Chapitre 3 : La différence entre les dieux et les géants est incroyablement injuste – FIN.
Partie 1 Chapitre 03
Un certain jour d’un certain mois, le garçon et Waltraute se sont disputés.
Cela s’est passé pendant un de leurs rendez-vous. Comme d’habitude, ce rendez-vous est né d’un défi lancé par le garçon à la (soi-disant) réticente Waltraute. Il l’avait défiée à un concours de pêche. Le garçon n’avait pu attraper que des bottes et des seaux, mais lorsqu’il a gonflé ses joues de frustration juste avant la fin du temps imparti, il a accidentellement accroché les vêtements de la déesse de la mer Rán et a gagné la compétition. (Soit dit en passant, cela signifiait que Rán était à moitié nue lorsqu’elle a été tirée hors de l’eau, alors Waltraute l’a réprimandé injustement.)
Quant à l’histoire derrière la dispute susmentionné…
« Waltraute, tu es vraiment grande. »
« Oui, être grande donne un avantage au combat. C’est pourquoi j’ai été conçu de cette façon. »
« Je ne grandis pas, peu importe ce que je mange. J’aimerais que mes jambes soient aussi longues que les tiennes. »
« Hyaahn !? N-ne commence pas à te frotter là, espèce d’idiot ! »
Mais ce n’était pas la cause de la dispute.
« Il fait tellement chaud. »
« O-oui. Le dieu de la moisson Freyr fait peut-être trop d’efforts aujourd’hui. »
« Tu n’as pas chaud en portant cette armure ? »
« Une fois que tu es habitué, ce n’est pas un problème. »
« Hmm. Tu n’as pas d’astuce pour qu’il fasse frais à l’intérieur, n’est-ce pas ?»
« Nwaaaaaahhhh !? Où penses-tu coller tes maaaaaaaains ! »
Mais ce n’était toujours pas la cause de leurs disputes.
« Les ignames ! »
« Pant, Pant, Pant … O-oui. Mais ne les touche pas si tu n’as pas l’intention de les manger. Ils te donneront de l’urticaire. »
« Des ignames, des ignames. »
« …D’accord, Norns, tu es la déesse du destin. Cela n’arrive pas. Je peux supposer à partir des deux incidents précédents que cela sera une sorte de punch line obscène. Cependant, j’ai des doutes quant à savoir si cela compte toujours comme simplement « obscène » si ses choses se dirigent vers une zone plus délicate-…gyaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhh ! »
Les trois déesses Urðr, Verðandi et Skuld qui étaient généralement complètement inexpressives se mirent à taper des mains et à rire, mais ce n’était pas non plus la cause de la dispute.
Tout a commencé avec le cheval blanc que la Walkyrie montait toujours. Lorsque Waltraute est arrivé dans le monde humain de Midgard, le garçon a levé les yeux vers elle et lui a posé une question.
« Je veux le monter aussi. Est-ce-que je peux ? »
« Mh. » Waltraute tenait les rênes pour contrôler les mouvements du cheval blanc.
« Malheureusement, je ne peux pas le permettre. »
Étant donné la taille du garçon, il aurait été difficile pour lui de monter un cheval normal. Il aurait pu être capable de monter quelque chose comme un poney, mais il lui semblait impossible de gérer une si grosse bête. Cela finirait évidemment en rodéo.
Et en plus de cela, le cheval de Waltraute n’était pas un cheval normal. Il s’agissait d’un dispositif destiné à garantir le bon déroulement d’un voyage à travers Bifröst. Le Bifröst décomposait son « existence », mais le fait d’y ajouter intentionnellement une impureté lui permettait de se déplacer plus rapidement et plus précisément. D’autres dieux utilisaient également Bifröst, mais ils n’étaient pas capables de voyager à 87 % de la vitesse de la lumière ou d’atterrir avec une marge d’erreur de seulement quelques centimètres comme le pourrait une Valkyrie.
Ce cheval blanc spécial n’était pas aussi simple à manier qu’un cheval normal. Il n’y avait aucune chance qu’elle puisse confier à ce garçon du monde humain les rênes d’un cheval brutal qui était connu pour désarçonner facilement un dieu moyen.
