Chapitre 360 : Vers l’indépendance ③
Le sommet du mur comportait de larges passages.
De nombreuses unités ayant déserté Aion pour rejoindre Tsige se tenait là et ont été appelées à participer à la défense.
En d’autres mots, il y avait plus de monde et plus d’équipement.
Aujourd’hui était le premier jour de la guerre.
Pour Tsige, qui était désavantagée en termes de nombre par rapport à Aion, l’idéal serait de les écraser avec une puissance de feu écrasante dès le début, mais pratiquement personne ne pensait que ça serait aussi net que ça.
Les volées de magie rituelle, les déluges de flèche et de sorts, n’ont pas montré de signe de vouloir s’interrompre au petit matin, puis à midi, et de même au soleil couchant.
Si l’on s’en tenait aux résultats de cette journée, on ne pourrait plus appeler ça une guerre.
Basiquement, c’était comme un massacre pour l’armée d’Aion.
En outre, plus de la moitié des personnes tirant des flèches ou lançant des incantations depuis les hauteurs du mur était des anciens camarades de leur propre armée sous l’effet de la Bénédiction, avec donc une plus grande puissance de feu.
Ce n’était pas comparable à des aventuriers hautement qualifiés, mais cela restait une puissance non négligeable.
En ce moment même, le mur de Tsige brillait de mille feux.
Il n’y avait pas de règle proclamant l’interdiction de combattre la nuit.
Mais la plupart des guerres hyumaines s’arrêtait à l’aube.
Les deux camps auraient besoin de se reposer à un moment ou un autre, c’était comme un accord tacite.
“Même si demain nous nous entre-tuerons à nouveau… Pourquoi un tel vacarme ?”
Quelqu’un d’Aion… Non, anciennement d’Aion a murmuré ces mots.
L’état des deux armées séparées par le mur était comme le jour et la nuit.
L’armée d’Aion était exténuée, cernée par les innombrables cadavres de leurs camarades et la plupart d’entre eux dormaient comme s’ils étaient morts.
Les commandants s’opposaient sur ce qu’il fallait faire le lendemain et ne dormaient pas.
On était encore le premier jour, mais il semble que la réunion était vive et même une minorité voulait donner l’ordre de retraite. Cependant, la majorité estimait que l’ennemi avait abattu toutes ses cartes, ils devaient donc maintenir leur position.
Même en ayant subi pertes et trahison par dizaines de milliers, ils leur restaient assez de troupes pour prendre le mur.
De plus, même s’il y avait un accord tacite de ne pas attaquer de nuit, rien ne disait qu’il ne se passerait rien cette nuit.
Ils termineront leurs préparatifs jusqu’à demain, et demain, ils renverseront la tendance, c’est ainsi qu’ils essayaient de garder le moral des troupes.
Les soldats de l’autre côté avaient déjà perdu tout moral et une minorité songeait même à déserter.
L’avantage du nombre n’était pas encore tombé.
Le conseil de guerre était toujours endiablé.
D’un autre côté…
Du côté de Tsige, les déserteurs d’Aion, les soldats de Tsige et les mercenaires faisaient plus de bruit en s’amusant.
Au fur et à mesure que la lumière du jour s’estompait, des chariots de nourritures arrivaient pour proposer moultes nourritures.
L’odeur stimulait l’appétit, ce qui n’était pas quelque chose que l’on voyait en temps normal sur un champ de bataille.
Il y avait également des boissons alcoolisées, qu’on ne disait pas être là, et même une scène a été installée.
Une représentation avec son et lumière par des bardes avec le même arrangement que lors du discours de Rembrandt dans la matinée.
Acclamations, applaudissement et intermèdes.
C’était comme un festival.
“Quel est le problème, gens d’Aion ? Tu as réussi à survivre jusqu’ici, alors bois et bois encore. Si tu ne veux pas le faire, mange alors. La nourriture et les boissons sont gratuits pour tous les soldats. Ça serait dommage de ne pas en profiter.”
“Non… Cela pourrait paraître mal placé de dire ça, mais… N’êtes-vous pas un peu trop relâché ? Fêter la victoire dès le premier n’est pas chose rare, mais cela se fait quand il ne reste que le vainqueur.”
