Tome 1 – Chapitre 112 – Ce qui se cache derrière la lumière
Pendant un moment, j’ai failli lui répondre. M’a-t-elle bien appelé Senpai ? Impossible. Je devais avoir les traits d’Ichinose-san en cet instant.
Mon esprit est plongé dans le chaos. Cependant, je me suis vite repris.
(Alors c’est l’effet de [Résistance à la Détresse Mentale]…) (Kazuto)
C’était une compétence que j’ai acquise durant la fuite avec l’immense Golem. Apparemment, ça serait même efficace dans les moments où je suis confus ou bouleversé. Cette compétence était vraiment une ligne de vie.
“…Humm… V-Veuillez me lâcher.” (Kazuto en Ichinose)
J’ai agi comme si j’étais une fille nerveuse en agitant les bras. Nijou a été troublée et m’a relâché.
“Hein ? Euh…? Oh, d-désolée ! Je me suis trompée de personne !” (Nijou)
Elle s’est excusée en inclinant la tête.
“Je suis désolée. Je cherche une personne, et au milieu de cette foule, j’ai ressenti une présence familière, ou devrais-je dire comme une aura et une odeur… Bref, quelque chose de familier en toi… Je suis vraiment désolée.” (Nijou)
C’était donc un malentendu… Ne me surprends pas ainsi… J’avais cru que tu avais percé à jour mon déguisement.
Hmm ? Attends… N’a-t-elle pas dit quelque chose de perturbant ?
“Quoi ? Qu’est-ce qui ne va pas, Natsun ?” (Rikka)
Rikka-chan a regardé dans notre direction après avoir remarqué la situation. Je me suis rapidement caché derrière elle en prétextant être effrayé.
“Ah…” (Nijou)
Nijou a tenté par réflexe de saisir mon bras, mais Rikka-chan l’a arrêté.
“Qui es-tu ? Est-ce que tu as quelque chose à dire à notre Natsun ?” (Rikka)
Comme si elle avait compris la situation à partir de ma performance d’acteur, Rikka-chan a jeté un regard sévère à Nijou.
“Je suis désolée. Je n’essaie pas de faire quoique ce soit à cette fille ! Veuillez juste écouter mon histoire !” (Nijou)
“Votre histoire ? Et ? Je ne veux pas écouter quelqu’un qui effraye notre Natsun. Et tu sais quoi ? Tu es vraiment irritante, tu le sais ?” (Rikka)
Rikka-chan était effrayante. Le ton de cette fille était dominateur. En plus, cette intention de tuer n’était pas quelque chose qu’une lycéenne devrait avoir. Ça devrait être plutôt les monstres…
“Ah…” (Nijou)
Dû à l’écrasante présence de Rikka-chan, Nijou est tombé par terre. Elle tremblait plus qu’un chevreau nouvellement né. Attends, c’est mauvais.
‘‘Hum, Rikka-chan, retiens-toi un peu s’il te plaît.’’ (Kazuto en Ichinose)
‘‘Hein ? Mais elle est trop pressante envers Natsun, pas vrai ? Je vais la frapper. Non la tuer.’’ (Rikka)
‘‘Nonnonnon. Elle n’a rien fait. Ne dis pas des paroles aussi glaçantes.’’ (Kazuto en Ichinose)
Elle était vraiment effrayante. Les yeux de Rikka-chan étaient d’un noir sombre sans lumière.
‘‘Si on provoque un incident, on va attirer l’attention sur nous.’’ (Kazuto en Ichinose)
Nous étions dans le couloir et toute l’attention était attirée par le Maire, mais plus que tout, ça serait mauvais.
‘‘Ah, oui. Désolée, Nats.. Oh, c’est Onii-san… J’avais complètement oublié.’’ (Kazuto en Ichinose)
Cette fille avait complètement oublié que j’étais déguisée en Ichinose-san.
‘‘Merci de ne pas oublier une information aussi importante !’’ (Kazuto)
‘‘Mais l’imitation d’onii-san en Natsun est tellement réaliste. Au début, c’était normal, mais c’est devenu incroyablement bon à partir du milieu…’’ (Rikka)
Était-ce au moment où j’ai obtenu la compétence [Jeu d’Acteur] ? Comme je le pensais, cette fille était vraiment perspicace.
‘‘Oh, je suis désolée. N’était-ce pas la personne que nous avons vue sur la plage ? Je crois que tu as dit qu’elle était la collègue d’Onii-san ?’’ (Rikka)
‘‘Tu as raison. Cependant, je ne veux pas lui révéler mon identité pour l’instant. Je veux juste partir d’ici tranquillement.’’ (Kazuto en Ichinose)
‘‘Okay.’’ (Rikka)
Je me suis accroupi et j’ai tendu le bras.
“Hum… Je suis désolée pour ça. Pouvez-vous révéler ?” (Kazuto en Ichinose)
“Ah, oui… Merci.” (Nijou)
Nijou s’est levée et a fixé mon visage de nouveau. J’ai détourné le regard.
