Tome 6 – Chapitre 331 – Dans la nuit silencieuse
Cela faisait longtemps que je n’étais pas venu ici.
Il y avait encore de la lumière au dehors.
Par le passé, je venais ici quand la nuit était encore plus avancée qu’ici.
“Cela faisait un bye, Raidou-sensei. Aujourd’hui, vous êtes venu de votre propre chef à une heure inhabituellement tôt.”
“Oui, j’ai enfin eu le temps de venir. Je me suis dit qu’il fallait que je passe ici au moins une fois puisque que je suis dans la ville.” (Makoto)
“Merci. Je suis heureux de faire partie des magasins dont Raidou se souvient à Rotsgard.”
“Haha, veuillez m’apporter une boisson et un poisson en accompagnement. Je partirai après le second verre, alors nul besoin d’être trop consciencieux.” (Makoto)
“Oh ?”
“J’essaye de terminer mon travail aussi rapidement que possible ces derniers temps. Mon objectif premier d’aujourd’hui était de prendre de vos nouvelles, Maître.” (Makoto)
“… C’est un honneur.”
En réalité, les dîners et l’après, je les ai passés à Asora récemment.
Après être arrivé à la Ville Académique, je me suis souvenu du bar où Shiki et moi allions de temps en temps, Rabidoll.
Je suis déjà allé plusieurs fois au restaurant Gotetsu le midi pour les saluer.
Tout comme l’a déclaré le maître, il était encore trop tôt pour se rendre à un bar.
Rabidoll avait un menu assez riche, alors on pouvait s’en faire un repas, mais actuellement, il n’y avait aucun autre client que moi.
Ou plutôt, j’étais le seul en dehors du Maître.
Le petit verre préparé pour moi… Ooh, on dirait bien qu’il avait l’intention de me faire boire un avec du corps aujourd’hui.
Il avait déjà préparé un plat et des noix, et le verre placé devant moi était rempli d’une liqueur transparente.
J’ai eu une discussion avec le Maître où nous avons parlé des choses s’étaient produites récemment à Rotsgard, ainsi le fait que Jin et les autres étaient aussi devenus des habitués depuis peu.
Je ne pensais pas que c’était le genre d’établissement cherchant à se faire connaître.
Le maître en semblait ravi, alors je suppose que c’était une bonne chose.
Il y avait également des clients réguliers au Gotetsu.
Luria s’était complètement investie dans son travail ces derniers temps.
Le Chef du restaurant la pensait décédée, ce qui m’a un peu peiné.
Après tout, elle était portée disparue à peu près lors de l’événement des variants.
“C’est la première fois pour moi.” (Makoto)
Le goût était doux, mais j’ai senti sa chaleur tout le long de son passage dans ma gorge.
L’arrière goût n’était pas non plus mauvais.
J’ai surtout bu de la liqueur sucrée ces derniers temps, alors c’était une agréable nouveauté.
C’était savoureux.
“Oui. Il semble que vous avez d’autres affaires à régler cette nuit, alors j’ai préparé quelques menus choses pour égayer votre humeur.”
…
Parce que je partais bientôt, hein.
C’était sa manière de dire ‘Tu vas bien t’amuser cette nuit, pas vrai ?’.
“Merci pour la considération.” (Makoto)
“Quelqu’un comme toi, Raidou-sensei, devrait être libre de choisir qui il veut ? Je suis jaloux.”
Venant de lui… Si on nous mettait côte à côte, les femmes auraient davantage à choisir l’un de nous deux que l’autre.
Le propriétaire d’un bar ou d’un restaurant avaient leur propre charme.
Je me demande pourquoi.
“Impossible. Je n’ai pas le physique pour ça.” (Makoto)
Mais peut-être que ce n’était pas la bonne réponse.
Quel genre de réponse devrais-je donner en buvant un verre ?
Dans mon cas, j’avais l’impression que ce genre de sujets ne me concernait pas.
Même ainsi, donner l’impression de quelqu’un cherchant à atteindre plus que ce qu’il ne pouvait obtenir serait plus approprié pour un ivrogne… ?
“…”
“Quel est le problème, Maître ?” (Makoto)
“Raidou-sensei, je vais me montrer un peu grossier, mais je vais demander quelque chose quelque chose sortant de l’ordinaire.”
“? Allez-y.” (Makoto)
Le Maître a soudainement eu une expression sérieuse.
“On m’a rapporté que de nombreuses filles de l’Académie se sont confessées à vous pendant un certain temps.”
“… Ah, oui.” (Makoto)
Ça devrait être ça.
L’événement qui a laissé une cicatrice sur moi et qui a endommagé mon esprit de temps à autre.
