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Seoul Station’s Necromancer Chapitre 1

Séoul, enfin ! 1/2

Chapitre 1 : Séoul, enfin ! 1/2

De l’administrateur dimensionnel se mit à émaner une lumière qui décomposa tout son corps sur le plan moléculaire. Il fit ainsi l’expérience étrange de sentir ses cellules se disperser. Puis vint l’obscurité…

Il était dans un endroit très reculé, où il avait presque perdu toute notion du temps. Il s’accrochait mais c’est à peine s’il avait pu garder conscience.

Kang Woojin, il est temps pour toi de t’éveiller.

Il ne savait pas combien de temps avait passé, mais de l’obscurité vint la lumière, qui s’approchait, et l’avala tout entier. Puis tout devint plus lumineux, et il sentit une odeur de poubelles.

« Oh… Ah… », gémit-il.

Il était incapable de produire la moindre parole, et il lui était même difficile de garder les yeux ouverts. Tout ce qu’il voyait, pour l’instant, c’était un vieux toit défoncé. Après un moment, il sentit à nouveau de légers picotements dans les doigts. Il perçut de nouveau, dans le même instant, son environnement. Il était sur un sac de recyclage en tissu. C’est donc d’ici que venait cette odeur…

Je suis revenu.

Il pensait savoir où il se trouvait. Il s’en souvint tandis que quelques souvenirs lui revinrent, jusqu’alors oubliés.

Le service de gestion des déchets de l’école…

Il avait eu beau passer 20 longues années là-bas, il était ici de retour au point de départ.

Rien n’a changé…

À bien y réfléchir, tout semblait un peu plus usé, mais l’incinérateur n’avait pas bougé. Il resta ainsi un moment, dans l’attente de récupérer totalement ses facultés.

« Oh, bouge-toi connard ! »

Il parvint difficilement à tourner la tête. Des étudiants vêtus d’uniformes qui lui étaient familiers venaient en sa direction.

Les uniformes sont les mêmes.

Il n’aurait pas été surpris qu’ils aient changé en vingt ans. Pourtant, il fut rassuré de voir qu’il s’agissait bien des mêmes. Il était bien de retour sur Terre, la présence de ces gens l’attestait. Il ne pouvait donc plus contrôler ses émotions. Trois étudiants en uniforme en traînaient un autre. Il ne semblait pourtant pas répondre aux critères du persécuté. Il était beau.

« Putain de con. J’vais te démolir. »

« Pour quoi faire ? »

« Quoi ? Fils de pute ! »

Les coups commencèrent à pleuvoir. Les deux se battaient en s’agrippant. Les autres brutes décidèrent de les rejoindre, ce qui renversa assez vite l’issue de la bagarre.

« Foutu connard. T’oses me chercher ? »

« T’es vraiment une tâche… Cesse de te faire remarquer. »

Il s’amusait bien à regarder ces trois jeunes frapper l’autre étudiant. Ça lui rappelait le passé. Sans doute était-ce dû au fait qu’il venait lui-même de traverser 20 années difficiles, mais voir ces facéties l’amusait.

Ils le frappèrent tant crut y passer. Pourtant, le groupe s’arrêta pour récupérer leur souffle. L’étudiant avait la tête couverte par ses bras, et quoiqu’il tremblait, aidé par les nombreuses contusions et blessures, il leur jetait toujours un regard de défiance. Le leader du groupe, Lee Soonhyuk, ne supportait pas cette lueur féroce qui transpirait des yeux de Do Jaemin. Tous les étudiants le craignaient, évitant de croiser son regard ou le regardant avec envie. Mais lui, ce fils de pute, il osait.

« Yo, putain, Jaemin. Ça fait mal ? T’as vraiment mal ? Je t’avais pas prévenu d’arrêter de faire des trucs énervants devant moi ? Cesse de te faire remarquer. »

« Tire-toi. Putain. »

Des trucs énervants ? Jaemin étudiait sans se faire remarquer, il n’avait aucun tort à se reprocher. Son problème résidait plutôt dans sa beauté. Il venait de se faire frapper parce qu’une fille en pinçait pour lui, or Soonhyuk la voulait pour lui seul.

« Ah… Ce connard comprend toujours pas hein ? Il a besoin d’une bonne raclée. Tenez-le. »

Ils le bloquèrent sur place et l’empêchèrent de bouger. Soonhyuk mima un coup de pied. Il comptait lui mettre un shoot en pleine tête, comme s’il eût agi d’un ballon de foot. À cet instant précis, Woojin récupéra ses forces.

« Allez, ça suffit. » leur lança-t-il.

