnaître avec ton sourire. »

Je ris gentiment.
Ogiwara Kenichi.
C’est un ami à moi du club de foot.
D’ailleurs, la raison pour laquelle je l’appelle Ogi de son nom de famille et pas son prénom est qu’il aurait le même prénom que Yuugo.

« Mais, c’est toi qui t’occupe du repas ? Si c’est toi tu devrais être dehors à travailler ça te conviendrais mieux non ? »
« Ah. Eh bien. »

Les réfléxes d’Ogi quand il faisait partie du club de foot étaient vraiment bons.
Je ne comprends pas trop pourquoi il n’est pas dehors puisque le travail de ferme serait sans doute plus convenable pour lui.

« Au début, nous avons changé le système de rotation qu’on avait mis en place puisque nous nous sommes très vite rendus compte dans quel domaine nous étions meilleurs. Même si Ogi-kun était capable de tout faire sans problème, j’ai fait en sorte qu’il s’occupe de la cuisine puisque peu de gens voulaient le faire. »
« Même si j’ai cuisiné pour la première fois dans ce monde, je me suis surpris tout seul avec mon talent. »

Ogi qui a un regard triomphant bombe le torse avec fierté.
Kudo-san murmure un simple « Ne t’emballe pas » en le voyant faire.

« À vrai dire, cuisiner pour autant de personnes est très compliqué. C’est pour ça que nous avons de la chance d’avoir Ogi-kun qui est très endurant. »
« J’ai encore beaucoup de choses à apprendre au niveau des saveurs. »

Ogi essaie de rester modeste alors qu’il est embarrassé.
Puisqu’il y a encore du travail à faire Ogi retourne dans le coin cuisine.
Nous nous asseyons et échangeons alors des informations.
Surtout à propos de Yuugo qui cherche à envahir l’endroit.
Puis nous racontons un peu tout et parlons de ce monde.
Kudo-san de son côté nous parle de la vie ici.

Il y a 14 réincarnés ici.
D’après Sensei quand nous en avions parlé, il n’y avait que 12 personnes, donc il y en a deux de plus.
Nous lui demandons le nom de ceux qui sont présents.
La vie ici est comme Kudo-san nous l’a dit, c’est une vie simple et auto-suffisante.
Ils mangent des légumes et de la viande des bêtes dont ils s’occupent, et ce qu’ils ne peuvent pas produire ce sont les Elfes qui le donnent.
Ils s’occupent de tout eux-même et les Elfes sont une sorte de dernier recours.

« Nous avons fait nous-même les chaises et la table. »

Je regarde la chaise sur laquelle je suis installé dès que Kudo-san en parle.
C’est une chaise simple qui a été faite en coupant un arbre.
De plus, nous demandons à Kudo-san de nous parler des détails liés au village des Elfes.
Il semblerait que Kudo-san a été amenée ici quand elle était encore jeune et ne pouvait pas parler.
D’après ce qu’elle a dit, ses parents biologiques l’ont laissé partir en pleurant.
Elle semble avoir été achetée.

« Après tout, la famille dans laquelle je suis née semblait vraiment très pauvre. Même si je n’étais pas capable de parler, j’ai réussi à comprendre ce qu’il s’est dit. J’ai été vendue à un prix qui dépasse considérablement le prix d’un esclave. »

Kudo-san en rit un peu tout en ayant un sourire triste.
Même si les autres sont dans le même cas pour la plupart, il y en a un qui a été enlevé alors qu’il essayait de vivre comme un aventurier.
La plupart se sont fait enlever quand ils étaient jeunes.
Elle nous a ensuite expliqué que quand ils étaient encore bébés, ce sont les elfes qui se sont occupés d’eux.

Après cela, quand ils étaient capables de travailler, ils devaient s’occuper du champ et du bétail en étant aidés par les Elfes, mais une fois qu’ils étaient suffisamment grands, les Elfes ont arrêté d’aider.
Je crois comprendre que ça n’a été difficile qu’au début.
Entretenir une ferme est très difficile physiquement et encore plus en ayant un corps d’enfant.
C’était impossible de faire autre chose à cette époque.

Depuis peu, ils arrivent enfin à avoir du temps libre.
Les corps ont suffisamment grandis pour être ceux d’adultes et ils ont finit par avoir assez d’expérience pour s’occuper de la ferme.
À cause de ça, ils n’avaient que très peu de temps libre.