Mais il semblait que le garçon ne comprenait rien à tout cela.
« Pourquoi pas ? Pourquoi pas ? Je veux le monter ! Je veux le monter !!”
« Soupir. Ce cheval mesure près de 2 mètres. Peux-tu au moins grimper dessus ? »
La Valkyrie le lui a refusé gentiment.
« Euh… euh… »
Mais le garçon a soudainement commencé à fouiller dans le sac sur son dos.
« Carotte. »
Et le cheval blanc s’agenouilla aussitôt.
Waltraute serra les dents et dit : « Kh, alors tu n’es qu’une bête !! »
« Grimpe ! ! »
Alors que le garçon tentait de s’agripper au cheval, la Valkyrie a attrapé le haut de son corps à deux mains et l’a placé juste devant elle.
L’air insatisfait, le garçon dit : « … Non. Tu ne peux pas me soutenir par derrière. Je dois tenir les rênes tout seul. »
« Pourquoi insistes-tu autant à ce sujet ? Si tu veux aller quelque part, je peux t’emmener n’importe où dans le monde humain. »
« Le but est de le contrôler moi-même !! »
« Eh bien, malheureusement, je ne peux pas le permettre. »
C’était la réponse honnête de Waltraute après avoir considéré la différence fondamentale de capacité physique entre un humain et une Valkyrie, mais les joues du garçon se sont visiblement gonflées.
« Je peux le faire !! Même si je ne peux pas le faire maintenant, je vais m’entraîner à fond et ensuite je le ferai. »
« Non, le problème est à un tout autre niveau. »
« Je peux le faire !! »
« C’est la même chose que d’avoir une course entre un humain et un léopard. Ce n’est pas quelque chose qui vaut la peine de fournir des efforts. »
« Je peux-… »
« Je t’aiderai pour tout ce qu’un humain ne peut pas faire. Je ne sais pas si un humain peut m’aider pour tout ce que je ne peux pas faire, mais je ne suis pas borné au point de demander un échange équivalent. »
« Euh… Uuuhh… !! »
« Hum ? »
Waltraute s’est rendu compte que quelque chose était étrange.
Le garçon tenu entre ses bras tremblait. Elle essaya de regarder son visage, mais avant qu’elle ne puisse le faire, le garçon leva la tête et cria.
« Ferme-la ! Idiote !! Si je travaille dur… Si je travaille dur, je peux devenir fort !! Wahhh !! »
« Attends… Pou-Pourquoi pleures-tu !? »
« Byahhh !! »
Le garçon se faufila hors des bras de Waltraute et sauta à moitié du cheval blanc. Il s’enfuit avec les bras en l’air et des X dans les yeux.
Waltraute était complètement abasourdi.
« …Qu’est-ce que c’était ? », a-t-elle marmonné.
Son cheval blanc tordit son cou épais pour regarder son maître.
Ses yeux ronds semblaient dire : « C’est mauvais. Les humains ont de nombreuses façons de pleurer, mais « byahhh » c’est mauvais. »
Partie 2 Chapitre 03
« Oui, ‘byahhh’ est définitivement mauvais », a déclaré Rossweisse, la 9e sœur de Valkyrie, une fois que Waltraute est retournée dans le monde céleste d’Asgard.
Waltraute était la 4e sœur.
Même si elle était la plus jeune des neuf sœurs Valkyrie, Rossweisse était une beauté froide 170cm (bien qu’elle ait une poitrine complètement plate). Le système des Valkyries sélectionnait naturellement les personnes qui avaient une affinité avec les dieux et les humains, mais à cet âge, il y avait probablement beaucoup de gens dans le monde humain de Midgard qui voudraient qu’elle les regarde de haut et les agresse verbalement.