“Hahahaha ! Eh bien, ce n’est pas Aion, mais Tsige. La ville aux confins du monde et la cité défiant les Terres Dévastées. Il serait plus simple d’imaginer pour toi qu’il y ait des complications. Ah, tu as parlé de quelque chose à propos d’une victoire éclatante dès le premier jour, pas vrai ?”
“… Ouais.”
“Alors si cette situation se répète pendant plusieurs jours, ne serait-ce pas une victoire complète ? C’est le genre de raisonnement que les gens d’ici ont !”
“C’est juste de l’incouciance. Je comprends la nourriture, et même l’alcool… J’arrive à les comprendre, mais c’est quoi ça ?”
“? Ne savez-vous pas ce qu’est un spectacle ? C’est comme tu vois, cette scène où des magnifiques personnes chantent et dansent. On appelle ça aussi une représentation.”
L’homme à l’allure d’aventurier discutait avec le déserteur d’Aion.
Il a mal compris.
Bien sûr qu’il savait ce que c’était.
Il demandait pourquoi faire ce genre de chose en pleine guerre.
“Ne me prenez pas pour un idiot. Je sais ce que c’est. Ce que je demande, c’est l’intérêt de faire une telle chose au milieu d’une guerre. Je comprendrais si nous étions au milieu d’une longue marche pour exprimer leur sympathie…”
“Hmm, sympathie. Est-ce vraiment à cela que ça ressemble ? Ceci augmente la rage de vaincre, renforcer l’unité et favorise le rétablissement dès le début. Tu sais, c’est très pratique.”
“… Hein ? Les chants et les danses de ces femmes, de ces enfants et de ces hommes frêles ?”
“Ouais, il y a un panel de compétences variées parmi les aventuriers. Jette un coup d’œil sur la deuxième scène. Ne remarques-tu pas le nombre particulièrement élevé de mages ?”
“Comme si je pouvais faire la différence entre les aventuriers, les mages et soldats lambda à cette distance.”
“Tu ne le vois pas ? Hm, c’est l’habitude je suppose. Eh bien, ce que j’essaye de dire, c’est qu’ils sont à portée de la restauration du mana de cette scène.”
“?!”
“Au passage, pour la première scène, c’est la vitalité. La désintoxication et la guérison pour la troisième.”
“?!?!”
“La dernière scène est celle de l’idole. Bon, ne t’inquiète pas trop pour les détails et essaye juste de t’en approcher d’une. Ne réfléchis pas, ressens mon garçon. Ensuite, survie aussi demain.”
L’homme semblable à un aventurier lui parlait avec un air décontracté comme s’ils étaient au milieu de leur vie quotidienne et est reparti de bonne humeur.
“… Est-il sain d’esprit ou cinglé ? Je n’arrive pas à le savoir. Est-ce que je vais même pouvoir m’en sortir ?”
Le déserteur d’Aion a prononcé ses paroles comme s’il était sur le point de pleurer.
Qui sait depuis combien d’années on ne l’avait pas appelé ‘mon garçon’, cela lui rappelait des souvenirs.
“Ça craint. L’ombre de la mort plane sur toi. Tu es encore jeune, alors tu dois continuer à bouger. Bah, on n’y peut rien. Je vais te faire une faveur et t’apprendre à comment apprécier ce genre d’événements. Ah, je suis Rokuya. Si tu gagnes et survis, demande à Tsige de bien te traiter ! Maintenant, en piste !” (Rokuya)
Il pensait que l’aventurier, Rokuya, était parti, mais il était de retour en un clin d’œil.
“A-Attends !”
Un léger malaise, du désespoir, un peu de regrets et des doutes.
Le jeune homme, qui avait ce genre d’émotions négatives au plus profond de son cœur, fût entraîné par Rokuya.
Une heure plus tard.
“OUAIS !!!!”
Du côté des spectateurs d’une certaine scène, un jeune homme agitait énergiquement des bâtons lumineux avec ses deux mains tout en dansant avec une énergie folle.
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“Bien, on dirait que tout le monde s’amuse. Maintenant que j’y réfléchis, Comment est perçu l’alcool sur les champs de bataille, Noma-kun ?”