« On ne sait pas quoi faire pendant notre temps libre en tout cas. »
« Comment ça ? »
« Les Elfes ne veulent pas que nous obtenions des compétences. C’est pour cela qu’ils surveillent ce que nous faisons. »

Même s’ils font de leur mieux pour vivre, leurs compétences ne se sont pas beaucoup améliorées..
À part pour deux personnes.
Les deux qui sont arrivés bien plus tard cherchaient à vivre en tant qu’aventuriers.
Il semble que les Elfes aient eu du mal à les trouver puisqu’ils voyageaient beaucoup.
Puisque ce sont d’anciens aventuriers, ils ont beaucoup de compétences de haut niveau.

« Nous avons le choix. Soit nous nous entraînons discrètement, soit nous restons ici en cage à vivre comme nous l’avons fait jusque-là. »

De tout façon, c’est une situation compliquée.
L’attaque de Yuugo est pour bientôt.
Kudo-san semble troublée par l’information.
Après cela nous avons mangé ensemble avec les autres.
C’était amusant de se revoir après aussi longtemps.

Nous avons parlé pendant longtemps et célébré nos retrouvailles pendant presque une journée.

Mais Kyouya n’était pas avec eux.

 

 

 

 

Parce que je suis une professeur

Je suis une moins que rien.
Ah, puisque je suis une Elfe maintenant, une moins que rien Elfique.
En tout cas, je suis faible.
J’étais professeur dans mon ancienne vie.
C’était mon rêve de devenir professeur depuis mon enfance.
Je voulais être un professeur qui soit capable de rire avec ses élèves.
Je n’ai pas cesser de travailler pour atteindre ce but.
J’ai étudié tout ce que les enfants de cette génération considèrent comme intéressant.

Jeu vidéo, Manga, littérature et j’ai même fait des recherches sur internet.
J’ai étudié avec acharnement ce qui semblait être les sujets de conversation.
Mais j’ai aussi fini par y être un peu accro.
Et ainsi j’ai changé de façon de parler, de personnage, pour finir par devenir un professeur un peu étrange, mais facile à aborder.
Mais ce qui est regrettable c’est que j’étais déjà abordable avant, mais de toute façon ça ne fait que m’aider.
Mais en même temps je me suis demandée si c’était une bonne chose ?
Est-ce que c’était vraiment mon rêve de rire avec les autres en jouant à être quelqu’un que je ne suis pas ?
Mais j’avais peur d’exposer mon vrai moi et risquer la position que j’ai construite avec eux.
C’est pour cela que chaque jour j’étais piégée sans savoir quoi faire.
Et ensuite, je me suis réincarnée dans un autre monde.

J’étais paniquée.
Je me souviens juste que j’étais en plein cours.
Je n’ai plus de souvenirs après ça et quand j’ai finalement émergé, j’étais dans le corps d’un bébé.
De plus, les gens qui me regardent ont tous de longues oreilles.
C’est ce qu’on appelle des Elfes et je l’ai compris tout de suite grâce à mes connaissances d’Otaku que j’ai accumulées pendant toutes ces années.
Et même l’endroit où je me trouve.

Réincarnation dans un autre monde.
J’ai fini par faire partie de quelque chose qui fait le buzz sur internet.
Je suis faible.
Je ne peux même pas vivre ma deuxième vie avec une attitude de rebelle qui se fait jeter dans un autre monde, et vivre ma vie comme je l’entends comme dans les romans.
Je n’ai pas réussi à abandonner le fait que je suis moi.
Ainsi je suis devenue la professeur confuse qui a ressuscité.

Je suis une professeur.
Et dans ce cas je dois penser aux étudiants d’abord.
C’est ce que suggère ma vision du professeur idéal.
Et j’avais la meilleure compétence pour ça.

