Chapitre 300.5.8 : Arc du passé 8
Quand est-ce qu’un dragon n’est plus un dragon ? Quand il est un NEET.
*
Quand est-ce que cela a commencé ? Quand est-ce que Sariel a commencé à donner la priorité aux humains par rapport aux autres créatures ? Ce qui a déclenché cela est pourtant trivial.
La mission donnée à Sariel était la protection des créatures primitives. Étant un ange spécialisé dans le combat, cela veut dire pour Sariel qu’elle doit, pour faire court, défendre les créatures primitives des autres dieux. L’acte d’interférer avec d’autres dieux, implique que, pour faire court, la mission donnée à Sariel est de les expulser. Similairement aux autres dieux, personne n’a dit à Sariel de ne pas interférer avec les créatures primitives.
Au début, c’est pour cela qu’elle s’est contentée de les observer. Sariel a surveillé le monde entier pendant un long moment.
Cependant, à partir d’un certain moment, Sariel ne s’est plus contentée d’observer, mais elle a aussi commencé à aider.
Ce qui a déclenché cela est trivial. C’est tout simplement un enfant qu’elle a aidé avec un peu de bonne intention. Elle a simplement aidé un enfant qui était tombé par terre, quelque chose de si simple qu’il serait difficile de considérer cela comme un geste d’une grande bonté.
« Merci ! »
Tout ce qui est arrivé, c’est qu’elle a été remerciée. Une si petite chose est là où tout a commencé.
*
Un stalker, réfère la personne qui en suit une autre spécifiquement. Cela inclut à juste titre le fait d’observer quelqu’un. Il y a différentes façons de le voir selon le pays, mais dans les pays développés c’est un acte qui est très généralement considéré comme un crime.
Un crime. Un dragon tel que lui est un criminel. Seul Gyurie sait à quel point cela l’affecta. Cependant, on peut facilement dire que cela a eu un grand impact sur lui.
Comme demandé par Foddway, en étudiant les conventions sociales des humains, Gyurie a aussi appris des choses sur les stalkers. À cause de cela, il est déprimé. Penser que les actions qu’il a faites si facilement sont actuellement vues comme un acte déplorable et même un crime par les humains. Un dragon tel que lui pourrait être pointé du doigt par les humains comme un horrible stalker. Quelle disgrâce !
En même temps, il ressent une crise morale à cause de la profondeur de son ignorance. Il est devenu anxieux sur les choses qu’il a accomplies jusqu’à maintenant et qui sont vues comme absurde par d’autres. En étant dirigé par sa propre anxiété, Gyurie a étudié tout ce qu’il pouvait sur les normes et règles humaines.
Les dragons ne font normalement pas ce genre de choses. Ils ne sont pas secoués par la façon dont les humains peuvent les voir. Il est clair que les humains doivent regarder les dragons comme des êtres divins. Après tout, les dragons sont clairement des êtres suprêmes. Il est aussi clair que les humains voient les dragons comme des êtres étranges.
Les dragons, en tant qu’êtres suprêmes, sont bien au-dessus de la capacité de compréhension de créature limitée comme les humains. Les humains sont des idiots, car ils sont incapables de comprendre les dragons et les actions des dragons ne peuvent pas être fausses. De telles choses sont normales pour les dragons.
Cependant, en contradiction à cela, le cœur de Gyurie est secoué par les paroles d’un humain et cela lui fait étudier la culture humaine. À partir de ce moment, les autres dragons ont commencé à le voir comme quelqu’un d’étrange. En tant qu’être suprême, quel besoin a un dragon d’étudier la vie de créature inférieure ? En tant qu’être suprême, pourquoi un dragon aurait-il besoin de s’intégrer à des créatures inférieures ? Entre dragons, il n’y a pas de problèmes, mais si quelqu’un devait apprendre à s’intégrer, alors cela devrait être les humains qui sont des créatures inférieures et qui devraient se mettre au niveau des dragons. Malgré cela, Gyurie ne pense pas que ce qu’il fait est mal.
Jusqu’à ce que Gyurie rencontre Sariel, il pensait avec assurance que les dragons étaient bien des êtres suprêmes et n’en avait jamais douté. En la rencontrant, une faille s’est formée dans sa façon de penser, et en étant battue par les paroles de Foddway, cette faille n’a fait que grandir.
Les Dragons sont très certainement puissants et incroyables. Cependant, sont-ils vraiment des êtres suprêmes au final ? Même s’ils sont inférieurs à Sariel en combat et après sa défaite face aux paroles de Foddway ?
« Peut-être qu’il y a des races qui sont supérieures aux dragons et que je ne connais pas ? »
Pour les dragons, une telle pensée est une hérésie, mais Gyurie est totalement satisfait par cela. Il n’y a pas de doute que les dragons sont des êtres extrêmement avancés. Cependant même si cela est vrai, il a décidé que c’était bien trop rapide comme décision de déclarer que toutes les autres créatures sont inférieures. Dans ce cas, ne serait-il pas mieux d’apprendre des humains qu’il n’avait pas le moins du monde remarqué jusqu’à maintenant puisqu’il les considérait comme inférieurs et insignifiants ? Plus la question le poussait à étudier les humains, plus sa façon de penser a changé.
Malgré l’excellence des dragons, ils n’essayent pas de progresser. Après tout, ils n’en ont pas besoin, car même sans le faire consciemment, ils vont naturellement devenir plus forts et plus érudits à mesure que le temps passe. Et après un certain laps de temps, leur intelligence va elle aussi se développer à sa façon. C’est précisément parce qu’ils ont une espérance de vie assez longue pour être comparée à l’éternité qu’ils sont une espèce qui évolue à son potentiel maximum sans avoir besoin de se presser. C’est ainsi que sont les dragons.
En comparaison, les humains n’ont pas de temps à perdre. Du point de vue d’un dragon, une vie humaine apparaît et disparaît en un instant. Leur vie est pleine d’action et ils prennent le concept de vivre très sérieusement en appréciant la vie. Pendant que les dragons passent leur temps passivement, les humains agissent d’une façon choquante. Même si le résultat est trivial pour un dragon, les humains vivent. Ils vivent leur vie au maximum.
« Il semble que les humains appellent les personnes qui ne font rien et passent le temps à ne rien faire des NEETs. Je vois, dans ce cas et en suivant cette théorie alors tous les dragons sont des NEETs. »
En réalisant cela, Gyurie a souri discrètement. Peu importe la différence de puissance dont ils peuvent se vanter, il est inévitable pour eux d’être moqué et traité comme des NEETs et même des stalkers.
Tandis que les dragons sont des NEETs, les humains vivent désespérément. En tant que race, les dragons sont supérieurs. C’est une vérité qui ne fait aucun doute. Cependant, même si c’est vrai, Gyurie n’est plus capable de rabaisser les humains au statut de créatures inférieures. Si les dragons continuent de se reposer sur leurs lauriers en utilisant la puissance de leur race, alors un jour les humains pourraient les réveiller et créer un temps de crise. Même si c’est probablement une pensée absurde, il y a beaucoup de choses qui peuvent être apprises de la façon dont vivent les humains.
Pour la remercier de lui donner la chance de réaliser cela. Pour s’excuser de ce qu’il a fait jusqu’à maintenant et surtout, pour vérifier sa réponse… Gyurie s’est décidé à visiter Sariel une fois de plus. Tout cela pour vérifier la raison pour laquelle Sariel ne veut pas utiliser ses pouvoirs en tant que dieu.
Chapitre 300.5.9 : Arc du passé 9
Les humains 1.0 sont nuls. Est-ce que les humains 2.0 seront meilleurs ou pires ?
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Sariel réfléchit. Qu’est-ce qu’elle devrait faire ? Cependant, la réponse ne lui ait jamais parvenu.
Plus elle fait d’effort pour aider une personne, plus il y a de chance que quelqu’un d’autre sera sacrifié. Plus elle essaye de résoudre un problème, plus ils sont à apparaître. C’est une chaîne sans fin. Peu importe ce qu’elle fera, il y aura toujours des gens qu’elle ne pourra pas aider. Peu importe à quel point elle essaye de les aider, ils ne seront jamais saufs.
Il y avait une personne qui est tombée malade et qui a été bannie du village. Ce n’était pas une maladie infectieuse, mais à cette époque les traitements médicaux n’étaient pas suffisamment développés et personne n’était capable de le comprendre.
En étant rejetée par le village, Sariel a donné une main secourable pour sauver les malades, qui, sans elle, ne peuvent rien attendre d’autre que la mort. Elle a soigné la maladie et renvoyé dans le village en parfaite santé.
Le jour suivant, cette personne a été brûlée sur le bûcher par les autres villageois.
La sorcière a utilisé l’aide d’un démon pour soigner la maladie. Non, pas seulement ça, la sorcière a vendu son âme au diable et elle est revenu pour se venger. De toute manière puisque la sorcière est de retour, la maladie se propagera de toute façon, donc c’est mieux de la tuer.