“Tu t’es trompée de personne… Je peux partir maintenant ? Allons-y, Ricchan.” (Kazuto en Ichinose)
“Oui.” (Rikka)
J’ai essayé de distancer Nijou.
“Attendez ! Veuillez me dire votre nom ! Je suis Nijou Kamome…” (Nijou)
Je le savais déjà.
“Je m’appelle Ichinose Natsu…” (Kazuto en Ichinose)
“Aisaka Rikka.” (Rikka)
Je me suis présentée humblement avec Rikka-chan.
“Ichinose-san, Aisaka-san… Je m’excuse. Je ne voulais pas vous faire peur…” (Nijou)
Bon, j’ai été néanmoins surpris. À vrai dire, j’espérais qu’elle arrêterait de nous parler. Après tout, je voudrais rapidement quitter cet endroit. Malheureusement, Nijou paraissait vouloir désespérément continuer la discussion avec nous. Quel scénario problématique…
“Hum… Cela peut sembler étrange, mais est-ce que l’une de vous deux connaîtrait un homme du nom de Kudou Kazuto ?” (Nijou)
C’était bien moi… Cependant, Rikka-chan et moi faisions comme si nous ne le savions pas.
“Pour être honnête, la présence d’Ichinose-san est similaire à cette personne, alors je l’ai interpellé.” (Nijou)
“C’est l’une de vos connaissances ?” (Rikka)
“Oui, c’est un de mes collègues qui s’est beaucoup occupé de moi…” (Nijou)
“Héé~ Je vois.” (Rikka)
Rikka-chan m’a jeté un regard. Elle n’était pas vraiment aussi proche de moi. Je ne me souviens pas lui avoir accordé une attention spéciale. Nous avions juste eu une relation normale.
“C’est sa photo. L’auriez-vous vu en venant ici ?” (Nijou)
En ayant dit ça, elle a sorti son téléphone et nous a montré la photo du groupe du voyage où je figurais sur un coin.
‘‘Onii-san, quelle tronche tu tires.’’ (Rikka)
‘‘On m’a obligé à participer.’’ (Kazuto en Ichinose)
Je ne pouvais pas faire ce que je voulais, j’ai dû accompagner des collègues dans leur beuverie jusqu’à tard dans la nuit et je n’ai pas pu voir Momo pendant plusieurs jours. C’était vraiment horrible.
“Je suis désolée de dire ça, mais je ne l’ai pas vu.” (Kazuto en Ichinose)
“La même pour moi. Désolée.” (Rikka)
“C’est donc ainsi…” (Nijou)
Les épaules de Nijou se sont affaissées à la suite de la déception.
“Alors si vous le voyez, dites-lui que ‘Nijou Kamome l’attend à l’Hôtel de Ville’.” (Nijou)
“… Je le ferai.”
Quand elle a entendu notre réponse, son expression s’est éclairée. Pourquoi un tel changement ?
‘‘Cette personne… N’aime-t-elle pas onii-san ?’’ (Rikka)
‘‘… Impossible.’’ (Kazuto)
Rikka-chan m’a murmuré ça, mais sa conjecture ne pouvait pas être la vérité. Après tout, il n’était pas logique de tomber amoureux d’une personne avec qui on avait juste une relation professionnelle. Il n’y a rien à aimer chez moi et je ne me souvenais pas avoir essayé de faire en sorte qu’elle m’aime aussi. Cela n’avait pas vraiment d’importance pour moi.
‘‘Plutôt que ça, regarde par là-bas. Le discours du Maire vient de se finir.’’ (Kazuto)
‘‘Oh, tu as raison.’’ (Rikka)
Le discours du Maire Uesugi était terminé et il est descendu de l’estrade.
(Que devrions-nous faire…) (Kazuto)
Retrouver Ichinose-san ou pour rassembler plus d’informations. Je suis légèrement inquiet sur ce pressentiment pesant que j’avais auprès du Maire. Je suppose que je devrais collecter un peu plus d’informations avant de retrouver Ichinose-san.
Après avoir fini son discours, le Maire Uesugi est retourné à son bureau. Il s’est assis sur une chaise et a soupiré.
“Bon, comment devrions-nous procéder à partir de maintenant…” (Uesugi)
Il a sorti une cigarette de sa poche de poitrine et l’a allumé. Il n’avait pas fumé depuis longtemps, mais ce goût lui manquait vraiment. Il a regardé à l’extérieur tout en fumant.
(Épatant…) (Kazuto)
L’obscurité de la nuit. Au milieu de ces ténèbres, un seul endroit, l’Hôtel de Ville, brillait de mille feux.
(C’était le bon choix de rétablir l’électricité…) (Uesugi)
Un rayon de lumière. N’était-ce pas une lumière d’espoir comme celle illuminant les personnes désespérées ? En fait, tout le monde a fêté le retour de l’électricité. Leurs visages se sont illuminés et leurs sourires est réapparu. En apercevant cette lumière, d’autres viendront se rassembler à l’Hôtel de Ville.