[Liste des élèves]

C’est probablement une compétence unique faite uniquement pour moi.
L’effet permet de décrire approximativement le passé, le présent et le futur de mes anciens étudiants qui se sont réincarnés.
Si je ferme les yeux, la liste apparaît naturellement dans ma tête.
Si j’ouvre la liste, les anciens noms apparaissent dans l’ordre alphabétique et si je pense très fort à un nom en particulier, j’ai accès à plus d’informations.
Cependant, je n’ai accès qu’à des informations très simples.
Le passé : c’est le moment où ils sont nés.
Né quelque part.
C’est tout ce que je sais.
Le présent : je n’ai accès qu’au nom actuel et un mot qui désigne l’état actuel.
En bonne santé, fatigué, malade,…
Je ne connais pas l’emplacement ou le reste.
Et le futur :
Ici, j’ai le moment où l’étudiant va mourir ainsi que la raison approximative de sa mort.

Apparemment, le temps est à 0 au moment de la naissance et 365 jours forment un an.
Et j’étais choquée à ce moment-là.
La plupart de mes étudiants sont censés mourir dans les 20 ans.
En voyant ça j’ai perdu connaissance car je n’étais pas capable de l’encaisser.

Je ne pouvais pas l’accepter et j’ai fui la réalité en tremblant plusieurs jours.
Mais la réalité n’a pas changé.
Le temps passe et j’ai du mal à regarder cette vérité.
Et j’ai remarqué quelque chose.
Les étudiants qui étaient censés avoir les morts les plus rapides quand ils étaient encore enfants ont disparu silencieusement avant même que je ne m’en rende compte.
Un espace vide dans la liste.
Je me suis résolue après l’avoir regardée pendant longtemps.
Parmi les étudiants restants, 10 d’entre eux vont mourir deux ou trois ans après leur naissance.

Je fais confiance à cette chose qu’on appelle compétence.
La [Liste des Élèves] est une compétence, donc si ce monde a effectivement un système aussi mystérieux, il y a sans doute quelque chose d’aussi mystérieux que [Télépathie].
Mes connaissances d’Otaku sont en train de se rendre utiles.

J’entends la « parole divine » assez facilement et j’ai acquis « Télépathie ».
Fort heureusement, mon père est Potimas qui est le patriarche des Elfes.
De plus, normalement, une personne douterait de la santé mentale de sa fille si elle commence à parler de quelque chose comme de la réincarnation, mais Potimas m’a cru assez facilement.
Sans que je ne sache pourquoi, Potimas a eu l’air de comprendre que j’étais différente dès le début.
Même si c’était un pari risqué, je l’ai gagné et Potimas a promis de protéger les autres réincarnés.
Tout s’est bien passé à partir de là.

Grâce à la compétence je savais où sont nés les élèves.
En cherchant à des endroits précis, c’est bien plus simple.
La compétence « recherche » que j’ai obtenue ensuite grâce à la classe des Rois fut encore plus pratique.
Malheureusement, des étudiants sont morts, mais la plupart des autres étudiants ont put être récupérés.
Cela a pu se régler avec de l’argent et parfois, c’était purement et simplement du kidnapping.
Ce qui est un crime.
Mais les Elfes n’ont pas hésité à le faire si nécessaire.

Les Elfes aussi ont aussi leur propre but.
Les Elfes visent un monde avec le moins de compétences possible pour s’opposer aux Administrateurs.
Et, les réincarnés ont une large somme de points de compétence à leur disposition sans raison. Ils semblent aussi être tous nés avec des compétences puissantes.

Si les réincarnés venaient à améliorer leurs compétences, ils vont attirer l’attention des Administrateurs et ils seront peut-être utilisés comme des offrandes.
Ce n’est pas qu’une supposition.
La raison de la mort est marquée dans la compétence.

[Mort par privation de compétence.]

C’est toujours ce qu’il y a de marqué pour Shun-kun et Katia-chan.
C’est la raison qu’il y a de marqué pour la plupart des élèves.
En les faisant vivre dans un environnement où ils ne peuvent pas développer de compétences comme le village des Elfes, cela aurait dû changer.
Maintenant elle change ou reste vide.
Mais la phrase, « Mort par privation de compétence » revient ou est remplacée par du vide.
Et le moment où elle arrive est toujours la même.

Cette année.

Il n’y a pas d’autres descriptions après ça.
La description de la mort des étudiants s’arrête à cette année.
J’ai commencé à avoir peur quand je pense à ce qui pourrait se passer.
Mon nom n’est pas dans la liste en tout cas.
La raison est claire.
C’est parce que je suis le professeur.

Je ne peux pas savoir à mon propos.
C’est comme ça.
Les étudiants qui meurent par privation de compétences sont ceux qui ont le plus de compétences.
Et j’ai beaucoup de compétences moi-même.

