Tome 3 – Chapitre 167 – Makoto, la résolution
Le prince de Limia, hein.
Non, la princesse ?
Si je ne fais pas erreur, son nom est Joshua-sama.
Honnêtement, je suis surpris qu’elle soit encore à Rotsgard.
C’était exactement ce que j’ai ressenti lorsqu’elle a demandé à avoir un rendez-vous avec moi.
Le but est sans doute lié à sa condition, mais je sais ce que je dois faire en premier lieu.
Présenter mes excuses.
Rien de plus, rien de moins.
Il n’y a pas d’issue plus simple.
Et si la conversation se tournait vers son pays ou la compagnie, je n’aurais qu’à dire que je ne pouvais pas lui répondre rapidement et que nous devrions en discuter un autre jour.
J’apprends encore ces tournures de phrases commodes que je peux utiliser dans mon travail.
Alors que j’y réfléchissais, j’ai frappé à la porte de la salle de réunion.
‘‘Entrez.’’
Une réponse rapide.
C’était la voix de Joshua-sama.
Eh bien, une personne comme le prince d’un grand pays ne ferait pas quelque chose comme utiliser les infrastructures d’un autre pays pour tendre un piège.
Peut-être que je m’inquiète trop.
‘‘Cela faisait longtemps, Joshua-sama. Je suis honoré que vous ayez pris de votre temps pour m’inviter aujourd’hui.’’ (Makoto)
Je vais essayer de me conduire comme une humble personne du peuple.
Par ailleurs, l’apparence du prince est la même que d’habitude ; Habiller avec des vêtements d’hommes.
Je ne suis pas surpris par ça.
‘‘J’ai entendu dire que maintenant vous étiez capable de parler ; il semblerait que vous n’ayez aucun problème avec ça. Je suis reconnaissant que vous ayez accepté ma demande pour vous rencontrer, Raidou-dono.’’ (Joshua) (NTF : Je tiens à préciser un détail pour la suite, même si c’est une femme, elle ne s’exprimera qu’au masculin.)
Le prince parlait avec son ton poli habituel.
Je suis juste un peu fatigué de leur remarque sur le fait que je puisse parler à chaque fois que je rencontrais une personne.
‘‘Et ainsi, que voulez-vous de moi ? ’’(Makoto)
Conformément à mes attentes, je vais lui présenter mes excuses et lui demander d’oublier ma grossièreté de l’autre jour.
Je ne suis pas tout à fait sûr de comment s’adresser poliment à quelqu’un de la famille royale, alors j’ai accepté l’idée que je serais impertinent de nombreuses fois lors de ce rendez-vous.
… Je suis tellement débordé ces jours-ci, donc je voudrais en finir rapidement.
‘‘… Eh bien, allons droit au sujet qui nous intéresse.’’ (Joshua)
‘‘Merci.’’(Makoto)
‘‘Tout d’abord, la chose que vous avez découverte sur moi l’autre jour…’’ (Joshua)
Joshua semblait avoir du mal à le dire.
Elle parle bien de ça ?
‘‘Le fait que vous êtes une femme ?’’ (Makoto)
‘‘… Oui. Je suis sûr que vous l’avez compris de part mes vêtements, mais ce fait n’est connu que de quelques personnes dans le royaume de Limia. Ceci n’a pas du tout fuité dans d’autres pays, ou du moins, cela devrait être le cas.’’ (Joshua)
Cela devrait être le cas, hein.
Se pourrait-il qu’elle croit qu’il y a eu une fuite possible du côté des Démons ou de l’empire ?
Ah, je me demande s’il y a une chance que cette pièce soit sur écoute.
C’est probablement bon si Joshua-sama parle d’un sujet aussi sérieux.
Nous ne discutons pas de quelque chose qui serait mauvais pour moi, alors il n’y a pas besoin de s’en inquiéter.
‘‘Je vois.’’ (Makoto)
‘‘Évidemment, je comprends que c’était juste un accident alors que vous essayez de me sauver. Cependant, en ce qui concerne ce sujet… Je souhaiterais vous demander de ne le mentionner à personne.’’ (Joshua)
Une demande.
Zara-san l’a déclaré avec ironie, mais en ayant considéré nos positions sociales, cette requête était davantage un ordre.
Du moins, c’était ainsi que je le ressentais.