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Les gens ont peur de ce qu’ils ne peuvent pas comprendre. La personne qui est tombée malade et qui a été bannie du village est revenue immédiatement en pleine santé. C’est quelque chose qui dépasse la compréhension humaine. Plutôt que d’être satisfait par ce miracle, ils ont fini horrifiés à la place. Même avant, ils avaient banni la personne malade. En mettant leur vie au-dessus du reste, ils ont abandonné la personne malade qui avait besoin d’aide. Ils se sont retiré toute forme de responsabilité et de culpabilité en disant que celle qui est en tort est la personne malade. Qu’en vendant son âme au diable, elle a été guérie. Cela ne fait aucun doute qu’elle est revenue pour se venger après avoir été bannie.
La personne malade avait parlé à Sariel.
« Merci. Maintenant, je peux retourner vivre avec ma famille. »
Cette famille qui, sans que personne ne leur demande, avait rassemblé du petit bois pour la brûler vive.
Peu importe comment Sariel a utilisé son pouvoir, les tragédies continuaient d’apparaître. À la place, plus elle utilisait son pouvoir, plus les tragédies devenaient.
Ça ne s’arrête jamais. Ça ne s’arrête jamais. Même quand cela semble s’arrêtait, ça ne s’arrête jamais.
La pauvreté, la discrimination, la guerre, le crime.
Il y a toujours un temps ou quelqu’un fait quelque chose de mal. À l’inverse, il n’y a jamais un temps où personne ne fait rien de mal. Il y a aussi des moments où tout le monde fait quelque chose de mal.
Également, ce sont toutes des stratégies qui arrivent précisément parce qu’ils sont humains.
L’existence des riches implique celle des pauvres. L’espoir d’humain pour l’égalité implique que quiconque dévie de la norme est aussitôt haï et discriminé.
Malgré tout, ils continuent de viser plus haut et d’atteindre une position supérieure aux autres. Et ensuite, puisqu’ils cherchent à atteindre une position supérieure, ils sont en compétition avec des rivaux.
La tragédie ne s’arrête jamais. La raison étant que, les humains sont des créatures vivantes qui causent des tragédies. Tout en les détestant, ils les causent et elles s’accumulent. C’est comme s’ils étaient envieux de la personne malade qui a été brûlée sur le bûcher par exemple. Après tout, ils ont perdu du temps et fait des efforts pour rassembler du petit bois.
Ils sont irrationnels. Tout en détestant les tragédies, leurs actions en entraînent. Cette contradiction est bien trop irrationnelle pour des créatures vivantes. Cependant, les humains sont comme ça. Irrationnel est imparfait, voilà ce que sont les humains. Une créature rationnelle est parfaite ne peut pas s’appeler un humain. Même s’ils ne peuvent pas y arriver, les humains travaillent quand même pour y arriver.
Tant que les humains sont des humains, ils n’arriveront jamais à accomplir ce rêve. Et plus les gens essayent d’atteindre ce rêve et plus il y aura de tragédies. La raison étant que, dans le but d’atteindre ce rêve, il faut viser plus haut, une action qui pour la personne qui essaye d’arriver, implique de rejeter la norme en trahissant ceux qui aiment l’égalité. Et ensuite les humains ne montrent aucune pitié à cette personne. Cela a toujours été le cas que ceux qui sont différents sont discriminés. Pour que les humains puissent viser plus haut, la seule façon d’y arriver et de le faire une étape après l’autre en prenant en compte l’endroit où ils vivent. Et donc, puisque cela veut dire qu’ils doivent avancer aussi vite qu’une tortue, les humains ne font pas de progrès. Alors même que la civilisation progresse, à l’intérieur, ils ne font pas de progrès.
Et donc, tout en visant plus haut, ils perdent de temps en revenant toujours au même endroit. Tournant en rond encore et encore.
*
« Potimas Hyphenath a violé la providence de dieu ! Il devrait être purgé tout de suite ! »
En réponse à cette déclaration extrême, le président de Dazdoldia réussi à ne pas montrer de changement sur son visage. Il sent qu’un mal de crâne l’attend. À cause de ses conférences, sa tête est très lourde. C’est à cause de la fatigue, mais aussi à cause de son agenda.
En réponse à l’extrême déclaration d’il y a un instant, de nombreuses voix approuvant, mais aussi désapprouvant se font entendre. Même si c’est une très grande salle de conférence, les voix des membres résonnent bruyamment et douloureusement.
L’agenda concerne la publication des recherches scientifiques réalisées par Potimas Hyphenath. Il s’agit d’approuver ou de les désapprouver. Cette conférence a été ouverte dans le but de former une opinion solide dans ce pays. Cependant, en se basant sur l’ambiance actuelle de la conférence, tout le monde est capable de voir que le sujet sur l’agenda a été confondu avec un autre.
Potimas a annoncé deux nouvelles découvertes. La première est l’énergie MA, la découverte d’une étrange énergie et les utilisations pratiques et réussies qui ont été faites. L’approvisionnement en énergie est un problème que tous les pays avancés connaissent. Le pétrole et le charbon ne sont pas illimités bien sûr et leur consommation augmente chaque année. Même si cela n’arrivera pas tout de suite, éventuellement il y en aura beaucoup moins et donc le développement d’une énergie pour la génération suivante est nécessaire. Et maintenant, une solution apparaît soudainement devant leurs yeux.
Apparemment, l’énergie MA est une énergie qui ne s’épuisera jamais et qui peut potentiellement être utilisée partout. Tant que vous avez les infrastructures pour, une quantité infinie d’énergie pourra être extraite n’importe où.
En réponse à un tel slogan laissant rêveur, le président a en privé immédiatement dit que cela était absurde. Une énergie infinie ne peut pas exister. C’est juste un rêve ridicule. Ce n’est même pas « comme un rêve », mais littéralement « un rêve ». Elle pourrait être infinie, mais une limite existe assurément.
De plus, le président a lu la recherche publiée par Potimas. Écrit dedans se trouve une méthode pour extraire l’énergie MA et la méthode pour la convertir en électricité, mais il n’y a aucune description de ce qu’est l’énergie MA. Elle est simplement décrite comme une source alternative d’énergie qui est simplement infinie. Une forme aussi suspicieuse d’énergie neut pas être utilisé.
Le président a déjà organisé une réponse privée à cela. Cependant, la raison expliquant le désordre de la conférence est à cause de sa deuxième annonce.
L’autre découverte que Potimas a annoncée est une méthode permettant de faire évoluer le corps humain en utilisant l’énergie MA. En l’utilisant, il serait possible de faire évoluer les humains.
D’après les données récupérées lors d’essais cliniques dans sa recherche, les capacités physiques du sujet de test se sont remarquablement améliorées, sa vitesse de réflexion s’est aussi améliorée un peu et surtout, son espérance de vie a été augmentée par un facteur de trois d’après les données théoriques. Si les résultats sont vrais, c’est incroyable. Pour prouver cela, Potimas a organisé une démonstration avec le sujet de test en réécrivant les records sportifs les uns après les autres. Rien que cela est suffisant pour booster la crédibilité de sa recherche, mais une grande quantité de données est incluse pour justifier ses résultats. Le volume de données inclus pour soutenir l’augmentation de l’espérance de vie est particulièrement large et bien que l’augmentation soit d’environ trois fois la valeur théorique, il est indiqué via le raisonnement qu’en prenant en compte un bon état physique, cette valeur est plus proche de 2,5 et 2,75 la valeur théorique d’origine.
Normalement, une telle chose sera rejetée comme une impossibilité engendrée par un scientifique fou. Cependant, puisqu’il s’agit de Potimas Hyphenath est une différente histoire. Le développement d’équipement de transplantation de cerveau, la production de clone humain, la normalisation des cellules cancéreuses… Ces annonces viennent d’un génie qui a déjà achevé un bon nombre de succès. De plus, il y a l’inclusion du sujet de test. Il serait dangereux de dire que c’est un faux.
De plus, ce n’est pas le genre de chose que les gens voudront nier. L’augmentation de l’espérance de vie. L’évolution des humains. Il n’y a rien de plus incroyable que cela.
C’est pour cette raison que la conférence est chaotique. Le président est déjà arrivé à une conclusion en privé. Si l’énergie MA est rejetée, alors son utilisation pour l’évolution le sera aussi. Cependant, avec l’atmosphère confuse dans la salle de conférence, il semble peu probable qu’un accord soit trouvé.
La conférence continue. Un choix doit être fait pour les humains qui ne progressent pas. Est-ce qu’ils évolueront ou non ? S’ils le font, seront-ils capables de progresser ?
Chapitre 300.5.10 : Arc du passé 10
Gyurie place le pion qu’il tient dans sa main sur le plateau de jeu sans hésiter.
« Ugh. »
En réponse à ce geste, son adversaire assis en face de lui grommelle. Vient ensuite une légère pause.
« Je me rends. »
Ensuite, son adversaire se rend sans bouger de pion.
« Eh bien. Je suis raisonnablement confiant dans mes capacités, mais j’admets que d’être battu d’une telle façon est actuellement rafraîchissant. »
En semblant dire cela du fond de son cœur plutôt qu’en essayant de cacher sa frustration, il sourit allégrement malgré sa défaite. Foddway, l’adversaire tend les deux mains au-dessus du plateau pour remettre les pions à leur place.
« Tu veux encore continuer ? »
En réponse à Foddway qui essaye simplement de continuer la compétition, Gyurie pose cette question avec un ton légèrement las. Bien qu’il soit venu rencontrer Sariel, il a été à la place forcé de continuer à jouer à ce jeu avec le vieil homme en face de lui qui est venu le voir.
