Tome 1 – Chapitre 75 – La mélancolie de la présidente du conseil des étudiants
“Et voici donc le rapport de cet incident.”
“Je vois…” (Igarashi)
Igarashi écoutait les rapports des étudiants dans la salle de réunion. Il traitait tous du Loup Noir. La discussion n’était pas loin de se terminer suite aux informations concernant les blessés.
“Comment se porte Tana-kun et Kato-kun ?” (Igarashi)
“Ils… Se reposent actuellement dans l’infirmerie… Malheureusement, ils feront face à bien des difficultés dans leur vie quotidienne désormais… Après tout, ils n’ont plus rien en dessous des genoux.”
L’étudiant, qui énonçait le rapport, avait une expression faciale exprimant du fatalisme.
Les deux étudiants mentionnés avaient été ceux qui ont failli être englouti par les ‘ténèbres’ du Loup Noir et ont été sauvés par Rikka. Cependant, pour rester en vie, ils avaient perdu leurs jambes. Même s’ils avaient évité la mort, il ne serait pas facile d’y faire face à l’avenir.
“Je comprends, je vous remercie pour ce rapport.” (Igarashi)
Après avoir remercié l’étudiant pour son travail, elle l’a congédié. Dans la salle où il ne restait plus que les membres du conseil, la présidente Igarashi a poussé un profond soupir.
“Vous devez être fatiguée.”
La fille à côté d’elle agissant comme sa secrétaire s’est exprimée.
“Eh bien, ça serait un mensonge si je disais le contraire. Après tout, je reste une humaine.” (Igarashi)
Quatre jours depuis le changement de ce monde. Elle n’a pas pu dormir correctement. Le commandement dans l’ensemble et les opérations menées par l’école étaient menés par le conseil des étudiants. Même si les décisions mineures étaient prises par ceux sur le terrain, les plus importantes passaient par eux.
Nourriture, lieu pour dormir, ressources. Il y avait tellement de choses qui devaient être accomplies et si peu de temps pour pouvoir dormir. Ces derniers jours, elle a tellement travaillé qu’ils n’auraient pas étrange de voir des personnes sans [Tolérance au Stress] et [Tolérance à la Fatigue] s’effondrer.
(Même ainsi…)
Tout en organisant les rapports des étudiants, la présidente Igarashi a réfléchi. C’était par rapport à l’attaque de tout à l’heure.
(Il y a tant de point douteux)
En mettant tous les rapports bout à bout, elle a remarqué quelques particularités. Le monstre est apparu de nulle part et a disparu en coup de vent. Le fait qu’il était déjà blessé d’un précédent combat. Le fait que le monstre eut combattu seul alors qu’il s’agissait d’une espèce se déplaçant en meute. La liste était longue.
(Il y a de nombreuses possibilités. Mais la plus probable…)
Tout en réfléchissant à ceci, elle a entendu frapper à la porte. Lorsqu’elle a donné la permission d’entrer, un étudiant est rentré. Il portait des lunettes et semblait sérieux.
“Excusez mon intrusion.” (Miyamoto)
“Vice-Président Miyamoto. Bon travail.” (Igarashi)
“Rien de problématique. D’un autre côté, la présidente doit être exténuée… Quels sont ces documents ?” (Miyamoto)
“Ce sont des rapports sur le précédent assaut. Nous venons de les organiser.” (Igarashi)
“S’il vous plaît, laissez ce genre de choses à des gens comme moi et elle. Vous travaillez bien trop. Veuillez vous reposer un peu de temps en temps.” (Miyamoto)
Après avoir entendu Miyamoto, un petit sourire est apparu sur le visage de la présidente Igarashi. Après tout, sa secrétaire a dit la même chose il y avait peu. Paraissait-elle fatiguée aux yeux des autres ?
“Huhuhu, je vais seulement accepter votre gentillesse. Je vais bien. Après tout, je prendrai une pause après ça.” (Igarashi)
“C’est une promesse. Cela serait problématique si vous tombiez dans les pommes. Pour commencer, si nous avions abattu ce monstre, il n’y aurait pas eu besoin d’organiser autant de documents et de devoir gérer la suite. Mais ce Nishino m’a empêché de le faire et a désobéi à mes ordres… C’est bien pour ça que les délinquants sont…” (Miyamoto)
“Vous n’avez pas à le dénigrer. En dépit de son apparence, il est une personne capable.” (Igarashi)
“Présidente, vous semblez attendre beaucoup de lui.” (Miyamoto)
Miyamoto a montré une grimace après avoir entendu ça.