La 3e piste de Bifröst avait été complètement transformée en un point de rassemblement pour les dieux et d’autres Valkyries étaient là en plus de ces deux-là. Ils étaient assis directement sur la piste et parlaient de quelque chose. Peut-être était-ce dû à leurs voyages constants sur les champs de bataille, mais elles ne montraient aucune résistance particulière à l’idée de s’asseoir dans une zone vide de chaises ou de tables de grande classe.
« M-mais… Je ne comprends pas pourquoi le garçon devient si émotif à ce sujet. Je suppose que les humains ne sont pas aussi simples qu’ils peuvent le paraître. Mais comme je suis allé à ce rendez-vous pour le récompenser d’avoir gagné une compétition, je ne peux pas permettre qu’il se termine sur une si mauvaise note. »
« Tu as probablement blessé sa fierté », a déclaré la 2e sœur Gerhilde sans trop y réfléchir.
Elle était du genre stratège intellectuelle et on ne la voyait jamais sans ses lunettes. Elle a passé ses doigts sur leur monture pendant qu’elle parlait.
« Les hommes de Midgard utilisent leur bravoure comme baromètre de leur vertu. Sire Odin leur a appris à être ainsi. Ce garçon se trompe excessivement s’il considère une Valkyrie de la même manière qu’un humain, mais il a peut-être honte d’être constamment protégé par une femme. »
« Hum. »
« Qu’en pensez-vous, sœur Brynhildr ? »
La 9e sœur Rossweisse a tourné la conversation vers la sœur aînée Brynhildr, mais son expression n’a montré aucun changement particulier. Elle bougea simplement légèrement son œil pour regarder la 4e sœur, Waltraute.
« … Désolée, mais je doute que je puisse vous donner une réponse décente sur ce sujet, » dit-elle d’une voix sans émotion. « Ma relation avec l’humain Siegfried a pris une tournure désastreuse. Non seulement les conseils de quelqu’un qui a échoué ne seraient d’aucune utilité, mais ils pourraient aussi rendre votre décision encore plus confuse. »
« Chehh… »
La 9e sœur Rossweisse semblait plus insatisfaite de l’absence de réponse que du subtil manque d’émotions.
La deuxième sœur Gerhilde a regardé vers la fin de la piste et a dit : « Toute réponse reçue basée sur des conjectures n’est qu’une illusion. Comme tu peux toujours recueillir plus d’informations, ne serait-il pas préférable de simplement en recueillir davantage si tu ne connais pas la réponse ? »
« Peut-être. Voyons voir… »
La 4e sœur Waltraute a regardé par-dessus le bord de la 3e piste et dans le monde humain de Midgard.
Elle a repéré le garçon balançant un bâton en bois devant sa petite maison.
« Woosh, whoosh !! »
« … Qu’est-ce qu’il essaie de faire ? »
Waltraute fut soulagée de constater qu’il ne semblait plus contrarié, mais elle fronça également les sourcils. Les parents du garçon qui fumaient du bacon dans la cour ont dû ressentir la même chose car ils ont posé une question à leur fils qui avait soudainement commencé à agir ainsi.
Le garçon a répondu : « Eh bien, je me suis disputé avec une amie aujourd’hui. »
« Je ne suis pas une amie !! C’est toi qui as demandé de m’avoir pour femme ! »
« Waltraute, devrais-je comprendre ta façon de réagir super, super, super rapidement pour signifier que c’est un choc pour toi ? »
« Cette information est liée aux règles et au résultat de notre compétition. Je ne peux pas le laisse me traiter de manière aussi ambiguë !! »
« Oui oui. Eh bien, cette amie est vraiment forte, a toujours le dos droit et n’a jamais peur de rien. Tout en parlant, le garçon continuait à faire tourner le bâton. « Mais je doute que cette amie soit toujours forte. Elle pourrait attraper froid ou se blesser. »
« … »
Cela ne serait jamais un problème pour les résidents d’Asgard qui mangeaient des tonnes de pommes d’immortalité cultivées par la déesse Iðunn, mais Waltraute restait silencieuse.