« Tu as largement assez de temps à perdre, donc il n’y a aucun mal à en passer un peu avec un vieil homme qui a un pied dans la tombe. »
Très certainement, en étant un dragon, Gyurie a du temps à perdre. Même s’il tenait compagnie à Foddway jusqu’à ce qu’il soit satisfait, cela ne serait pas assez long pour le voir comme une perte de temps. Les dragons et les humains ont des notions fondamentalement différentes du temps qui passe. Une vie humaine entière n’est qu’un bref moment pour un dragon. Tandis que pour les humains le temps est une ressource limitée, elle est vue comme infinie pour les dragons. Comme le dit la personne elle-même, il peut bien rester un peu et servir d’adversaire pour un vieil homme qui a un pied dans la tombe. Mais bien entendu, même s’il dit qu’il a un pied dans la tombe, Gyurie voit Foddway comme quelqu’un d’obstiné qui restera toujours là.
Résigner, Gyurie décide de continuer à être l’adversaire de Foddway. Ils jouent tous les deux à un jeu de plateau qui a des origines très anciennes. Le jeu est similaire à ce qui est nommé échecs ou shogi sur terre. Cependant, contrairement à ces derniers, il y a une plus grande variété de pièces et un plateau plus grand, ce qui le rend bien plus complexe. À cause de cela, une partie prend beaucoup de temps. Suffisamment longtemps pour que cinq jours soient nécessaires à une partie entre professionnels.
Leur bataille entre maintenant dans la dix-septième partie. Naturellement, un tel nombre de partis ne peut pas être joué en une seule journée. Gyurie a passé les derniers jours à demander à voir Sariel et à chaque fois, Foddway est venu pour jouer contre lui.
L’objectif de Foddway est clair. Il s’assure que Gyurie ne puisse pas rencontrer Sariel. Tout le monde serait capable de le comprendre étant donné qu’il le dira ouvertement si questionné. Gyurie, même s’il le sait, ne peut qu’accepter les actions du vieil homme devant lui. Et donc, il est simplement concentré sur ce qu’il peut faire. S’il ne peut pas montrer sa sincérité, alors il ne sera pas capable de gagner la confiance de Foddway.
S’il était déterminé à rencontrer Sariel, alors il serait capable de la rencontrer. Peu importe à quel point Foddway essaye de le stopper, il n’a aucune chance contre un dragon comme Gyurie. Cependant, cela serait mal de le faire. Gyurie a besoin d’obtenir l’approbation du vieil homme devant lui. Pas en tant que dragon, mais du point de vue d’un individu à un autre. S’il n’arrive pas à persuader un vieil homme sur un pied d’égalité, alors il n’a sûrement pas le droit de voir les choses comme Sariel.
« Ugh. »
Il est déjà sur le chemin d’une victoire écrasante, cela dit.
« Pas besoin de plus de temps pour réfléchir ? »
« Prendre du temps pour réfléchir est une hérésie. Dans leur vie, les humains ont rarement le temps de réfléchir. C’est exactement pour cela que les humains ont peur de faire des erreurs. »
Maintenant qu’il le dit, il se souvient que Foddway n’a jamais pris le temps de réfléchir à son prochain coup.
« Cela étant dit, les humains font bien des erreurs. Des erreurs finissent toujours par arriver. Nous les empilons, établissons des règles pour en empêcher et en réduire le nombre. L’histoire humaine est basiquement l’histoire de nos erreurs. Nous en sommes là aujourd’hui, car nous avons appris nos leçons de cette histoire. Malgré tout, nos erreurs ne se sont pas arrêtées. »
Tout en continuant à parler, Foddway change un pion de place. Immédiatement, Gyurie déplace une de ses pièces et à nouveau c’est le tour de Foddway. Cependant, après une longue pause, ses mains ne se remettent pas en mouvement.
« Du coup, je n’enchaîne pas mes défaites sans raison. Des erreurs et des défaites se transforment à chaque fois en nouvelles leçons. Pour le prouver, je vais faire ceci ! »
Foddway fait cette déclaration en déplaçant une pièce. En réponse à cela, Gyurie place rapidement une autre de ses pièces pour bloquer le coup de Foddway.
« … Bien que cela ne soit certainement pas une erreur, ce n’était pas non plus la meilleure stratégie. C’est un bon exemple de ce que tu disais, j’imagine. »
« Ce n’est pas ce qui est dit, mais comment cela est dit. »
Le dix-septième match s’est ainsi mal passé pour lui, mais Foddway est un homme qui a toujours les bons mots. Que ce soit avec des discussions triviales jusqu’à de grandes implications pouvant perturber Gyurie, il discute sans problème en continuant à jouer.
« Le langage est considéré comme la plus grande invention humaine. L’histoire humaine est basiquement un échange sans fin de dialogue. »
« Hm, plutôt étrange. »
Avec sa façon de faire, il est difficile de savoir s’il est sérieux ou s’il ne fait que plaisanter. Cela lui permet de souvent perdre les autres.
« Il n’y a rien d’étrange à cela. À cause de l’existence des absolus que l’on nomme les dragons, nous, humains, nous avons décidé de ne pas nous reposer sur la force brute. Bien qu’elle soit importante ultimement, avant d’en arriver là, une bataille de ruse est ce qui compte. En dialoguant et débattant pour différentes raisons, il est possible de tromper son adversaire. Puisque c’est ce que nous faisons toujours, c’est pour cela que j’ai une verve affûtée, vois-tu. »
« Ne blâme pas ta verve affûtée sur l’histoire. D’ailleurs, j’aimerais bien que tu ne blâmes pas les dragons non plus. »
En contraste avec la lassitude qu’il est possible de voir sur le visage de Gyurie, Foddway sourit joyeusement.
« Mince. Je suis époustouflé par tes paroles. »
« Je ne compte pas perdre non plus de ce côté. »
En mettant facilement sa réponse sarcastique de côté, Foddway joue son tour en ayant l’air fier. Gyurie joue ensuite son coup et cette expression fière disparaît.
« Je n’ai pas la sensation que je puisse perdre à ce jeu, mais je n’ai pas l’impression de pouvoir te battre avec des paroles non plus. »
« Bien sûr. Le rythme de réflexion des humains et des dragons doit être différent après tout. Il est probable que peu importe combien de fois je te défie, il me sera impossible de te battre. Cela reste étrange, cela dit. Bien que les deux nécessitent de se servir de sa tête, bien que je n’ai aucune chance de gagner à ce jeu, je ne pense pas que je perdrais lors d’un débat. Bien que les dragons soient bien supérieurs en termes de calculs, peut-être que les humains peuvent gagner en matière de sournoiseries ? »
Bien que Foddway semble mécontent quand il regarde le plateau de jeu, il a étrangement l’air heureux.
« Il n’y a pas de doute sur la grandeur des dragons. Cependant, bien les dragons sont puissants, cela ne veut pas nécessairement dire qu’ils ne sont pas inférieurs à d’autres sur différents domaines. Les dragons n’ont pas la sournoiserie des humains. Ils sont suffisamment forts sans. Même sans s’embêter avec des stratégies de lâche comme les humains le feraient, et simplement en se battant avec honneur, ils peuvent gagner contre la plupart de leurs adversaires. À cause de cela, ils n’ont pas besoin de ruse. Cependant, c’est aussi pour cela que les dragons sont négligents. Ils peuvent échouer face à de lâches humains qu’ils voient comme inférieurs. En effet, comme un certain dragon devant moi qui à cause de ma cajolerie en est venu à affronter librement un humain sur un terrain équitable eh. »
Foddway discute sans difficulté en ayant l’air particulièrement heureux. Même s’il a gagné la partie, Gyurie a l’impression d’avoir perdu à cause des paroles de Foddway. C’est comme s’il était en train de danser à cause des manipulations de vieil homme devant lui, qui n’est qu’un être fragile et sans valeur du point de vue d’un dragon. Et objectivement, c’est bien le cas.
Bien qu’il soit un dragon, il est facilement manipulé par la créature inférieure que l’on nomme un humain.
« Les humains sont des lâches. Et ils sont bien plus stupides que les dragons ne l’imaginent. Malgré notre histoire pleine d’erreurs, nous faisons toujours des erreurs en connaissant notre histoire. Nous faisons des erreurs et ensuite nous en faisons d’autres, puis encore d’autres. Chaque fois que nous faisons une erreur de plus, nous allons toujours plus loin dans la suivante et la fois suivante elle créera encore plus de problèmes. Nous faisons cela même si nous devrions apprendre de nos erreurs pour en diminuer les effets. C’est bien étrange. »
Même s’il est manipulé par Foddway, Gyurie doit quand même lui faire face d’un point de vue humain puisque c’est une sorte de test. C’est un rite de passage dans le but de rencontrer Sariel.
« Bien qu’étant un dragon, tu as étudié le point de vue des humains. Cela reste cependant difficile de dire que tu comprends vraiment les humains. Comme je viens de le dire, les créatures nommées humains sont bien plus stupides que les dragons ne l’imaginent. Sariel-sama est confronté à cette stupidité tout ce temps. »
Foddway déplace une pièce. Quand Sariel voit que Foddway ne semble pas vouloir retirer la main de sa pièce, il déplace une des siennes.