“Eh bien, je connais Nishino et Aisaka depuis le collège. Même à l’époque, il était plutôt célèbre. Il obtenait régulièrement la première place aux tests, il était toujours sérieux et actif. Il était apprécié des professeurs et personne de la classe ne le détestait.” (Igarashi)
“… Est-ce vrai ?” (Miyamoto)
Miyamoto a montré une expression d’incrédulité. Igarashi a ri en ayant vu son visage.
“Huhuhu, tout le monde a la même réaction… En parlant de ça, Aisaka-san a aussi pas mal changé. À l’époque, elle portait des lunettes et avait des cheveux noirs… Cela me rend nostalgique.” (Igarashi)
“Le passé est le passé. Comment est-il maintenant ? Cela ne change pas le fait qu’il agit comme un délinquant maintenant.” (Miyamoto)
“En effet, mais je crois qu’il ne le fait que pour donner la donne. Après tout, il n’est pas facile de changer sa nature. Je suis sûre qu’il deviendra un grand allié en temps voulu.” (Igarashi)
“Tch…! P-Présidente ! Est-ce que vous essayez de dire que Nishino est meilleur que moi ? Impossible ! Les Délinquants sont des gens qui ne pensent qu’à eux ! Ils ne sont pas dans la même catégorie que nous qui essayons de considérer le bien être de tous. Pour preuve, aucune personne de son entourage n’est une bonne personne. Nous devrions les chasser dès que possible !” (Miyamoto)
Miyamoto a hurlé hystériquement comme s’il avait pété un câble. Toutefois…
“Vice-Présidente Miyamoto.” (Igarashi)
Miyamoto a tremblé. Subitement, la température de la pièce est devenue glaciale. Sa voix l’était aussi. Les sourcils d’Igarashi indiquait clairement son mécontentement.
“Je ne tolérai aucune remarque qui souille la réputation de mes amis.” (Igarashi)
“…. J-Je m’excuse.” (Miyamoto)
Miyamoto s’est docilement incliné. C’était dû à un sentiment d’intimidation écrasant ayant pour but de museler toutes formes d’opposition. En ayant vu ça, un sourire est apparu sur son visage. Ensuite, l’atmosphère tendue s’est dispersée comme si elle n’avait jamais existé.
“Vous n’avez pas à vous montrer aussi inquiet. Ce n’est pas parce que j’estime que Nishino est exceptionnel que ma confiance placée en vous disparaîtra. Je compte aussi sur vous.” (Igarashi)
“Présidente…” (Miyamoto)
Juste avec ça, Miyamoto s’est senti soulagé. Réalisant à quel point il était facile de jouer avec lui, Igarashi a ricané en son for intérieur.
“Mettons de côté cette discussion. Nous devrions reprendre le travail. J’ai une tache pour toi.” (Igarashi)
“Laquelle ?” (Miyamoto)
“Rassemble des personnes pour explorer le périmètre de l’école. Peu importe l’importance, cherchez toutes choses paraissant anormales.” (Igarashi)
“… Que voulez-vous dire par là ?” (Miyamoto)
Comme il ne comprenait pas les vraies intentions d’Igarashi’, Miyamoto lui a demandé directement.
“… Je pense que l’attaque de cette fois-ci pourrait avoir été provoquée par quelqu’un.” (Igarashi)
“Quoi !?” (Miyamoto)
Sa suspicion a choqué Miyamoto et les autres membres du conseil des étudiants. Un vent de panique a parcouru la salle.
“Q-Qu’est ce que vous voulez dire par là, Présidente ? L’attaque de cette fois-ci pourrait avoir été provoquée par quelqu’un ?” (Miyamoto)
Miyamoto a répété cette déclaration sous forme de question.