Bon, cette personne pourrait être du royaume de Limia, mais elle avait l’air de supporter la compagnie Kuzunoha.
Même moi, je n’arrivais pas à savoir s’il était sage ou non de révéler le sexe du prince.
‘‘Je comprends.’’ (Makoto)
‘‘… Hein ?’’ (Joshua)
‘‘Je comprends. Je ne le dirai à personne.’’ (Makoto)
‘‘Hmm. Mais vous connaissez mon secret.’’ (Joshua)
Elle semblait vouloir me demander si je n’allais pas lui demander quelque chose en échange.
Son expression faciale s’est lentement crispée depuis le début de notre rendez-vous, mais en un bref instant, elle s’est complètement relaxée.
‘‘Je ne le dirai à personne.’’ (Makoto)
Je vais lui dire clairement.
Ou plutôt, écoute-moi bien pour comprendre le sens de mes paroles
Après tout, qu’est-ce que je pourrais faire en ayant connaissance du secret d’un prince d’un aussi grand pays ?
La menacer, par exemple ?
Ceci serait assurément pénible.
Être en bons termes avec elle ?
Je n’arrive pas à m’imaginer être ami avec elle en étant la seule personne connaissant son secret et avec le fossé de nos positions sociales.
En plus… Limia était le pays où Hibiki-senpai vivait.
Je ne veux pas avoir de querelles avec le prince d’un tel pays.
‘‘… Je suis désolée, mais je ne peux pas vous faire confiance.’’ (Joshua)
‘‘Même si vous dites cela…’’ (Makoto)
‘‘N’y a-t-il rien que vous désirez ? Si c’est en mon pouvoir, je m’efforcerais de vous l’accorder.’’ (Joshua)
Alors elle est du genre à penser qu’il n’y a rien de plus cher qu’un cadeau, hein.
‘‘En ce moment, il n’y a rien de particulier. Bien que j’estime qu’il serait préférable pour vous de retourner en hâte dans votre pays et consacrer votre attention à la restauration de votre pays.’’ (Makoto)
‘‘… Je reste sans voix. Effectivement, c’est une des choses que je devrais faire.’’ (Joshua)
Pour commencer, il est curieux que le prince soit toujours dans Rotsgard alors que le roi est déjà rentré.
‘‘Dans ce cas, veuillez le faire.’’ (Makoto)
En fait, je peux occasionnellement voir sur son visage l’envie de retourner dans son pays.
‘‘Par la même occasion, enquêtez sur vous et négociez avec vous sont aussi parmi les choses que je devrais faire.’’ (Joshua)
Joshua-sama avait un visage préoccupé.
C’était peut-être parce qu’on avait abordé ce premier sujet lors de notre rendez-vous.
Cependant, je n’ai pas l’intention de conclure un marché ou de soumettre des demandes. Surtout compte tenu de l’état de Rotsgard et le remue-ménage à Asora.
‘‘Je serais soulagé si vous faites le rapport qu’il n’y a pas de problème à l’heure actuelle. Je suis actuellement occupé par la restauration de Rotsgard. Vous devriez le savoir si vous avez mené une enquête sur moi, nous n’avons aussi aucune intention de coopérer avec un pays en particulier.’’ (Makoto)
‘‘… Cela donne cette impression. Les autres pays semblent réfléchir à un moyen de vous attirer à leur côté, bien que ceci n’a montré aucun résultat à l’heure actuelle.’’ (Joshua)
‘‘Oui. Et à mon avis, ils ne devraient pas s’attendre à mieux dans le futur.’’ (Makoto)
Il est fort probable que ne nous devenions nous attachés à aucun pays en particulier.
En fait, il est improbable que nous soutenions seulement les Hyumains.
… Mais je ne peux pas lui dire.
‘‘… Comme le rapport l’avait précisé, voila donc le résultat. Hmm…’’ (Joshua)
‘‘Je n’ai pas l’intention de vous menacer. Je n’ai aucun intérêt à vouloir le faire. J’ai juste fait cette suggestion parce que j’ai pensé que dans votre position, vous devriez retourner dans votre pays aussi vite que possible au lieu de vous inquiéter à mon sujet, votre altesse.’’ (Makoto)
Si j’étais le seul concerné, alors elle devrait juste revenir à la maison.