« Je déclare forfait. »
Foddway accepte sa propre défaite en ayant l’air satisfait.
« Les dieux et les gens. Si tu peux avoir les deux perspectives, tu seras peut-être capable de changer Sariel-sama. Il est déjà trop tard pour qu’un simple humain le fasse. Bien que je le dise, un simple dieu ne sera pas suffisant non plus. Ce qui est nécessaire est une existence qui soit un dieu, mais qu’il soit capable de comprendre les gens. »
C’est le plus grand conseil que le perdant puisse donner au gagnant. C’est aussi une demande.
« S’il te plaît, prends soin de Sariel-sama. »
Gyurie ne répond pas avec une affirmation ou un refus à la requête sincère du vieil homme.
Chapitre 300.5.11 : Arc du passé 11
Foddway a passé sa vie à rabaisser les autres. Les faibles sont là pour être exploités, les forts doivent être affrontés. C’est comme cela qu’il a vécu. Sans avoir recours à la fraude ou au crime, il a créé sa fortune légalement. Il a pris sa fortune en aspirant l’argent des faibles et en l’arrachant aux forts. Ensuite, il a continué et amassé une deuxième fortune. Foddway lui-même n’a aucun désir particulier envers l’argent. C’est simplement comme ça qu’il est depuis sa naissance, gagner de l’argent est son travail et sa raison d’être. Il n’est qu’un rouage sur la roue de l’économie. L’humain nommé Foddaway est une machine qui répand son argent.
Comparée à Foddway, Sariel est l’exact opposé. Elle apporte le salut aux faibles, mais elle offre aussi son aide à ceux qui étaient autrefois forts et qui ont perdu cette force. Puisque Foddway ne voit aucun intérêt à mener une vie où il amasse des richesses jour après jour, il a commencé à s’intéresser à une personne qui était l’exact opposé de lui-même. Il se demandait quel genre de saint elle pouvait être. Foddway a donné une partie de l’excès de sa richesse à la Société Sariera. Il a même réussi à utiliser cette connexion pour avoir une audience avec Sariel.
La personne qu’il a rencontrée était bien plus une machine que lui-même.
Sans émotion, elle accomplit simplement et sans passion sa mission. Elle n’a rien à voir avec le genre de saint qu’il s’était imaginé. L’impression qu’elle a laissée sur Foddway est que Sariel est une machine. Puisqu’elle n’a pas de but, elle est une machine qui exécute simplement le programme qui a été intégré précédemment. Peut-être qu’il est plus précis de dire qu’elle est une machine qui fonctionne normalement malgré des bugs ?
Ce qu’a ressenti Foddway en la voyant est de la pitié. Ce qu’il a ressenti en la voyant sans aucune passion remplir sa mission sans comprendre les idéaux derrière ses actions n’est rien d’autre qu’une pitié indescriptible. Cependant et malgré cela, cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien qu’il ne puisse faire. Que Foddway ressente de la pitié ou non, Sariel continuera à être un rouage dans la machine de ce monde. En étant lui-même rien de plus qu’un autre rouage, Foddway ne peut pas tout faire. Malgré tout, il voulait faire quelque chose.
Pour cet homme qui a continué à être un rouage jusqu’à présent, c’était le moment où pour la première fois il a décidé de lui-même de s’opposer au monde.
Depuis ce jour, Foddway a commencé à suivre Sariel. Bien que la société trouve amusant qu’une personne aussi haineuse et avide d’argent soit purifiée par le pouvoir de la déesse, il n’est pas le genre d’homme à s’y intéresser. En servant au côté de Sariel autant que possible, il a essayé d’apprendre des choses sur elle. Pour la comprendre, et pour chercher des méthodes pour la libérer.
Cependant, ce n’était pas suffisant. Foddway était loin d’être suffisant.
Pour comprendre sa façon de penser, ses émotions, ses connaissances, ses banalités, ce dont il a le plus besoin est de temps. En tant qu’humain, Foddway manque totalement de temps pour comprendre un dieu.
Par lui-même, il ne sera pas capable de comprendre suffisamment Sariel pour la libérer.
En ayant réalisé cela, Foddway a mis en place des plans pour que quelqu’un prenne sa place. Quelqu’un qui puisse comprendre un dieu et qui puisse rester longtemps aux côtés de Sariel. Une telle personne est nécessaire.
Et ainsi devant les yeux de Foddway est apparu un dragon montrant à tous sa colère. Il fallait que ce soit lui, c’est ce que son instinct lui a dit. Un dieu qui peut facilement montrer ses émotions, comme la colère. Qu’il puisse avoir des émotions montre qu’il peut être similaire aux humains. Pourtant il reste un dieu. Personne d’autre ne peut atteindre les prérequis d’aussi près.
Ensuite, Foddway a délibérément noyé le dragon Gyurie sous des remarques caustiques pour le tester. Tout cela pour déterminer s’il est un homme auquel il peut confier Sariel. Pour un humain, tester un dieu est un acte extrêmement culotté. Il ne pourra pas se plaindre s’il est tué à cause de cela. Cela voudra simplement dire que sa propre perception était erronée. Voilà tout. Il s’est donc préparé au pire. Le résultat final est que Gyurie a bien plus compromis avec Foddway qu’il ne l’aurait imaginé.
Foddway avait maintenant de l’espoir. L’espoir qu’un jour Gyurie serait capable de libérer Sariel de la chaîne qui est sa mission. Cela ne sera pas simple, mais cela sera suffisant pour que le cœur de Sariel soit gentiment libéré au cours des mois et des années. Foddway croit que Sariel a déjà fait bien plus que remplir sa mission en tant que rouage après tout.
Si quelqu’un regarde l’histoire, une personne comme Sariel a déjà été vue apparaître et disparaître constamment. Le résultat a d’ailleurs été toujours désastreux. Faisant tout pour agir en bien, le résultat a toujours tourné au pire. C’est un peu comme si elle avait été entraînée au fin fond d’un gouffre de malveillance. Foddway s’est toujours dit que c’était à cause de la laideur présente dans l’humanité.
Pourtant, au nom de sa mission, Sariel a continué à offrir ses services au monde sans s’arrêter. Tout cela alors qu’elle est couverte de cicatrices émotionnelles. Sans même le remarquer d’autant plus.
La regarder continuer à simplement remplir sa mission est bien trop pitoyable.
Il est temps pour elle de se reposer. C’est ce qu’il se dit, mais Foddways n’a aucun moyen de stopper Sariel. Que ce soit avec des mots ou des actions, Foddway n’arrive pas à toucher le cœur de Sariel. Foddway n’a pas suffisamment de temps pour ça.
Pratiquement imperceptible à l’intérieur de Sariel se trouve quelque chose qui est son cœur. Elle n’est pas une machine parfaite sans cœur. C’est pour cela qu’elle a des cicatrices. C’est pour cela qu’il est possible de la sauver.
Cependant, du point de vue d’un humain, son cœur est terriblement petit. Chaque émotion est microscopique au point de croire qu’elle n’existe pas. Foddway est incapable d’agir sur ces fragments d’émotions. Il n’arrive pas à les atteindre. Il n’est pas capable de les renforcer au point qu’elle puisse abandonner sa mission. À cause de cela, il doit transmettre sa mission à quelqu’un d’autre.
Il n’a pas particulièrement besoin qu’elle abandonne sa mission. Cependant, il ne veut pas que Sariel porte plus de cicatrices. Il y a peu d’émotions dans son cœur, mais malgré tout elle a accumulé bien des cicatrices au cours des années. Tant que ses cicatrices peuvent être guéries alors tout ira bien.
« Je dois laisser le flambeau aux jeunes. Enfin, bien que je dise cela, je suis de loin le plus jeune. »
Foddway a amené Gyurie aux côtés de Sariel en ayant l’impression de servir d’entremetteur amoureux. Il pria ensuite des Dieux dans lesquels il ne croyait pas pour que ces deux-là puissent trouver le bonheur.
Chapitre 300.5.10 : Arc du passé 10
Gyurie place le pion qu’il tient dans sa main sur le plateau de jeu sans hésiter.
« Ugh. »
En réponse à ce geste, son adversaire assis en face de lui grommelle. Vient ensuite une légère pause.
« Je me rends. »
Ensuite, son adversaire se rend sans bouger de pion.
« Eh bien. Je suis raisonnablement confiant dans mes capacités, mais j’admets que d’être battu d’une telle façon est actuellement rafraîchissant. »
En semblant dire cela du fond de son cœur plutôt qu’en essayant de cacher sa frustration, il sourit allégrement malgré sa défaite. Foddway, l’adversaire tend les deux mains au-dessus du plateau pour remettre les pions à leur place.
« Tu veux encore continuer ? »
En réponse à Foddway qui essaye simplement de continuer la compétition, Gyurie pose cette question avec un ton légèrement las. Bien qu’il soit venu rencontrer Sariel, il a été à la place forcé de continuer à jouer à ce jeu avec le vieil homme en face de lui qui est venu le voir.