« Donc, si cette amie a des problèmes et ne peut pas utiliser sa force normale, je veux avoir la force de la soutenir. Je ne peux pas toujours être protégé par cette amie. Je veux être fort. Une fois que je serai forte, je pourrai soutenir Waltraute. Nous pouvons être nés dans des endroits différents et avoir différents de talent ou autre, mais cela n’a pas d’importance. Mais… »
Le garçon s’est tu.
Une sueur désagréable a commencé à couler du corps de Waltraute.
Quelle idiote avait-elle été pour lui dire que c’était impossible et que cela ne valait pas la peine de travailler ?
Le garçon de Midgard leva alors la tête et parla avec un faible sourire sur le visage.
« Mais je vais essayer même si c’est impossible ! Même si je n’obtiens pas des résultats parfaits tout de suite, je pourrai peut-être me rendre utile d’une autre manière. J’espère pouvoir aider Waltraute d’une manière ou d’une autre. »
En tant que représentante des neuf autres sœurs Valkyrie qui avaient entendu cela depuis la 3e piste, la 2e sœur Gerhilde a posé une question rapide.
« As-tu quelque chose à dire pour ta défense ?»
« Je suis désolééééééééééé !! » s’écria Waltraute en se mettant à genoux et en se prosternant.
Dans des moments comme celui-ci, la 4e sœur Waltraute pouvait devenir plutôt athlétique.
Partie 3 Chapitre 03
Waltraute voulait partir directement vers la maison du garçon, mais les 8 autres Valkyries l’ont retenue. On pourrait facilement l’oublier, mais son travail consistait à rassembler les âmes des plus excellents morts de guerre en vue de la bataille finale du Ragnarök. Si elle s’introduisait de force dans cette maison du monde humain de Midgard, les parents pourraient très bien craindre que leur fils ne meure bientôt.
Et donc Waltraute a envoyé les deux corbeaux Muninn et Huginn à la place.
Mais ils avaient leurs plaintes.
« Tu sais, tu sembles avoir oublié…
« Mais nous sommes en fait les éclaireurs privés de Sire Odin. »
Mais malgré leurs plaintes, ils se sont envolés frénétiquement une fois que plusieurs Valkyries les ont regardés fixement. Il semble que les corbeaux aient dû admettre qu’ils étaient des coursiers pour l’ensemble du monde céleste.
Les corbeaux arrivèrent à Midgard et regardèrent par la fenêtre de la chambre du garçon, mais…
« Hum ? Le garçon n’est pas là. »
« Quoi ? » dit Waltraute alors qu’elle regardait Midgard depuis la 3e piste.
Il était tard dans la nuit. Même une Walkyrie qui n’était pas familière avec les coutumes du monde humain savait qu’un garçon de son âge ne devrait pas être dehors si tard.
« Où est-il allé ? »
« Il y a une sorte de carte dans sa chambre. »
« L’écriture est vraiment mauvaise, mais je pense qu’’il est écrit » voyage d’entraînement « . »
Quand Waltraute a entendu cela, elle a vraiment pris sa tête dans ses mains. Avec cela, il n’y avait aucun moyen pour elle d’affronter ses parents.
« Où est parti ce garçon ? D’après nos expériences précédentes, je doute qu’il reste à Midgard ! »
Ce garçon avait déjà tenté de se rendre dans deux mondes différents parmi les neuf mondes qui ramifiaient de l’arbre du monde. C’était assez rare pour quiconque à Midgard, mais ce garçon l’avait complètement désarmer. Il ne serait pas surprenant qu’il ait eu une idée folle comme celle de se rendre dans le monde géant de Jötunheimr afin de boire l’eau jaillissant de la source de la sagesse.
Mais les informations fournies par Muninn et Huginn allaient au-delà des attentes de Waltraute.
« Eh bien, si ce que dit cette carte est exact… »
« On dirait qu’il a l’intention d’explorer le monde du feu de Muspelheim. »
« C’est le quartier général de l’ennemi gouverné par le le maléfique Surtr !! » s’écria Waltraute.