‘‘Je vois, alors je devrais accepter votre suggestion. Il semblerait que je vous ai donné un avertissement inutile lors de notre discussion.’’ (Joshua)
‘‘Entre l’académie, la guilde marchande, Falz-dono de la guilde des aventuriers et les gens du temple, nous n’avons pas le temps à consacrer à tout ce que nous voudrions faire.’’ (Makoto)
‘‘… J’ai un peu d’influence sur le temple. Ce n’est guère beaucoup, mais je leur dirai de faire preuve de retenue.’’ (Joshua)
‘‘Ceci serait d’une grande aide.’’ (Makoto)
Oui, cela le serait vraiment.
Le fait, qu’aucune tache ne soit accompli simplement par une discussion, me cause beaucoup de stress.
‘‘Je suis désolé d’avoir pris de votre temps alors que vous êtes occupé. Je n’ai plus… Non, Raidou-dono. Pourrais-je vous demander encore une chose ?’’ (Joshua)
‘‘Je vous en prie.’’ (Makoto)
‘‘Que pensez-vous de moi ?’’ (Joshua)
Hé ! N’est-ce pas une question très ambigue ?
Qu’est-ce que je pense d’elle ?
À propos du fait qu’elle prétend être un homme ?
Ou me demande t’elle mon impression d’elle en tant que femme ?
Le fait qu’elle reste ici pour discuter de ces choses avec moi à la place de retourner dans son pays ?
C’est dur de décider à laquelle de ces possibilité je devrais répondre.
‘‘Qu’est-ce que j’en pense ? Je ne suis pas sûr si ça répondra à votre question, mais j’estime que vous traversez des moments difficiles.’’ (Makoto)
‘‘Des moments difficiles ?’’(Joshua)
‘‘Oui. Le fait d’être obligée de porter ces vêtements, d’être de la royauté et d’avoir une conversation avec un jeune aussi bizarre comme moi. J’ai le sentiment que vous êtes dans une position difficile.’’ (Makoto)
‘‘… Huhuhu, excusez-moi. Position, tu dis ? Il semblerait que vous pensiez d’une étrange manière.’’ (Joshua)
Je me demande si je lui ai donné une réponse inattendue.
Ce sont mes sentiments les plus sincères.
‘‘Bon alors, je vous prie de m’excuser, votre altesse.’’ (Makoto)
Au cas où, je l’ai appelé ‘votre altesse’ pour ne pas continuer sur le fait qu’elle était une femme.
J’ai incliné la tête devant Joshua-sama et je lui ai dit au revoir.
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????????
‘‘Oh tiens, si ce n’est pas Raidou-dono. Cela faisait longtemps depuis notre dernière rencontre, n’est-ce pas ?’’
‘‘… Falz-dono. J’ai été très occupé.’’ (Makoto)
J’avais fini ma discussion avec Joshua-sama et j’ai rencontré plusieurs professeurs par la suite.
Alors que je marchais à travers le corridor pour quitter l’académie, je suis tombé sur Root.
Comme Root l’a déclaré, il était rare de le voir dans l’académie.
Je ne l’avais pas vu non plus depuis un moment.
… Maintenant que j’y réfléchis, ne l’ai-je pas aidé ?
Bien que j’ai l’intention de lui demander de me retourner la faveur avec la reconnaissance de l’existence de Kaleneon.
‘‘Puis-je avoir un peu de votre temps ?’’ (Root)
‘‘Si c’est seulement un peu.’’ (Makoto)
‘‘C’est bon. Dans ce cas, il y a là-bas un clocher que personne ne visite à cette heure-là, nous devrions y aller.’’ (Root)
‘‘D’accord.’’ (Makoto)
Ayant suivi Root, je suis arrivé dans les étages supérieurs du clocher vide.
Ouah.
Il y avait une très bonne vue ici.
J’avais une vue imprenable sur la ville à moitié-détruite.
‘‘Je suis désolé pour cet incident. Je n’avais pas imaginé que l’aventurière Sofia se dresserait sur ton chemin. Même si je ne pouvais pas anticiper l’intervention de la Déesse, je me sens coupable envers toi et les autres, Makoto-kun.’’ (Root)
‘‘Tu m’as regardé à travers les yeux de Sofia et tu te sens coupable ?!’’ (Makoto)
C’est étonnant qu’il puisse dire ça.