« Tu as largement assez de temps à perdre, donc il n’y a aucun mal à en passer un peu avec un vieil homme qui a un pied dans la tombe. »
Très certainement, en étant un dragon, Gyurie a du temps à perdre. Même s’il tenait compagnie à Foddway jusqu’à ce qu’il soit satisfait, cela ne serait pas assez long pour le voir comme une perte de temps. Les dragons et les humains ont des notions fondamentalement différentes du temps qui passe. Une vie humaine entière n’est qu’un bref moment pour un dragon. Tandis que pour les humains le temps est une ressource limitée, elle est vue comme infinie pour les dragons. Comme le dit la personne elle-même, il peut bien rester un peu et servir d’adversaire pour un vieil homme qui a un pied dans la tombe. Mais bien entendu, même s’il dit qu’il a un pied dans la tombe, Gyurie voit Foddway comme quelqu’un d’obstiné qui restera toujours là.
Résigner, Gyurie décide de continuer à être l’adversaire de Foddway. Ils jouent tous les deux à un jeu de plateau qui a des origines très anciennes. Le jeu est similaire à ce qui est nommé échecs ou shogi sur terre. Cependant, contrairement à ces derniers, il y a une plus grande variété de pièces et un plateau plus grand, ce qui le rend bien plus complexe. À cause de cela, une partie prend beaucoup de temps. Suffisamment longtemps pour que cinq jours soient nécessaires à une partie entre professionnels.
Leur bataille entre maintenant dans la dix-septième partie. Naturellement, un tel nombre de partis ne peut pas être joué en une seule journée. Gyurie a passé les derniers jours à demander à voir Sariel et à chaque fois, Foddway est venu pour jouer contre lui.
L’objectif de Foddway est clair. Il s’assure que Gyurie ne puisse pas rencontrer Sariel. Tout le monde serait capable de le comprendre étant donné qu’il le dira ouvertement si questionné. Gyurie, même s’il le sait, ne peut qu’accepter les actions du vieil homme devant lui. Et donc, il est simplement concentré sur ce qu’il peut faire. S’il ne peut pas montrer sa sincérité, alors il ne sera pas capable de gagner la confiance de Foddway.
S’il était déterminé à rencontrer Sariel, alors il serait capable de la rencontrer. Peu importe à quel point Foddway essaye de le stopper, il n’a aucune chance contre un dragon comme Gyurie. Cependant, cela serait mal de le faire. Gyurie a besoin d’obtenir l’approbation du vieil homme devant lui. Pas en tant que dragon, mais du point de vue d’un individu à un autre. S’il n’arrive pas à persuader un vieil homme sur un pied d’égalité, alors il n’a sûrement pas le droit de voir les choses comme Sariel.
« Ugh. »
Il est déjà sur le chemin d’une victoire écrasante, cela dit.
« Pas besoin de plus de temps pour réfléchir ? »
« Prendre du temps pour réfléchir est une hérésie. Dans leur vie, les humains ont rarement le temps de réfléchir. C’est exactement pour cela que les humains ont peur de faire des erreurs. »
Maintenant qu’il le dit, il se souvient que Foddway n’a jamais pris le temps de réfléchir à son prochain coup.
« Cela étant dit, les humains font bien des erreurs. Des erreurs finissent toujours par arriver. Nous les empilons, établissons des règles pour en empêcher et en réduire le nombre. L’histoire humaine est basiquement l’histoire de nos erreurs. Nous en sommes là aujourd’hui, car nous avons appris nos leçons de cette histoire. Malgré tout, nos erreurs ne se sont pas arrêtées. »
Tout en continuant à parler, Foddway change un pion de place. Immédiatement, Gyurie déplace une de ses pièces et à nouveau c’est le tour de Foddway. Cependant, après une longue pause, ses mains ne se remettent pas en mouvement.
« Du coup, je n’enchaîne pas mes défaites sans raison. Des erreurs et des défaites se transforment à chaque fois en nouvelles leçons. Pour le prouver, je vais faire ceci ! »
Foddway fait cette déclaration en déplaçant une pièce. En réponse à cela, Gyurie place rapidement une autre de ses pièces pour bloquer le coup de Foddway.
« … Bien que cela ne soit certainement pas une erreur, ce n’était pas non plus la meilleure stratégie. C’est un bon exemple de ce que tu disais, j’imagine. »
« Ce n’est pas ce qui est dit, mais comment cela est dit. »
Le dix-septième match s’est ainsi mal passé pour lui, mais Foddway est un homme qui a toujours les bons mots. Que ce soit avec des discussions triviales jusqu’à de grandes implications pouvant perturber Gyurie, il discute sans problème en continuant à jouer.
« Le langage est considéré comme la plus grande invention humaine. L’histoire humaine est basiquement un échange sans fin de dialogue. »
« Hm, plutôt étrange. »
Avec sa façon de faire, il est difficile de savoir s’il est sérieux ou s’il ne fait que plaisanter. Cela lui permet de souvent perdre les autres.
« Il n’y a rien d’étrange à cela. À cause de l’existence des absolus que l’on nomme les dragons, nous, humains, nous avons décidé de ne pas nous reposer sur la force brute. Bien qu’elle soit importante ultimement, avant d’en arriver là, une bataille de ruse est ce qui compte. En dialoguant et débattant pour différentes raisons, il est possible de tromper son adversaire. Puisque c’est ce que nous faisons toujours, c’est pour cela que j’ai une verve affûtée, vois-tu. »
« Ne blâme pas ta verve affûtée sur l’histoire. D’ailleurs, j’aimerais bien que tu ne blâmes pas les dragons non plus. »
En contraste avec la lassitude qu’il est possible de voir sur le visage de Gyurie, Foddway sourit joyeusement.
« Mince. Je suis époustouflé par tes paroles. »
« Je ne compte pas perdre non plus de ce côté. »
En mettant facilement sa réponse sarcastique de côté, Foddway joue son tour en ayant l’air fier. Gyurie joue ensuite son coup et cette expression fière disparaît.
« Je n’ai pas la sensation que je puisse perdre à ce jeu, mais je n’ai pas l’impression de pouvoir te battre avec des paroles non plus. »
« Bien sûr. Le rythme de réflexion des humains et des dragons doit être différent après tout. Il est probable que peu importe combien de fois je te défie, il me sera impossible de te battre. Cela reste étrange, cela dit. Bien que les deux nécessitent de se servir de sa tête, bien que je n’ai aucune chance de gagner à ce jeu, je ne pense pas que je perdrais lors d’un débat. Bien que les dragons soient bien supérieurs en termes de calculs, peut-être que les humains peuvent gagner en matière de sournoiseries ? »
Bien que Foddway semble mécontent quand il regarde le plateau de jeu, il a étrangement l’air heureux.
« Il n’y a pas de doute sur la grandeur des dragons. Cependant, bien les dragons sont puissants, cela ne veut pas nécessairement dire qu’ils ne sont pas inférieurs à d’autres sur différents domaines. Les dragons n’ont pas la sournoiserie des humains. Ils sont suffisamment forts sans. Même sans s’embêter avec des stratégies de lâche comme les humains le feraient, et simplement en se battant avec honneur, ils peuvent gagner contre la plupart de leurs adversaires. À cause de cela, ils n’ont pas besoin de ruse. Cependant, c’est aussi pour cela que les dragons sont négligents. Ils peuvent échouer face à de lâches humains qu’ils voient comme inférieurs. En effet, comme un certain dragon devant moi qui à cause de ma cajolerie en est venu à affronter librement un humain sur un terrain équitable eh. »
Foddway discute sans difficulté en ayant l’air particulièrement heureux. Même s’il a gagné la partie, Gyurie a l’impression d’avoir perdu à cause des paroles de Foddway. C’est comme s’il était en train de danser à cause des manipulations de vieil homme devant lui, qui n’est qu’un être fragile et sans valeur du point de vue d’un dragon. Et objectivement, c’est bien le cas.
Bien qu’il soit un dragon, il est facilement manipulé par la créature inférieure que l’on nomme un humain.
« Les humains sont des lâches. Et ils sont bien plus stupides que les dragons ne l’imaginent. Malgré notre histoire pleine d’erreurs, nous faisons toujours des erreurs en connaissant notre histoire. Nous faisons des erreurs et ensuite nous en faisons d’autres, puis encore d’autres. Chaque fois que nous faisons une erreur de plus, nous allons toujours plus loin dans la suivante et la fois suivante elle créera encore plus de problèmes. Nous faisons cela même si nous devrions apprendre de nos erreurs pour en diminuer les effets. C’est bien étrange. »
Même s’il est manipulé par Foddway, Gyurie doit quand même lui faire face d’un point de vue humain puisque c’est une sorte de test. C’est un rite de passage dans le but de rencontrer Sariel.
« Bien qu’étant un dragon, tu as étudié le point de vue des humains. Cela reste cependant difficile de dire que tu comprends vraiment les humains. Comme je viens de le dire, les créatures nommées humains sont bien plus stupides que les dragons ne l’imaginent. Sariel-sama est confronté à cette stupidité tout ce temps. »
Foddway déplace une pièce. Quand Sariel voit que Foddway ne semble pas vouloir retirer la main de sa pièce, il déplace une des siennes.
« Je déclare forfait. »
Foddway accepte sa propre défaite en ayant l’air satisfait.
« Les dieux et les gens. Si tu peux avoir les deux perspectives, tu seras peut-être capable de changer Sariel-sama. Il est déjà trop tard pour qu’un simple humain le fasse. Bien que je le dise, un simple dieu ne sera pas suffisant non plus. Ce qui est nécessaire est une existence qui soit un dieu, mais qu’il soit capable de comprendre les gens. »
C’est le plus grand conseil que le perdant puisse donner au gagnant. C’est aussi une demande.