« Pourquoi ce garçon se dirige-t-il encore une fois vers une zone dont le niveau de danger est rouge ?! »
Lorsque la bataille finale du Ragnarök eut lieu, il était dit qu’un grand nombre d’esprits maléfiques et de géants seraient traînés hors de ce monde à l’aide du navire géant Naglfar fabriqué à partir des clous des morts. C’était le lieu le plus maléfique de tous. Et Surtr, celui qui régnait au sommet de tout ce mal, brûlerait les neuf mondes avec son épée brûlante.
« Hmm. Si un humain essaie d’apprendre les techniques de combat et la magie d’Asgard, cela prend des décennies. Il essaie peut-être de prendre un raccourci en utilisant un système différent », suggéra l’un des corbeaux.
« Idiot. Ils ne lui apprendraient jamais simplement leurs techniques ou leur magie ! Ils ne feraient que le tromper et dévorer son âme !! Merde. Est-ce que mon commentaire stupide a poussé le garçon si loin !? »
Comme Odin et le reste des Æsir n’exauceraient pas aussi facilement les souhaits des gens, il n’était pas rare que les sorciers vénèrent Surtr ou Hel, la reine des enfers, qui avait de grand pouvoir en utilisant un système différent.
Mais une Valkyrie comme Waltraute savait bien quel sort attendait ceux qui prenaient de tels raccourcis. Certains ont eu leur âme prise par la reine des enfers et certains ont même eu leur âme détruite par une Valkyrie. Dans tous les cas, il n’y avait aucun espoir pour eux.
Elle monta précipitamment sur son cheval blanc et demanda l’autorisation d’utiliser la 3e piste.
« … Tch. Trop de trafic de données. Je ne peux pas activer le Bifröst tout de suite. »
Elle lança un regard noir à Heimdallr le gardien, mais le timide contrôleur s’est contenté de hocher la tête.
Elle a regardé dans le ciel au-delà de la fin de la 3e piste et a ouvert de grands yeux.
Elle a regardé l’intégralité du monde humain de Midgard.
« …Le voilà. Il ne se déplace qu’à pied, il n’est donc pas encore sorti de Midgard. Je peux toujours le faire faire demi-tour. Aucune ombre noire ne s’emparera de son âme !! »
« Que devrions-nous faire ? » demandèrent les corbeaux.
« En raison du trafic de données, il faudra 20 ou 30 minutes avant que Bifröst puisse s’activer. Vous devriez être en mesure de le joindre plus rapidement. Contacter le garçon et informez-le du danger. Utilisez vos mots pour l’arrêter avant que j’arrive !! »
« Compris. »
En écoutant les paroles de Muninn et Huginn, Waltraute se concentrait tout en étant assise au sommet de son cheval blanc. De nombreux processus magiques étaient exécutés à grande vitesse, mais elle ne supportait pas que les appareils environnants avec des vitesses de transfert de données médiocres ne puissent pas suivre.
« Le voilà. Nous avons trouvé le garçon », rapporta l’un des corbeaux.
« Hey ! Attends, attends !! »
(D’accord !!)
Le garçon parut surpris par l’apparition soudaine de Muninn et Huginn.
« C’est Huginn et Muninn, » dit-il.
« Oui, c’est Muninn et Huginn. »
« Avez-vous été obligé de courir pour me donner un message à nouveau ? »
« Il fallait vraiment que tu te souviennes de cette partie ! »
Les deux corbeaux volèrent autour du garçon.
« S’il te plaît, ne va pas dans le monde du feu de Muspelheim ! Ce n’est pas un endroit aussi sûr que tu ne le penses !! »
« Si ce n’est pas dangereux, je ne peux pas m’y entraîner. »
« Bon point, mais nous disons que son niveau de difficulté est trop élevé pour que tu puisses passer au niveau supérieur !! Même si tout le monde n’est pas un grand roi démon, c’est un peu comme une île remplie de petits rois démons. Tu ne peux pas y gagner de points d’expérience !! Tu vas juste te faire botter le cul !! »
« Tu n’es équipé que de vêtements en cuir et d’un bâton en bois ! Un débutant est censé s’entraîner en errant juste à l’extérieur de la ville et en retournant à l’auberge quand sa santé est trop basse ! Tu dois rassembler de l’argent, de l’équipement, chercher des membres du groupe, et toutes sortes d’autres choses avant de t’y rendre ! »
« ??? »
Soit parce qu’ils avaient utilisé trop de jargon, soit parce qu’ils n’avaient pas planifié leur argumentation, le garçon ne comprenait pas tout.