“Cela dépend du lieu et de l’époque, mais il y en a un peu trop en considération de la bataille de demain.” (Noma)
“Alors il y a besoin de se modérer pour demain soir. Entendu. Je n’y avais pas pensé.”
“Tu es déjà un splendide conspirateur, c’est dommage de laisser à ton métier de marchand. Cette stratégie fonctionne bien parce que c’est une cité où se rassemble une variété d’aventurier, mais je suis impressionné par le fait que tu puisses imaginer autant d’idées nouvelles.” (Noma)
“C’est exactement parce que je suis marchand que je suis un bon calaculateur. Et donc, est-ce le lanceur de pierres dont tu parlais ? C’est un peu plus grossier que celui que j’ai vu auparavant…”
Dans une partie de la place que la lumière n’atteignait pas, où il n’y avait que l’obscurité de la nuit et les bruits des soldats, Patrick Rembrandt, le stratège de PNJR, Noma, un certain nombre de mercenaires, Morris, et un groupe d’aventurier était rassemblé.
Tout comme Rembrandt l’a déclaré, il y avait un lanceur de pierres d’une taille considérable.
Une telle chose n’existait pas durant la journée.
Il avait commencé sa construction au coucher du soleil et n’a été achevé que récemment.
Comme il fallait également confirmer la situation de l’armée d’Aion et la formation de ce soir, il y avait du plan sur la planche.
“Cela couvre une certaine distance et en considérant le bruit lors du montage, on avait préparé différentes parties. Bon, nos hommes ont démontré qu’ils valent leurs salaires. Nous sommes arrivés à temps, alors lâchez nous un peu la bride.” (Noma)
Tout comme Noma l’a déclaré, c’était principalement PNJR qui a assemblé le lanceur de pierre.
“Les deux autres éléments sont déjà prêts ?” (Rembrandt)
“Bien sûr. Ce qui reste plus qu’à vérifier le poids actuel des bagages et les lancer.” (Noma)
“Comment se portent les Invocateurs et les Dompteurs ?” (Rembrandt)
Rembrandt a simplement acquiescé et a posé cette question aux aventuriers.
“Pas de problème. Nous l’avons aussi scellé comme vous nous l’avez dit.”
Le jeune homme semblant être le meneur a répondu sans cacher sa nervosité.
Le fait qu’il s’agisse Rembrandt, qu’on leur ait donné l’occasion de briller avec des tâches loin d’être génériques, lui mettait la pression.
Les Invocateurs n’utilisaient pas seulement des Esprits, mais également des bêtes démoniaques, des morts-vivants et des bêtes mythologies.
Les Dompteurs n’invoquaient pas, mais capturait et les domestiquaient personnellement.
Les deux n’étaient pas considérés comme une puissance de combat fiable et étaient mal traités, comme l’était les rônins par le passé. (NTF : Rônin = Samurai sans maître ou désavoué)
Ce qu’ils avaient sous les yeux, c’était une sorte de coffre à trésor qui avait la taille d’une valise.
Il était ouvert et on pouvait voir qu’il était rempli de gemmes et de cristaux colorées.
“Alors partagez-ça aussi avec le groupe. Je compte sur vous.” (Rembrandt)
Après avoir déclaré ceci, Rembrandt s’est retourné pour partir.
“Noma, est-ce bon ?”
“Ouais, vas-y.” (Noma)
Après avoir poussé un petit soupir, Noma a répondu à un camarade mercenaire.
Le coffre à trésor a été mis en place sur le lanceur de pierre.
“Je vais me rendre dans les autres endroits pour annoncer le plan à tout le monde à présent.” (Morris)
“Ouais, ok.” (Noma)
Morris a disparu dans l’obscurité, suivant son maître.
Noma songeait que l’avantage de Tsige était redoutable.
Aion a pris une décision stupide et s’est fait un ennemi de quelqu’un dont ils n’auraient pas dû.
Il a fixé le mur.
PNJR s’était aussi impliqué à la folle création de ce mur extérieur suite à la demande de Tsige.
Il était fabriqué à partir de plusieurs matériaux spéciaux et certaines parties ont été volontairement percées de trous puis dissimulées par une magie d’illusion.