« S’il te plaît, prends soin de Sariel-sama. »
Gyurie ne répond pas avec une affirmation ou un refus à la requête sincère du vieil homme.
Chapitre 300.5.11 : Arc du passé 11
Foddway a passé sa vie à rabaisser les autres. Les faibles sont là pour être exploités, les forts doivent être affrontés. C’est comme cela qu’il a vécu. Sans avoir recours à la fraude ou au crime, il a créé sa fortune légalement. Il a pris sa fortune en aspirant l’argent des faibles et en l’arrachant aux forts. Ensuite, il a continué et amassé une deuxième fortune. Foddway lui-même n’a aucun désir particulier envers l’argent. C’est simplement comme ça qu’il est depuis sa naissance, gagner de l’argent est son travail et sa raison d’être. Il n’est qu’un rouage sur la roue de l’économie. L’humain nommé Foddaway est une machine qui répand son argent.
Comparée à Foddway, Sariel est l’exact opposé. Elle apporte le salut aux faibles, mais elle offre aussi son aide à ceux qui étaient autrefois forts et qui ont perdu cette force. Puisque Foddway ne voit aucun intérêt à mener une vie où il amasse des richesses jour après jour, il a commencé à s’intéresser à une personne qui était l’exact opposé de lui-même. Il se demandait quel genre de saint elle pouvait être. Foddway a donné une partie de l’excès de sa richesse à la Société Sariera. Il a même réussi à utiliser cette connexion pour avoir une audience avec Sariel.
La personne qu’il a rencontrée était bien plus une machine que lui-même.
Sans émotion, elle accomplit simplement et sans passion sa mission. Elle n’a rien à voir avec le genre de saint qu’il s’était imaginé. L’impression qu’elle a laissée sur Foddway est que Sariel est une machine. Puisqu’elle n’a pas de but, elle est une machine qui exécute simplement le programme qui a été intégré précédemment. Peut-être qu’il est plus précis de dire qu’elle est une machine qui fonctionne normalement malgré des bugs ?
Ce qu’a ressenti Foddway en la voyant est de la pitié. Ce qu’il a ressenti en la voyant sans aucune passion remplir sa mission sans comprendre les idéaux derrière ses actions n’est rien d’autre qu’une pitié indescriptible. Cependant et malgré cela, cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien qu’il ne puisse faire. Que Foddway ressente de la pitié ou non, Sariel continuera à être un rouage dans la machine de ce monde. En étant lui-même rien de plus qu’un autre rouage, Foddway ne peut pas tout faire. Malgré tout, il voulait faire quelque chose.
Pour cet homme qui a continué à être un rouage jusqu’à présent, c’était le moment où pour la première fois il a décidé de lui-même de s’opposer au monde.
Depuis ce jour, Foddway a commencé à suivre Sariel. Bien que la société trouve amusant qu’une personne aussi haineuse et avide d’argent soit purifiée par le pouvoir de la déesse, il n’est pas le genre d’homme à s’y intéresser. En servant au côté de Sariel autant que possible, il a essayé d’apprendre des choses sur elle. Pour la comprendre, et pour chercher des méthodes pour la libérer.
Cependant, ce n’était pas suffisant. Foddway était loin d’être suffisant.
Pour comprendre sa façon de penser, ses émotions, ses connaissances, ses banalités, ce dont il a le plus besoin est de temps. En tant qu’humain, Foddway manque totalement de temps pour comprendre un dieu.
Par lui-même, il ne sera pas capable de comprendre suffisamment Sariel pour la libérer.
En ayant réalisé cela, Foddway a mis en place des plans pour que quelqu’un prenne sa place. Quelqu’un qui puisse comprendre un dieu et qui puisse rester longtemps aux côtés de Sariel. Une telle personne est nécessaire.
Et ainsi devant les yeux de Foddway est apparu un dragon montrant à tous sa colère. Il fallait que ce soit lui, c’est ce que son instinct lui a dit. Un dieu qui peut facilement montrer ses émotions, comme la colère. Qu’il puisse avoir des émotions montre qu’il peut être similaire aux humains. Pourtant il reste un dieu. Personne d’autre ne peut atteindre les prérequis d’aussi près.
Ensuite, Foddway a délibérément noyé le dragon Gyurie sous des remarques caustiques pour le tester. Tout cela pour déterminer s’il est un homme auquel il peut confier Sariel. Pour un humain, tester un dieu est un acte extrêmement culotté. Il ne pourra pas se plaindre s’il est tué à cause de cela. Cela voudra simplement dire que sa propre perception était erronée. Voilà tout. Il s’est donc préparé au pire. Le résultat final est que Gyurie a bien plus compromis avec Foddway qu’il ne l’aurait imaginé.
Foddway avait maintenant de l’espoir. L’espoir qu’un jour Gyurie serait capable de libérer Sariel de la chaîne qui est sa mission. Cela ne sera pas simple, mais cela sera suffisant pour que le cœur de Sariel soit gentiment libéré au cours des mois et des années. Foddway croit que Sariel a déjà fait bien plus que remplir sa mission en tant que rouage après tout.
Si quelqu’un regarde l’histoire, une personne comme Sariel a déjà été vue apparaître et disparaître constamment. Le résultat a d’ailleurs été toujours désastreux. Faisant tout pour agir en bien, le résultat a toujours tourné au pire. C’est un peu comme si elle avait été entraînée au fin fond d’un gouffre de malveillance. Foddway s’est toujours dit que c’était à cause de la laideur présente dans l’humanité.
Pourtant, au nom de sa mission, Sariel a continué à offrir ses services au monde sans s’arrêter. Tout cela alors qu’elle est couverte de cicatrices émotionnelles. Sans même le remarquer d’autant plus.
La regarder continuer à simplement remplir sa mission est bien trop pitoyable.
Il est temps pour elle de se reposer. C’est ce qu’il se dit, mais Foddways n’a aucun moyen de stopper Sariel. Que ce soit avec des mots ou des actions, Foddway n’arrive pas à toucher le cœur de Sariel. Foddway n’a pas suffisamment de temps pour ça.
Pratiquement imperceptible à l’intérieur de Sariel se trouve quelque chose qui est son cœur. Elle n’est pas une machine parfaite sans cœur. C’est pour cela qu’elle a des cicatrices. C’est pour cela qu’il est possible de la sauver.
Cependant, du point de vue d’un humain, son cœur est terriblement petit. Chaque émotion est microscopique au point de croire qu’elle n’existe pas. Foddway est incapable d’agir sur ces fragments d’émotions. Il n’arrive pas à les atteindre. Il n’est pas capable de les renforcer au point qu’elle puisse abandonner sa mission. À cause de cela, il doit transmettre sa mission à quelqu’un d’autre.
Il n’a pas particulièrement besoin qu’elle abandonne sa mission. Cependant, il ne veut pas que Sariel porte plus de cicatrices. Il y a peu d’émotions dans son cœur, mais malgré tout elle a accumulé bien des cicatrices au cours des années. Tant que ses cicatrices peuvent être guéries alors tout ira bien.
« Je dois laisser le flambeau aux jeunes. Enfin, bien que je dise cela, je suis de loin le plus jeune. »
Foddway a amené Gyurie aux côtés de Sariel en ayant l’impression de servir d’entremetteur amoureux. Il pria ensuite des Dieux dans lesquels il ne croyait pas pour que ces deux-là puissent trouver le bonheur.
Chapitre 300.5.12 : Arc du passé 12
Buffet à volonté d’énergie ? Et il n’y a pas de problème ? Allons-y…
*
« Notre pays déclare que dès maintenant nous nous retirons de l’organisation internationale pour l’énergie. »
Lors de ce sommet où un grand nombre de pays participent, une telle déclaration a été faite bien trop de fois pour qu’on puisse le compter. L’organisation internationale pour l’énergie est une organisation qui s’occupe des différentes ressources en énergie comme le charbon ou le pétrole, et jusqu’à maintenant, elle est surtout centrée sur les pays qui produisent ces ressources. Son rôle est de faciliter l’échange non altéré de ressources énergétiques, d’établir des règles qui permettent de faciliter les échanges entre les nations productrices et les nations consommatrices.
Cependant, depuis le début de ce sommet, il y a une prolifération du nombre de pays qui se retire de l’organisation. Dans les faits, se retirer de cette organisation est la même chose que de dire qu’ils n’ont plus besoin de pétrole ou de charbon.
Depuis l’annonce sur la théorie de l’énergie MA de Potimas Hyphenath, le nombre de pays faisant cette déclaration s’est multiplié. La plupart sont des pays de petite et moyenne taille, des pays qui souffrent énormément de ce commerce. Parmi elles, il y a cependant des pays plus grands qui ne souffrent pas de la pauvreté. Tous ces pays ont réussi à résoudre leur problème d’énergie de façon similaire en utilisant l’énergie MA, ce qui veut dire qu’ils n’ont plus besoin de pétrole ou de charbon.