Muninn et Huginn continuèrent de piailler.
« Et tes parents ne t’ont-ils pas appris que les esprits maléfiques et les géants de Muspelheim n’ouvriront jamais leur cœur à un humain ? Pourquoi irais-tu dans un endroit aussi dangereux ? »
« Eh bien… » Le garçon balança son bâton de bois. « Je veux m’entraîner seul au même endroit que les gens de Muspelheim. »
« Quoi ? »
« En mettant de côté le fait qu’il n’y a pas de ‘peuple’ à Muspelheim, qu’est-ce que tu veux dire ? »
« Notre monde humain est protégé par les dieux et Waltraute, n’est-ce pas ? Cela reviendrait à lui demander de contrôler le cheval pour moi. Pour devenir vraiment fort, je dois travailler dur par moi-même ! »
« …Mh. Alors c’est ça, marmonna Waltraute en tenant les rênes de son cheval blanc et en fronçant les sourcils. »
Il était vrai qu’utiliser cette méthode pouvait permettre à une âme humaine de contacter les habitants du monde du feu de Muspelheim et d’acquérir des compétences et de la magie tout en évitant d’être contaminée.
Si l’on faisait exactement les mêmes choses mais en changeant de lieu, il n’y aurait aucun problème.
La Valkyrie avait le sentiment que travailler en dehors de la protection des dieux ne ferait que diminuer sa vitesse de croissance, mais elle était soulagée qu’il ne songe pas à emprunter le pouvoir du souverain du monde du feu ou de la reine des enfers.
« Dans ce cas, il aurait dû me demander de lui enseigner ! Non, non, attends. C’est moi qui l’ai repoussé en lui disant que c’était impossible. »
L’humeur de Waltraute a sombré dans l’auto-condamnation.
La cause de tout cela, c’était vraiment elle.
En tout cas, la situation pouvait se résumer ainsi : ce garçon de Midgard se dirigeait vers Muspelheim. Cependant, il ne recherchait pas les compétences et la magie maléfiques des esprits maléfiques et des géants. Il voulait simplement un environnement pour s’entraîner sous son propre pouvoir, hors de la protection des dieux.
Si c’était tout, il ne prenait pas de raccourci ou ne s’engageait pas sur la voie de l’hérésie.
Le résultat final était parfaitement acceptable, il n’y avait donc aucun besoin pressant pour elle de l’arrêter en utilisant l’autorité d’une Valkyrie.
Pourtant…
« La question est de savoir si les habitants de Muspelheim accepteront ou non le garçon. Les chances sont extrêmement faibles. Est-ce que le ramener est le seul moyen de protéger le garçon ? »
Waltraute était un peu réticente à le faire car c’est sa surprotection qui a provoqué la situation en premier lieu, mais elle n’avait pas le choix ici.
La Valkyrie commença à penser à le ramener sain et sauf chez lui, puis à l’introduire dans un menu d’entraînement qu’un humain pourrait gérer.
Alors qu’elle réfléchissait, les voix du garçon et des deux corbeaux atteignirent ses oreilles.
« Mais il est vrai que Muspelheim est un endroit dangereux », a déclaré l’un des corbeaux. « Et si tu utilisais le savoir des Æsir comme raccourci ? Nous pouvons te donner cette connaissance. Il n’y a pas besoin d’être téméraire. Le Seigneur Odin nous a ordonné de rassembler des informations à travers tout le monde céleste, donc nous avons beaucoup de choses à t’apprendre. »
« En fait, ne penses-tu pas que Waltraute voulait jouer le rôle du tuteur sexy ? » ajouta l’autre corbeau.