Les étudiants furent surpris par ce son et examinèrent rapidement autour d’eux, avant de voir un homme vêtu d’étranges habits émerger d’un sac de déchets.

« Merde. Qu’est-ce que tu veux ? Ça fait combien de temps que t’es là toi ? »

« Hmm, merde ? C’est tout ce que ces petits cons sont capables de dire quand ils rencontrent leur aîné, comparable aux cieux ? »

Ah, la croûte terrestre. vingt années s’étaient écoulées depuis qu’il avait pu la fouler. Délinquants ou pas, ce n’était que des gamins face à un adulte. Ils étaient un peu décontenancés et regardaient alentour. Habituellement, les étudiants respectent mieux l’étiquette.

« Et puis merde. Qu’est-ce que ça peut faire que tu sois notre senior ? »

« Je suppose que t’as raison. »

« Fais pas attention à nous, passe ton chemin. Je sais pas pourquoi un clochard vient nous faire chier. Les lycéens n’ont plus peur de rien aujourd’hui. Allez l’oncle, casse-toi. »

Le franc-parler fulminatoire de Soonhyuk chassa tous les doutes de ses compagnons, et pour cause, si cet homme se tenait là, à cet instant et à cet endroit, c’est qu’il n’était pas professeur. Sans parler de ses frusques… Sans doute ne devait-ce être que l’idiot du village ?

« Hum. Pourquoi les jeunes sont-ils si irrespectueux aujourd’hui, surtout avec leur aîné de vingt ans ? »

Soonhyuk se persuada de sa réflexion en l’entendant bougonner. Ce type avait l’air d’avoir la vingtaine. Il avait pété les plombs.

« Si vous voulez pas ramasser des coups, tirez-vous. Petites putes. »

Il était persuadé que ces fauteurs de troubles allaient courir en leur faisant un peu peur. Bien au contraire, ils répondirent d’un air incrédule à la main qui s’était levée.

« Ça va pas le faire… »

Woojin poussa sa main, et Soonhyuk recula. Un silence s’abattit alors sur la scène. Woojin fut pour le moins surpris, tout en poussant de nouveau sa main devant lui d’un geste vif. Pourquoi la magie d’entrave ne se déclenchait-elle pas ? Soonhyuk fronça les sourcils.

« Putain, tu fais quoi ? »

« Uh… Qu’est-ce qu’il se passe ? Entrave ! »

Woojin continua d’essayer tout en criant. Mais rien ne venait. Soonhyuk lui lança un florilège d’insultes.

« Putain, j’ai eu peur pour rien à cause de ce con de dukhoo. » 1)

Plus de doute permis. Il avait eu un peu peur, et sa fierté blessée le poussa à courir vers lui, le poing levé.

Mais juste avant que son poing ne parvienne au visage de Woojin, celui-ci l’évita d’un geste et fit un pas de côté.

« Putain, tu l’as évité ? », et s’en suivit un deuxième tour.

« Fils de pute. Tu veux crever. Niquez-le ! »

À son ordre, les autres se joignirent à lui.

« Argh. Je sens pas cette putain de magie ! »

Woojin était éberlué de constater que l’énergie magique qui l’avait habité pendant les vingt précédentes années, ne lui répondait plus. Malgré tout, magie ou pas, ce n’était certainement pas le poing d’un adolescent qui allait le toucher. Quoique les magiciens étaient connus pour être physiquement plus faibles que les guerriers, cette règle ne s’appliquait pas en ce monde. Ses habilités physiques dépassaient largement celles des forces spéciales. Pour survivre à Alphène, qui grouillait de monstres, il lui fallait en être à ce niveau d’entraînement.

Woojin évita chacun des coups des renforts, puis leur plaça à chacun un petit coup au niveau du plexus.

« Oooof… »

Ces trois attaques précises les couchèrent tous trois au sol. Tout s’était passé si vite que Do Jaemin en avait oublié la douleur qui le traversait, regardant la scène avec un air bête.

« Ba… balaise. »

Woojin ayant réglé ce souci, il pressa sa main sur sa tempe. Il avait l’habitude de faire ce geste, inconsciemment, chaque fois que ses pensées devenaient par trop complexes.

« Bon, ça n’aura peut-être aucune incidence ? »

C’était peut-être un effet secondaire du voyage inter-dimensionnel. Il n’était pas sûr de savoir s’il avait perdu la magie, ou si elle avait été scellée. Dans tous les cas, ça pouvait n’avoir aucune importance. C’était Séoul. Les monstres ne le menaçaient plus, et il n’aurait plus à braver la mort pour survivre.

Probablement.

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