J’étais sûr que c’était mon plus grand traumatisme dans ce monde.
“Mais…”
“?” (Makoto)
“Il semblerait que vous vous soyez confessé à quelqu’un lors de votre phase populaire.”
“Hein ?” (Makoto)
Moi, me confesser ?
C’était loin de plaire ou déplaire.
Ce n’était aucunement une phase populaire.
Je n’avais pas le courage de me confesser à quelqu’un lors de ce trauma !
“Est-ce que vous connaissez une femme du nom de Seiren Garmena ?”
“Seiren… ? Non, je n’en ai pas souvenir. On m’a pas mal poussé à bout, en me sortant des choses comme ‘Cela ne me dérange pas d’être la deuxième et troisième’ ou d’autres dans le même genre, alors ma mémoire pourrait être un peu floue…” (Makoto)
“Vous en avez bavé, hein. Désolé de ramener ça sur le tapis.”
Ses excuses semblaient vraiment sincères.
“Non, ce n’est pas grave. Et ainsi, pourquoi avoir parlé de Seiren-san ?” (Makoto)
“Vous ne vous en souvenez pas ? C’est surprenant. Même s’il s’agit de la femme auquel vous auriez dit accorder tout ce qu’elle souhaitait en échange d’une nuit avec elle.”
…
Qui était l’idiote à avoir répandu un tel mensonge ?
Mensonges et rumeurs.
N’était-ce pas récurrent ces derniers temps ?!
Qui oserait faire une telle chose ?!
Accorder tout ce qu’elle souhaite en échange d’une nuit ?!
Il y avait une limite au grotesque… !
… ?
Une nuit ?
Un souhait ?
……
…
Ah !
“… On dirait que vous vous en êtes souvenus. C’est un soulagement. Oui, un vrai soulagement.”
“Si je me souviens bien, cette femme est chercheuse à l’Académie… Et son nom est Seiren-san ?” (Makoto)
Il y en avait une.
Non, ce n’était pas comme si je l’avais utilisé de l’argent pour la gifler avec et qu’elle se soumette avec moi avec ce même argent.
Ce n’était clairement pas ça.
Mais… Une nuit.
Je me suis souvenu de ces mots.
Chacune d’entre elles me pressait tellement pour devenir ma maîtresse ou quelque chose de similaire pour l’argent et le pouvoir, alors une fois, j’ai essayé de faire exactement l’opposé et j’ai joué le bâtard.
J’ai déclaré à l’une d’entre elles que si elle faisait tout ce que je souhaitais pendant une nuit, j’exaucerais tous ses souhaits.
Si je me souvenais bien… Elle a rapidement tourné les talons.
La vue de cette blouse de laboratoire s’agitant de droite à gauche est apparue dans mon esprit.
Aah, alors cette femme était Seiren-san.
“Et voici. Un arc en ciel fizz.”
“Oh, j’aime celui-ci.” (Makoto)
“En fait… Seiren-san est une cliente qui vient souvent ici. Elle est l’une des rares à commander cette boisson.”
“… Je vois. Peut-être que nous sommes manqués de peu à chaque fois ?” (Makoto)
“Cela tient du miracle à ce que vous ne soyez pas déjà rencontrés.”
C’est… Tout moi.
Et en même temps, pas comme moi.
“… Je vois.” (Makoto)
Alors je ne savais pas comment répondre à ça, j’ai donc juste acquiescé.
Tout d’abord, je n’avais plus entendu parler de Seiren jusqu’à aujourd’hui.
Elle avait donc survécu à l’Insurrection des Variants.
“En fait, elle est dans une situation difficile depuis lors. Si vous n’avez aucun ressentiment avec elle, Raidou-sensei, pouvez-vous l’aider ? C’est ce qu’elle m’a demandé de vous dire.”
“Ça m’est égal. Non, agir ainsi après qu’elle se fut confessée est discutable en lui-même.” (Makoto)
Un point sensible ?
Pourquoi ?
J’en ai pas vraiment de problème avec elle.
Mais je me sentais un peu responsable si cette Seiren soufrait à cause de cette confession.
J’avais aussi l’impression que le Maître a mené la conversation de manière à ce que ce fut le cas.
Après tout, il a dépeint Seiren misérablement.
“Vous êtes exactement le type de personne que je pensais que vous étiez, Raidou-sensei. S’il vous plaît, aidez la à se sentir mieux, même si ce n’est qu’un peu plus.”