Évidemment, il y avait quelques risques. La lumière attirerait également les monstres. C’était quelque chose de tellement évident qu’il n’était pas nécessaire de réfléchir plus. Néanmoins, il ne pouvait pas se passer de cette lumière. C’était celle de l’espoir.
(Peu importe ce qu’il arrive, nous ne pouvons pas nous permettre de la perdre.) (Uesugi)
Mais c’était également la raison de son inquiétude. Devait-il parler de cette chose qui le pesait aux autres ?
Quelqu’un venait de frapper à la porte.
“Entrer.” (Uesugi)
Suite à ça, la porte s’est ouverte et Fujita est entré.
“Merci pour ton dur labeur.”
“Oui.”
Fujita s’est assis sur le sofa.
“N’avais-tu pas arrêté de fumer ?” (Fujita)
“Parfois j’en ai envie.” (Uesugi)
En ayant dit ça, il a pressé la cigarette sur le cendrier alors qu’il restait la moitié. Fujita a pensé que c’était du gâchis.
“La seule bonne chose dans le monde actuel est que je peux fumer maintenant n’importe où.” (Uesugi)
“Ce n’est pas quelque chose qu’un Maire devrait dire…” (Fujita)
“Ce n’est pas comme si quelqu’un d’autre nous écoutait. Et même si c’était le cas, cela n’importerait pas.” (Uesugi)
“Je suis d’accord.” (Fujita)
“Alors qu’en est-il ? Je suppose que tu n’es pas ici juste pour discuter avec moi ? (Uesugi)
“Oui. Eh bien…” (Fujita)
Fujita est allé droit au but tout en se grattant la joue.
“C’était le même discours que ceux d’avant, mais pourquoi n’as-tu pas mentionné la nouvelle ‘condition’ ?” (Fujita)
L’expression du Maire Uesugi a changé. Il a fermé les yeux et a expiré.
(C’était donc ça…) (Fujita)
Fujita a poursuivi.
“Tu ne veux pas me dire que tu as oublié ou quelque chose dans le genre, pas vrai ?” (Fujita)
“Tu es vraiment perspicace. Et tu vas droit au but.” (Uesugi)
Kazuto a ressenti du malaise à l’écoute du discours du Maire. Il y avait eu quelqu’un d’autre qui l’avait également ressenti. Cependant, dans le cas de Fujita, ce n’était pas dû à ses compétences. C’était plutôt dû à sa perspicacité. Comme Fujita connaissait le Maire Uesugi depuis longtemps, aussi bien en privée qu’en public, il a été en mesure de rapidement détecter que quelque chose n’allait pas.
“Dis-la-moi. Quel est la ‘condition’ pour le niveau suivant ?” (Fujita)
“…” (Uesugi)
En le contemplant pendant un moment, le Maire Uesugi a pris un morceau de feuille et un stylo du tiroir. Il a écrit dessus et l’a tendu à Fujita.
“C’est la ‘condition’ de cette fois ci.” (Uesugi)
Fujita a fixé le papier qu’on lui tendait.
“Je vois maintenant… C’est… Je peux comprendre la raison pour laquelle tu hésites.” (Fujita)
Il a acquiescé et a levé les yeux vers le plafond en ayant murmuré ça.
La compétence [Développement de Ville] du Maire Uesugi n’était pas seulement différente des autres compétences par son effet, mais aussi par sa manière de monter de niveau. Normalement, la montée de niveau d’une compétence pouvait être seulement faite en accumulant de l’expérience ou par les SP. Toutefois, il n’y avait pas de telles choses pour [Développement de Ville].
Au lieu de ça, des ‘conditions’ pour la montée de niveau serait demandée. En les validant, la compétence gagnerait en niveau.
Par exemple, les ‘conditions’ pour passer au niveau 2 a été d’obtenir 10 gemmes magiques et 10 résidents. Pour passer au niveau 3, cela avait demandé 100 gemmes magiques et 50 résidents.
Il n’avait pas tué des monstres et récupérer les pierres magiques par lui-même. Aussi longtemps que ses alliés lui donnaient les gemmes magiques, cela remplissait les conditions.
Il pensait que quelque chose de similaire se produirait cette fois-ci, mais les ‘conditions’ de cette fois-ci dépassaient de loin son imagination.
(Ce monde… À quel point est-il devenu cruel…) (Uesugi)
Était-ce vraiment de l’espoir derrière cette lumière ? Avec un profond soupir, le Maire Uesugi a regardé sa fenêtre de statut.
“Conditions pour l’Expansion de la Zone
– Sécuriser 100 résidents
Progrès : 76/100
– Sécuriser 100 pièces de gemmes magiques (quel que soit le type)
Progrès : 8/100
– Subjugation de la ‘Reine Fourmi’. Nom : Alpa
– Subjugation du ‘Golem Gardien’. Nom : Titan’
Les conditions ci-dessus devront être réalisées sous 72 heures.
Temps Restant : 70:29:12”