Au début, bien des voix ont douté de l’existence même de l’énergie MA, mais depuis, il a été confirmé qu’en suivant simplement la méthode présente dans la thèse, il est réellement possible de produire de l’énergie à partir de rien. De plus, il n’y a pas d’effet secondaire pour l’environnement, contrairement aux méthodes existantes qui détruisent l’atmosphère comme le pétrole et le charbon. Il n’y a pas non plus de radiation et pas besoin de grandes structures non plus. Tant que vous avez l’équipement, il est très facile pour un individu de produire sa propre énergie. De plus, des versions miniaturisées de l’équipement sont suffisamment petites pour être transporté sur des camions. Chaque maison pourrait en avoir une.
L’équipement est tellement simple qu’il est facile d’obtenir de l’énergie qui jusque là coûtait beaucoup d’argent. Les pays en voie de développement ont tout de suite décidé d’utiliser cette méthode.
Le président du pays de Dazdoldia fronce les sourcils en regardant le représentant du pays qui fait cette déclaration. Il avait prédit que cela arriverait. Cependant, il a quand même continué à s’entêter en refusant d’utiliser l’énergie MA dans son propre pays. À cause de cela, sa cote de popularité a grandement diminué, mais il n’a pas l’intention de changer d’avis.
Une énergie parfaite ne pouvant être produite de rien. Une telle chose ne peut pas exister. Mais puisqu’elle existe alors, elle doit venir de quelque part. Ce « quelque part » est un problème, qu’elle soit vraiment « sans problème » en est un autre. Après tout, c’est une énergie inconnue. Qui sait quel genre d’effet elle peut avoir sur le corps humain. Il est aussi difficile de savoir si la méthode d’évolution du corps humain annoncé en même temps est vraiment sûre. Le président croit qu’il a le devoir de valider de telles choses. Tant que toutes ses questions ne sont pas répondues, il n’a pas l’intention de retirer l’interdiction de son pays, peu importe à quel point elle est facile à utiliser.
Cependant, cela ne s’applique qu’à son propre pays. Il n’est pas capable d’empêcher d’autres pays de ne pas soutenir ses nouvelles méthodes. Même s’il a un peu d’influence sur eux, au final c’est aux politiciens des autres pays de décider. Le président a souvent averti des dangers possibles, mais qu’on l’écoute ou non… la situation actuelle le montre clairement. Même si un danger est possible, les gens ne se sentent pas en danger tant qu’il n’est pas juste devant eux. Plutôt que d’avoir peur d’un danger invisible, ils préfèrent largement ce qui leur permet tout de suite d’être installés confortablement. D’autant plus que ce confort est suffisamment important pour complètement changer la face du monde.
Bien sûr, tous les pays ne se sont pas jetés sur l’occasion. Les pays produisant du pétrole et du charbon ont perdu une grande partie de leur commerce d’exportation et ils sont contre l’utilisation de l’énergie MA. Il y a aussi beaucoup de pays développés qui cherchent à rester calmes et préfèrent attendre et voir.
Pour autant, la mode mondiale se dirige dans la même direction. Tout cela parce que les risques de l’énergie MA ne sont pas prouvés. Peu importe la quantité utilisée, il n’y a pas de diminution et elle vient de nulle part. Malgré cela, aucun effet négatif n’a été détecté pour l’instant. Elle reste une énergie parfaite. Les pays qui ont commencé à s’en servir en premier se développent rapidement. Peu de pays sont capables d’endurer une observation silencieuse sans rien faire avec un développement pareil.
Et à cause de cela, les gens sont en faveur de l’utilisation de l’énergie MA. Sans parler bien sûr de la méthode pour faire évoluer le corps humain grâce à elle. Toutes les capacités humaines peuvent être améliorées et par-dessus tout, il y a beaucoup de gens qui désirent augmenter leur espérance de vie. Cependant, la procédure médicale pour cela demande d’utiliser l’énergie MA. Si le pays n’approuve pas son utilisation, alors la procédure n’est pas possible. Cela étant dit, il est inévitable que beaucoup de citoyens désirent retirer les interdictions. C’est particulièrement visible dans les pays avancés.
Les pays en voie de développement se concentrent sur leur espoir de s’en servir pour se développer rapidement, et les pays avancés sont captivés par le potentiel de l’évolution du corps humain. Il n’y a plus aucune méthode capable d’enrailler cette idée. Même le président ne pense pas être capable de stopper l’usage dans son pays pour toujours. Bien qu’il ait encore du temps avant les prochaines élections, même ça n’est pas certain. Il est possible qu’on le renvoie de son poste.
Le président soupire de frustration. Est-ce qu’ils comprennent vraiment ? Les deux thèses ont été publiées par Potimas Hyphenath. Par ce criminel qui est recherché internationalement pour des expérimentations répétées et cruelles sur des personnes vivantes.
Ensuite, il y a une autre raison. Une raison qui demande à réfléchir. Il s’agit de l’opposition contre l’énergie MA par deux groupes.
Le premier est la race des dragons. À moins d’une interférence humaine, il est rare pour que les dragons prennent eux-mêmes l’initiative d’entrer en communication et même de faire une déclaration. Ils ont dit, ne vous impliquez pas avec l’énergie MA. De tels Dragons ont dit cela ! À ce moment, le président a eu un mauvais pressentiment.
Le deuxième est la Société Sariera. Le président, Sariel a déclaré son opposition face à l’énergie MA.
C’est un avertissement qui vient de toutes les créatures à proximité des humains. Le président considère qu’ignorer cela serait stupide. Cependant, même cela n’a pas arrêté l’opinion mondiale en faveur de l’énergie MA. Rien ne pouvait l’arrêter.
Bien plus tard, le président regrettera amèrement de ne pas avoir fait le choix extrême d’utiliser la force militaire pour arrêter tout cela. Cependant, il était déjà trop tard quand cette pensée l’a traversé pour la première fois.
Chapitre 300.5.13 : Arc du passé 13
L’incident qui a fait que Potimas est devenu un criminel recherché internationalement est quelque chose qui aurait pu facilement devenir une horrible tragédie. L’incident lui-même avait suffisamment d’importance pour devenir un sujet récurrent sur les plateaux télévisés de toute la planète. Le monde a appris à quel point Potimas Hyphenath était terrifiant. Cependant, les informations relayées par les informations publiques ne sont que le sommet de l’iceberg.
Pour ceux qui connaissent la vérité, ils étaient soulagés que l’incident puisse avoir été contenu et qu’il n’y ait pas plus de dégât. C’est à ce point que Potimas est démoniaque. Peu importe à quel point Potimas est rusé et attentionné, « ils » sont bien trop pour qu’il puisse agir librement et se cacher. C’est la vérité derrière cet incident.
Au total, le nombre des victimes fut de 376 personnes.
« Trafic d’humain huh. Quel flagrant anachronisme. »
En regardant les documents qu’on lui donne, Foddway soupire. Le trafic d’humain, en d’autres mots, le marchandage d’esclaves est quelque chose qui n’a pas totalement été éradiqué même si c’est une pratique qui appartient au passé. La société Sariera fait d’énormes efforts pour exposer les organisations qui en font le commerce. L’objectif est de sauver les personnes qui sont illégalement vendues comme esclave.
Cependant, Foddway n’a pas l’intention de condamner le trafic d’humain en général en tant que quelque chose de mauvais. C’est parce qu’il fut un temps, le trafic d’humain était nécessaire pour stimuler l’économie. Des parents pauvres pouvaient vendre leurs enfants pour retrouver un semblant de vie, et ce n’est pas toujours vrai que les enfants en souffrent. D’une façon exagérée, l’esclavagisme peut être vu comme un service qui offre de la main-d’œuvre. Si ceux qui sont vendus et ceux qui achètent sont heureux, alors ce n’est qu’un business assez pratique. Cela dit, des vendeurs d’esclaves aussi décents ne seraient pas appelés ainsi.
Le trafic d’humain que Foddway considère comme mauvais est celui qui apparaît dans l’esprit de la population en entendant le terme. En d’autres mots, le type qui est criminel. La vente d’enfants enlevés. Utilisés des personnes vendus pour commettre des crimes. C’est le genre qui doit être exposé et jugé. Les documents que Foddway regarde sont des listes de comptes du marché noir qui sont si horribles qu’il est impossible de les défendre.
« Et bien ? Les responsables et les vendeurs ont été sécurisés, n’est-ce pas ? »
« En effet. Ils ont été arrêtés grâce à la coopération des forces de police de la région. »
Celui qui répond à la question de Foddway est un homme en costume, mais de tels vêtements ont l’air de ne pas convenir à une personne aussi musclée. Il est le directeur d’une compagnie de sécurité que Foddway gère personnellement. Ou plutôt, c’est une façon sérieuse de dire qu’il est le capitaine d’une unité spécialisée dans le combat. Comme Foddway est une personne importante dans le monde des finances, il est parfois nécessaire pour lui de faire des choses douteuses. Des choses qui nécessitent d’utiliser la violence et ne peuvent pas être révélées. C’est aussi le cas ici où une organisation de trafic d’esclave a été exposée, mais pas d’une façon admirable. Plutôt en utilisant la force brute. La meilleure façon est de réunir des preuves et de les juger en accord avec la loi, mais Foddway sait qu’ils se seraient échappés en utilisant cette méthode. Voilà la raison pour laquelle il a pris des mesures aussi fortes… et illégales bien sûr.