C’est probable que je meure en même temps.
Et puisque je vais mourir, je ne peux pas savoir ce qui se passera après la date de ma propre mort.
J’ai peur.
Je ne veux pas mourir.

J’ai aussi pensé à la compétence « Efface compétence ».
Mais je ne peux pas faire disparaître mes compétences tant que je n’ai pas résolu le problème de Yuugo.
De plus, si j’efface mes compétences, je ne sais pas comment les Elfes agiront.
« Efface compétence » signifie abandonner les compétences aux Administrateurs.
Si je donne ma puissance a un ennemi, les Elfes deviendront peut-être des ennemis.
Ce ne serait pas étrange que même Potimas me tue sans même changer d’expression.
Si ce n’était que ça, ce n’est pas grave, mais ça pourrait mal finir pour les élèves.
Les Elfes ne protègent pas les réincarnés par pure bonté.

Dans ce cas il n’y a qu’une solution.
Il faut que l’adversaire qui vient prendre les compétences batte l’Administrateur.
Même si je ne sais pas si c’est possible ou non, je dois faire en sorte que ça arrive.
(ps : Pas très clair au niveau de la traduction : »make the opponent that comes to deprive the skill to defeat the Administrator ». Ca pourrait être dans le sens effacer les compétences de celui qui vient les prendre pour battre l’administrateur.)

Avant cela il y a Yuugo.
C’est ma responsabilité en tant que professeur qu’il soit devenu ce qu’il est aujourd’hui.
Et je dois prendre mes responsabilités.

J’ouvre la liste et regarde le nom de Natsume Kengo.
Il est marqué mort au combat dans la forêt des Elfes.
Je déglutis.
Je vais tuer un de mes étudiants.
Même si je m’y suis préparée, je n’ai pas la sensation de l’être et j’ai la nausée.

Comment est-ce que ça a pu finir comme ça ?
Je voulais juste être un professeur capable de rire avec ses élèves.
Le regard froid de Kudo me revient en tête.
Je comprends sa réaction.
Tout ça parce ce que je ne me suis pas expliquée correctement.

Même si je ne serai pas pardonnée après l’avoir expliqué, je ne m’attendais pas à une telle hostilité à mon égard.
Mais je ne peux rien dire.
La liste qui a sauvé tant d’élèves jusqu’à présent a une restriction.
Interdiction d’être inspectée par les élèves.
C’est une restriction qui est devenue ma malédiction puisque je n’ai pas le droit d’en parler.
Quoi que je dise, je ne peux pas en parler.
Et ce serait facile de le faire.

La partie effrayante est que la restriction indique que si j’en parle cela fera du mal aux élèves qui en entendent parler et pas à moi.
Même si je ne peux pas en être certaine, dans le pire des cas la punition sera la mort.
Même si je n’en suis pas certaine, je ne compte pas essayer.
Je ne peux que rester silencieuse.
J’aimerais pouvoir tout dire.

La liste n’est pas parfaite pour autant.
Quand Katia a été hypnotisée, je n’étais pas capable de percevoir la différence, et la mort de Shun qui était indiquée a pu être évitée quand nous avons sauvé Leston-kun sans incident.
Même si je ne sais pas ce qui a influencé tout ça, je pense que c’est lié à la classe des Rois.

Dans ce cas, puisque Shun-kun a une compétence des rois, je devrais pouvoir lui dire non ?
La tentation me fait souffrir.
Cependant je ne peux rien lui dire.
Je ne peux pas le laisser prendre un tel risque.
À présent, mon problème est que je suis haïe.
Pas suffisamment pour que la situation dégénère cependant.
Cela fait aussi partie de mon travail d’être détestée par mes élèves.
Je vais l’accepter.
Ce n’est pas grand-chose.
Je me mens à moi-même.
Je suis triste.
Je suis faible.
J’ai peur.
Je ne veux pas mourir et je ne veux pas qu’ils meurent.
Est-ce que j’ai raison ?
Est-ce que j’ai tort ?
Je ne sais pas.
Mais je ne peux en parler à personne.
Je ne peux pas faire confiance aux Elfes.
Je ne peux pas en parler aux élèves.
Est-ce que je suis un bon professeur ?

Que quelqu’un me réponde par pitié !

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