S’ils y mettaient plus d’effort, ça pourrait même être utilisé comme un véritable mur extérieur.
Le réel problème était les matériaux spéciaux.
L’intérieur était pourvu de la sagesse de Tsige.
En d’autres mots, l’expérience et les connaissances que cette cité a acquises en affrontant les Terres Dévastées.
De nombreux pièges et artifices qui donneraient même à des mamonos plus puissants l’envie de ne pas s’approcher.
Ils ont repoussé les assauts des Terres Dévastées à maintes reprises et cet amalgame d’expériences était sans aucun doute un atout pour Tsige.
Rembrandt utilisait tout ce que Tsige a accumulé en essayant continuellement de conquérir les Terres Désolées pour écraser Aion.
(C’est effrayant. Nous ne serions pas battus à plat de couture comme eux, mais… Honnêtement, je ne voudrais pas les combattre.) (Noma)
Il a regardé le coffre au trésor mis en place, puis le bruit d’un déplacement d’air s’est fait entendre lorsqu’il a été lancé.
(Utiliser les compétences des Invocateurs et des Dresseurs pour capturer des mamonos vivants des Terres Dévastées et les balancer dans les lignes ennemies.) (Noma)
Lorsqu’on parlait de tels mamonos, même les Invocateurs et les Dresseurs de haut niveau avaient dû mal à les contrôler, et évidemment, il était difficile de sécuriser un tel nombre.
Ils étaient en mesure d’en rassembler autant sur le long terme, mais pas en aussi peu de temps.
Mais Rembrandt a dit cela sur un ton insouciant : ‘Il n’y a pas besoin de les contrôler. Qu’en est-il de tout simplement faire connaître à Aion le genre de menace auquel Tsige fait face jusqu’à maintenant ?’.
Des voix se sont élevées ‘En mettant de côté l’armée d’Aion, les autres villes en seraient également impactées’, mais il a juste répondu ‘il suffit qu’ils se retranchent temporairement’.
Au cas où ils n’obtiendraient pas leur coopération, Tsige les considérait du côté d’Aion.
Le mur extérieur de Tsige a été construit à la hâte, mais même ainsi, les mamonos des Terres Dévastées ne s’en approchaient que rarement.
Surtout quand il y avait une tonne de nourriture un peu plus loin.
Les mamonos collectés des plus puissants aux plus faibles et principalement actifs de nuit.
Ultérieurement, si les colonies demandaient de l’aide, Tsige pourrait envoyer une équipe de subjugation, ou l’armée d’Aion pourrait utiliser leur ‘fière armée’ pour se débarrasser des monstres, ce qui irait aussi dans le sens de Tsige.
Si les soldats combattaient jour et nuit, ils se fatigueraient naturellement, mais si c’était seulement les soldats d’Aion, ça serait une autre histoire.
En un sens, c’était une idée à laquelle seul un marchand aurait pu songer, et la première fois que Noma l’a entendu, cela l’a donné ses frissons, même s’il travaillait lui-même dans ce domaine.
(Utiliser une quantité massive de petits catalyseurs pour interférer avec la télépathie, sa manière d’utiliser les mamonos ; Cet homme n’a aucun tabou dans son dictionnaire. Ça, ou alors il fait express de démolir cette notion…) (Noma)
‘L’armée d’Aion utilise aussi les bêtes démoniaques par le biais de cavaliers-bêtes’.
‘Lorel utilise des Dragons’.
‘Quelle est la différence ?’
Noma s’est souvenu de leur échange de cette fois-ci et a secoué un peu la tête.
Il y avait aussi les plans de Raidou, qui étaient des plans téméraires, que seulement des personnes dotées d’une puissance écrasante pourraient mettre en œuvre.
Cette ville, Tsige, était vraiment une terre de gens vicieux.
Après avoir confirmé avec ses sens renforcés que l’armée d’Aion était un plein chaos comme il s’attendait, il a acquiescé à l’adresse de tout le monde proche de lui.
Le plan a débuté.
Noma s’est étiré en tendant bien ses deux bras, et comme si rien de mal se produisait, il est retourné au banquet avec ses camarades.