“Est-ce si important pour que vous incliniez la tête, Maître ? En plus, en ce qui concerne Seiren…-san, que lui est-il arrivé ?” (Makoto)
“Elle est traitée comme une idiote pour avoir rejeté votre confession et elle fait face à une expérience assez stressante en dehors de l’Académie. À un point où l’alcool d’ici à un goût plus amer…”
Une idiote utilisant…
Ma…
Confession…
Je ne pouvais pas comprendre la signification de ces mots.
“Vous avez pouvoir, richesse et connexion ; Vous avez toutes les cartes en dehors de celle de l’apparence.”
“… Oooh.” (Makoto)
Alors que je n’avais pris que seulement deux verres, j’avais envie de vomir.
“Non seulement vous avez pris l’initiative d’aider à l’Académie en supprimant les Variants, mais vous avez également utilisé vos propres fonds pour grandement aider à la reconstruction de Rotsgard. Si je ne vous connaissais pas, je douterais de votre existence. Songer qu’une telle personne puisse réellement exister.”
Ouais, c’était juste par commodité.
C’était donc pour ça qu’on m’a dit de faire le moins de bonnes actions possible ?!
C’était la raison pour laquelle Seiren-san s’est faite ridiculisée par les autres comme croqueuse de diamants, hein.
Ainsi, plus la compagnie Kuzunoha et moi brillons, plus le traitement sera dur pour elle.
… C’était triste.
Je me sentais mal à ce propos.
“Seiren-san en souffre beaucoup. Elle est sage et est une chercheuse dans l’âme. Elle a fait de son mieux.”
… Maître, veuillez ne pas remuer le couteau dans la plaie.
Sérieusement ?
Il y avait beaucoup d’entreprises qui ne voyaient pas la compagnie Kuzunoha d’un bon œil, qui ont fait faillite ou étaient acculé.
Mon impression sur Rotsgard était terriblement bonne.
Vraiment trop bonne.
Si on était soupçonné d’être l’ennemi de la compagnie Kuzunoha, on finirait par vivre une expérience terrible.
En ce temps-là, j’étais pas mal inquiet… Non, il serait plus juste de dire que mon champ de vision était si restreint que je ne pouvais pas voir ce que j’aurais dû.
Je n’avais aucune marge dans mon cœur.
“De songer que je lui ferais vivre une expérience aussi amère… Je n’avais pas du tout remarqué. On dirait que la situation est devenue pitoyable.” (Makoto)
“C’est une personne avec laquelle vous n’avez pas été impliqués directement, alors ce n’est pas votre faute, Sensei. Je suis sûr qu’elle le comprend aussi.”
Vraiment ?
J’aurais plutôt l’impression qu’elle aurait de la rancune envers moi.
Après tout, je ne me rappelais pas son nom jusqu’à aujourd’hui.
“Entendu. Je vais réfléchir à un moyen de lui faire regagner son honneur.” (Makoto)
“Merci de le faire. Elle est une cliente importante et régulière.”
Il s’est splendidement incliné devant moi suite à sa demande.
Peut-être que je devrais demander la coopération du personnel de l’école, Jin et les autres, et la Principale de l’Académie.
Le Principal de l’Académie m’en devait une suite à l’histoire avec les Variants, alors je devrais lui demander ce service ou il pourrait croire que nous étions le genre de personnes à accumuler les services sans demander de remboursement.
Même s’il pensait déjà ainsi, c’était une occasion de définir clairement notre relation.
Il semblerait qu’elle fasse partie du département de recherche, et puisque cela affectait son travail, le pouvoir du Directeur de l’Académie devrait être efficace.
Je devrais également enquêter sur la façon dont elle a été traitée…
Que devrais-je faire pour ce qui concerne l’extérieur de l’école ?
Zara-san, peut-être ?
Je ne crois pas qu’Ester-san du bordel et que le chef Demi-Humain Bor puisse aider.
Peut-être les clients réguliers de notre magasin?
“Je ne sais pas si je réussirais, mais je vais au moins essayer. Merci pour le repas.” (Makoto)
“Nul besoin d’être modeste. J’attends avec impatience votre prochaine visite.”
Exact.
J’ai oublié un autre nom important.
Même s’il s’agissait d’un complet malentendu, il ne faisait aucun doute que j’ai fait une erreur.
Je devrais me parler à Tomoe et Mio ce soir et leur expliquer la situation.
Je vois…
Je ne voulais pas compter sur ça. Je ne voulais vraiment pas, mais… C’était sans aucun doute ma première confession de ma vie… ?
J’ai vécu un paquet d’expériences dans ce monde, mais celle-ci se classe assez haut dans la liste.
Une fois cette affaire réglée, je devrais oublier ce souvenir en le scellant dans un coin de mon esprit.