Une partie de la raison, qui m’a fait le suivre dans ce lieu désert sans même y réfléchir, était parce qu’il se sentait redevable envers moi.
Une autre partie de moi imaginait également que s’il traitait cela comme une affaire simple, je le chasserais.
Les vertus sont des valeurs importantes.
‘‘Hahahaha… En réalité, j’ai fait en sorte de pouvoir utiliser les aventuriers de hauts-niveaux comme filet de sécurité…’’ (Root)
‘‘C’est inhabituel que tes mensonges soient aussi visibles qu’aujourd’hui, Root. La raison, pour laquelle Sofia pouvait faire une chose pareille, était parce qu’elle était Hyumaine qui avait une relation étroite avec les Dragons… Non, avec toi, n’est-ce pas ?’’ (Makoto)
Je l’ai remarqué là-bas, c’était la raison pour laquelle je pouvais maintenant le remarquer dans ses yeux.
C’était un mensonge éhonté de la part de Root.
‘‘… C’est inhabituel que tu sois tellement acéré aujourd’hui, Makoto-kun. Tu as remarqué le secret de Sofia ? ’’(Root)
‘‘Je ne sais pas ce qu’était exactement. Mais je sais que c’est lié à toi. J’ai juste pensé que c’était impossible pour une Hyumaine de muter spontanément et de gagner la puissance d’un Dragon.’’ (Makoto)
‘‘Je vois.’’ (Root)
‘‘Et son obsession n’était pas une plaisanterie… À tous les deux. C’était la raison pour laquelle je vais te la confier. Cela a été assez dur pour notre Shiki.’’ (Makoto)
‘‘Il était une plaisanterie en tant que Dragon supérieur, mais ça reste étrange d’imaginer qu’il ait pu être battu par une Liche, même si elle avait passé un contrat avec vous. J’ai enseigné de nombreuses choses à Shiki-kun, mais je n’aurais pas cru qu’il serait en mesure de battre Lancer.’’ (Root)
Shiki a lui-même mentionné qu’il a failli y rester.
Pour son bien, ne le disons pas à Root.
‘‘Je le transmettrai à Shiki.’’ (Makoto)
‘‘Fais-le. De toute façon, je te suis reconnaissant de t’être occupé d’eux.’’ (Root)
Hé hé, as-tu l’intention de continuer à jouer l’idiot, Root ?
‘‘… Regarde ça. Tu n’as pas fini, n’est-ce pas ?’’ (Makoto)
‘‘…. Hein ?’’ (Root)
‘‘Je dis juste que je te ‘laisse’ le reste, mais c’est seulement temporaire.’’ (Makoto)
‘‘?!’’ (Root)
‘‘Demain, non, peut-être même ce soir, ok ? Bon sang, il y a quelque chose qui ne va pas avec toi aujourd’hui, tu sais ? Tu es vraiment transparent pour quelqu’un comme moi.’’ (Makoto)
‘‘Makoto…kun. Tu es…’’ (Root)
‘‘Une fois que nous aurons fini le nettoyage, j’irai là-bas demander ma récompense pour tout cela. Ressaisis-toi, chef-dono de la guide des aventuriers.’’ (Makoto)
‘‘…’’ (Root)
Sans aucune trace de son attitude habituelle à plaisanter de tout, il m’a simplement renvoyé mon regard.
Comment formuler ça. Est-ce que ce type me sous-estime à ce point ?
Je suis extrêmement surpris.
Sofia, et je suppose que dans le cas présent, Lancer et les autres Dragons supérieurs.
J’ai confié tous ceci à Root.
C’était ce que je lui ai permis de faire.
Tomoe était un peu inquiète, mais je n’avais pas l’intention de lui demander tous les détails.
Après demain, j’irai voir Root pour lui demander de prendre soin de Kaleneon.
Cela me va.
‘‘Les gens mûrissent en clin d’œil… Ceci a été vraiment le cas pour toi…’’ (Root)
‘‘Merci pour le compliment. Bon alors, je vais retourner au travail. Je dois aussi me montrer au bureau ; J’ai plus de travail que je ne peux en gérer pour l’instant.’’ (Makoto)
En ayant laissé un Root abasourdi, j’ai quitté le clocher.