“Oui, quelqu’un tire les ficelles dans l’ombre… En considérant cette hypothèse comme un fait, pas mal de choses devient cohérent.” (Igarashi)
“I-Impossible… Qu’une telle chose…”
“Pouvez-vous en être sûr ? Qu’il n’y ait aucune compétence ou métiers permettant de contrôler des monstres ? Je ne suis pas une experte dans ce domaine, mais j’ai entendu dire que ce genre de choses existe dans les jeux vidéos.” (Igarashi)
“C’est… Mais même ainsi ! Si c’est vrai, quel est son but ?! Quel est l’intérêt de tendre une embuscade en contrôlant des monstres… !”
“Il y a un sens à cela. ‘L’expérience’.” (Igarashi)
“Euh… ?”
“Les Humains gagnent de l’expérience en tuant des monstres. Cela ne fait-il pas sens que les montres soient aussi dans le même cas en tuant des humains ?” (Igarashi)
“C’est… Possible.”
“Ce n’est qu’une spéculation, mais ne serait-il pas possible pour son maître de gagner une partie de l’expérience des monstres ?” (Igarashi)
En envoyant des monstres combattre, la personne en question pourrait obtenir de l’expérience en restant à une distance sûre. Si cette hypothèse était fondée, alors ça serait une excellente méthode pour gagner des niveaux. Évidemment, ça serait ignoré le fait que ce type de stratégie était fondamentalement inhumaine.
“Qu’est… Qu’est ce que cela veut dire…” (Miyamoto)
Miyamoto a réalisé la gravité de la situation.
“Certainement, il y aura une autre attaque. C’est précisément la raison pour laquelle je souhaiterais une contre-mesure.” (Igarashi)
“Entendu. Je vais former une équipe centrée sur des personnes avec des compétences de détection.” (Miyamoto)
“Je vais vous laisser ça. Si vous voyez quiconque agir de manière suspecte dans le secteur de l’école, veuillez le rapporter immédiatement.” (Igarashi)
“Ok. Veuillez m’excuser.” (Miyamoto)
Miyamoto s’est incliné et a quitté la salle de réunion du conseil des étudiants. Après avoir distribué des taches aux autres membres, elle s’est retrouvée seule dans la pièce. Elle s’est mise à réfléchir dans la pièce devenue silencieuse.
(À présent, je devrais vérifier au sein de l’école.)
Même si elle a transmis des ordres en partant du fait que le coupable était de l’extérieur, elle penchait plus sur le fait que l’ennemi était parmi eux. Dans ce cas, tout le monde, incluant les membres du conseil, était suspect. C’était bien pour cette raison qu’elle ne l’a pas mentionné aux autres.
(En vérité, je ne sais pas qui tu es, mais tu as fait quelque chose que tu n’aurais pas dû.)
Était-ce un ennemi en dehors de l’école ? Ou était-ce un parasite au sein du système ? Aucun des deux cas ne pouvait être exclu. C’était quelque chose au-delà de ça.
(Ah, que c’est dégueulasse. Que c’est répugnant. Quelle tactique sournoise. Putain de fils de pute. De quel droit oses-tu toucher à mes biens ?)
Un sentiment de colère a surgi en elle. Igarashi Toka était une souveraine. Elle aimait commander ses subalternes et s’occuper d’eux. Cela l’excitait toujours de voir les autres lui parler avec déférence. Voir Nishino lui obéir il y a quelques minutes lui avait donné un plaisir indescriptible. Cette école existait pour elle. Cette compétence, le conseil, les étudiants, les réfugiés, ils existaient tous pour la servir. Elle était prête à se surmener si cela lui permettait de rester la suzeraine.
Elle pensait que c’était la responsabilité naturelle de ceux au sommet. Et précisément pour cette raison, elle détestait voir ses sujets être pris pour cible. Tout devait être sous son contrôle. Les aimer, les blesser, les apprécier. Un pécheur impardonnable a entaché cette sainte croyance. Il était absolument impossible de lui pardonner.
(Celui contrôlant les monstres… [Dresseur de Monstre] devrait être son qualificatif… Je ne te permettrai pas d’atteindre tes objectifs. Je vais m’assurer de t’attraper.)
Alors que la rage continuait de brûler au sein d’Igarashi Toka, elle songeait à des contre-mesures pour l’avenir.