« Il semble que cela a été difficile. »
Foddway murmure cela en regardant le cou du capitaine. Un bandage y est enroulé. Foddway est confiant dans les capacités du capitaine. Pour commencer parce qu’il gagne son salaire en s’impliquant dans des affaires illégales et parce que Foddway a autant voire même plus confiance en lui que dans ses gardes du corps personnels. C’est pour cela qu’il peut faire son rapport directement à Foddway comme cela. Pour que quelque chose ait réussi à blesser son capitaine, Foddway l’interprète comme étant une opposition considérable.
« Oh, pas vraiment. Il n’y a pas eu de problème pour les stopper. J’ai eu cette blessure bien après. »
Cependant, le capitaine rejette entièrement les paroles de Foddway.
« C’est une morsure d’une des personnes que nous avons sauvées. C’est peut-être à cause des drogues ou à cause de la confusion d’être sauvés. C’était assez triste. »
Le capitaine semble sympathiser avec l’assaillant qui l’a blessé. Sûrement à cause du traitement que la personne a dû subir.
« C’était si horrible ? »
« En effet. Il est probable que des drogues illégales leur ont été administrées. D’après ce que j’ai vu, il semble qu’ils avaient complètement perdu la raison. Tous. »
« Grand dieu. »
L’état de la situation sur place devait être horrible pour que ce capitaine montre autant de dégoût. Cela montre juste à quel point les victimes d’esclavagisme peuvent être horriblement traitées.
« Vous avez l’air pâle. Est-ce que tout va bien ? »
« Mes excuses. Je me sens un peu malade. Je peux continuer mon rapport. »
Le capitaine n’a pas l’air de se sentir bien. Foddway l’interprète comme un symptôme physique des choses désagréables qu’il se remémore. Cependant, pendant que le capitaine continue son rapport, son état se dégrade visiblement. En le voyant dans cet état, Foddway réalise que le capitaine est bel et bien malade.
« Vous avez l’air d’aller mal. Nous continuerons le rapport un autre jour. Asseyez-vous quelques instants. »
« Je… m’exc… use… »
En étant incapable d’articuler correctement, le capitaine laisse tomber son corps sur le sofa dans la salle. En le voyant comme ça, Foddway passe un coup de téléphone pour qu’un médecin vienne.
C’est ce qui a sauvé Foddway de la mort.
Il y a eu un cri perçant. La scène a été vue par les personnes qui sont aussitôt entrées dans le bureau. Ils ont pu voir Foddway au sol et le capitaine qui le mordait dans le cou.
Chapitre 300.5.14 : Arc du passé 14
Qu’est-ce qu’il y a de pire qu’une apocalypse zombie ?
*
Quand Foddway ouvrit les yeux, il put voir un plafond qu’il ne reconnaissait pas. Les lampes éteintes au plafond ne lui sont pas familières. Bien qu’il se sente léthargique et qu’il ait soif, plus le temps passe et plus il retrouve ses esprits. Grâce à cela, il commence à se rappeler de tout. La souffrance du capitaine qui était malade. Le capitaine qui l’a soudainement attaqué. Après avoir ressenti beaucoup de souffrance, il ne se souvient de rien.
Foddway n’est pas capable de comprendre ce qu’il s’est passé. Le capitaine est quelqu’un en qui il a confiance. Qu’un homme comme lui trahisse Foddway d’une façon aussi maladroite est incompréhensible.
Étrangement, Foddway réussit à calmer ses pensées chaotiques, mais après avoir compris ce qui lui est arrivé, une autre réalisation le frappe. Son corps est allongé dans un lit. Cela n’a rien de particulier. Cependant, le corps de Foddway est attaché avec d’épaisses ceintures. Un grand nombre pour être précise.
« Qu’est-ce que ? »
Foddway est tellement surpris qu’il n’arrive pas à s’empêcher de le dire à voix haute. Foddway est généralement reconnu comme une pointure dans le monde des finances. Une figure importante pour ainsi dire. C’est le genre de personne pour qui il est impensable d’être attachés d’une telle façon. Dans quel genre de situation est-il normal qu’il soit attaché d’une telle façon ? Le premier mot qui lui vient à l’esprit est le mot kidnapping.
Cependant, Foddway rejette le mot aussi vite qu’il est apparu. Même si le capitaine a trahi Foddway et l’a kidnappé, la situation est bien trop étrange. En tournant la tête, le seul membre qu’il peut bouger librement, il regarde autour de lui. Tout ce qu’il voit est de l’équipement médical tout autour de son lit et son bras qui est sous perfusion. En voyant cela, il imagine être dans un hôpital ou quelque chose de similaire. Ce serait bien trop étrange pour un kidnapping.
« Hey ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ?! »
En criant, il se rend compte qu’il a soif. En ayant atteint un âge mûr, Foddway ne ressent plus de telles sensations venant de sa gorge. En ayant aussi soif pendant aussi longtemps, il se met à tousser longuement. Peut-être à cause de son cri, il entend des bruits de pas se rapprochant avant que la porte ne s’ouvre vigoureusement. En étant ébloui par la lumière venant du couloir, Foddway plisse les yeux. En même temps et même si la chambre est dans le noir complet, il se rend tout juste compte qu’il voit parfaitement. Foddway se dit qu’il a dû perdre conscience pendant un temps considérable.
« Êtes-vous réveillé ? »
Alors qu’il tourne à nouveau son attention vers la personne dans le couloir, il est étonné de voir quelqu’un de différent de ce qu’il pensait voir. Foddway pensait voir une infirmière ou un docteur, mais la personne qui vient d’entrer est un officier de police.
« Un policier ? »
La question sort automatiquement de sa bouche. En entendant sa voix, l’officier de police semble choqué. En voyant cette réaction, l’irritation de Foddway augmente. Se retrouver attaché en se réveillant, il veut se plaindre de ce traitement, donc il ne compte pas se retenir.
« Qu’est-ce que tout ça signifie ? Vous êtes sûrement au courant de qui vous traitez comme ça ? »
En réponse à ses paroles, le policier accuse visiblement le coup. En se disant que cette personne est au courant de qui il est, Foddway fait une demande qu’il assume comme naturel.
« Dépêchez-vous et relâchez-moi. »
Cependant, en réponse à sa demande de le libérer, le policier ne lui obéit pas.
« Je, je vais appeler quelqu’un ! »
En criant cela, le policier sort en courant avant que Foddway ne puisse répondre.
*
« Combien de doigts voyez-vous ? »
Combien de temps cela fait-il depuis le départ du policier ? Foddway n’a pas la possibilité de le savoir puisqu’il n’y a pas d’horloge dans la chambre, mais son corps est toujours attaché. Il pense donc que cela fait un temps bien trop long. Ensuite, quand quelqu’un a fini par venir, il ne s’agissait pas du policier, mais de sept personnes pour remplir la chambre.
L’un d’eux semble être un docteur et fait passer un examen médical à Foddway. Personne ne l’a encore détaché.
« Trois. »
Malgré sa colère, il a répondu au docteur. Au début, Foddway a demandé à ce qu’il soit libéré de ses entraves et qu’on lui donne une explication sur la situation, mais il n’a reçu comme réponse vague que « selon le résultat de l’évaluation de sécurité, les entraves seront retirées ». Foddway n’aime pas être traité comme une personne dangereuse. Cependant, les personnes autour de lui ont des expressions très sérieuses ce qui donne une ambiance pesante. En décidant qu’il serait plus sage de ne pas se plaindre pour l’instant, Foddway ravale ses plaintes et fait ce que lui demande le docteur.
« Excusez-moi. Pourriez-vous ouvrir votre bouche ? »
« Bien sûr. »
Foddway ouvre sa bouche comme on lui demande. Le docteur s’approche pour regarder, mais il a la sensation que quelque chose ne va pas. Normalement un docteur regarde dans la bouche pour voir l’état de la gorge, non ? Cependant, ce que le docteur regarde n’est autre que ses dents. En plus de cela, ce n’est pas seulement le docteur qui regarde. Les six autres regardent aussi dans sa bouche.
« Cela suffit probablement ? »
En se sentant mal à l’aise, Foddway ferme la bouche.
« Ah, bien sûr. »
Le docteur répond de façon évasive.
« Alors ? Est-ce que vous comprenez quelque chose ? »
Foddway demande cela sans cacher sa frustration. L’examen médical était suffisamment simple. Plutôt que de confirmer sa santé, il semble que c’était plus important de vérifier son état de conscience. Bien qu’il se soit réveillé depuis peu, du point de vue de Foddway qui est parfaitement conscient, il a l’impression que les tests sont ridicules.
« Monsieur Foddway, votre capacité de raisonnement est normale.
« C’est plutôt évident. »
Foddway crache cela avec impatience et irritation.
« Ce n’est pas une évidence. »
Cependant, la voix qu’il entend en réponse est bien trop sérieuse pour qu’il l’ignore. Parmi les personnes rassemblées ici avec le docteur, c’est un homme qui semble avoir le plus haut rang dans ce groupe qui lui répond.
« Vous êtes le seul cas d’une personne retrouvant la conscience, ou plutôt revenant à une conscience normale. Vous êtes la seule personne à être encore saine d’esprit après avoir été infectée par un vampire. »
L’homme déclare cela froidement.
« Huh? »
Foddway ne peut pas s’empêcher de répondre stupidement à ce qu’il vient d’entendre.