« Hé, attendez !! » cria Waltraute. « N’invente pas de bêtises, imbécile !! »
« Hum », a déclaré le garçon. « Je veux que vous gardiez ce secret pour Waltraute. Je ne veux pas l’inquiéter. »
« Je suis déjà incroyablement inquiète, imbécile !! »
Waltraute a de nouveau décidé de ramener ce garçon chez lui, mais alors…
« Et c’est un voyage d’entraînement viril. M. Nebby de mon quartier dit que les hommes partent en voyage pour devenir plus forts ! »
« Non ! C’était juste un esprit libre essayant de se montrer !! » se plaignit Waltraute.
« Je vais faire un voyage d’entraînement viril ! Et une fois que je serai fort, Waltraute me fera un tas d’éloges ! !! Alors gardez ce secret ! !»
« …………………………………………………………………………………………… Euh. »
Lorsque Waltraute l’a entendu parler comme s’il préparait secrètement un cadeau d’anniversaire, elle a laissé échapper un gémissement alors que le processus de départ pour la 3e piste continuait.
Pour sa sécurité, elle devait partir et le ramener immédiatement.
Mais si elle faisait ça, le plan touchant du garçon serait ruiné.
Waltraute, obsédé par la bataille, ne détestait pas ce genre d’effort pour obtenir de la force.
L’entraînement était un combat contre soi-même.
Celui qui continuait à travailler tout en écartant toutes les tentations et les échecs obtiendrait des bénédictions définitives. Elle ressentait une juste beauté dans ce fait.
Et elle savait aussi exactement à quel point il était impoli pour un tiers de briser ce magnifique désir d’accomplir.
Et donc…
Tout en jurant en silence que c’était pour des raisons purement officielles et non parce qu’elle avait été ébranlée par le fait qu’il imaginait les éloges qu’il recevrait d’elle, elle prit la parole.
— Je-je ne peux pas l’arrêter, marmonna finalement Waltraute. « Je ne peux pas croire ça ! Je ne peux pas arrêter ce garçon maintenant !! »
Partie 4 Chapitre 03
Malgré ses dires, Waltraute décolla de la piste de Bifröst et descendit vers le monde humain de Midgard tout en créant une aurore non naturelle dans le ciel nocturne. Après qu’elle soit descendue du cheval blanc, celui-ci disparut à nouveau dans la lumière.
Cependant, elle était loin du garçon.
Tout en maintenant ses distances pour n’être vu que pour une Valkyrie, Waltraute ouvrit grand les yeux et fixa intensément le garçon.
« Hum, » commencèrent Muninn et Huginn en rencontrant Waltraute. « Pourquoi ne retournez-vous pas à Asgard ? Vous pourriez plus facilement le surveiller. »
« Espèce d’idiot. J’ai besoin d’être rapidement là si quelque chose arrive. Le Bifröst ne peut être utilisé autour du monde du feu de Muspelheim ou du monde souterrain de Niflheim car le flux de puissance magique y est si étrange. C’est plus sûr d’être ici. »
« Si vous êtes si inquiète, vous auriez dû atterrir juste devant le garçon. »
« Elle est probablement trop embarrassée parce qu’ils ne se sont pas réconciliés après leur combat he-…bgyahhh !? »
Voyant Huginn sur le point d’être écrasé dans un poing, Muninn commença à trembler et changea de sujet.
« B-bien… Un garçon humain qui s’approche de Muspelheim est une chose, mais ne vont-ils pas se préparer à la guerre si une Valkyrie de première classe s’approche de leur quartier général ? ».
« Mh. Je peux les tuer pour récupérer ce garçon si c’est nécessaire. »
« Allez-vous bien ? » murmurèrent les deux corbeaux dubitatifs.
Le monde du feu de Muspelheim était la principale force ennemie du monde céleste d’Asgard.
Pas même une Valkyrie de première classe ne pouvait s’attaquer seule à ce monde. Si elle le pouvait, Muspelheim aurait été détruit depuis longtemps.
C’est-à-dire à quel point cet ennemi était dangereux, mais Waltraute a déclaré : » Si les choses progressent comme elles le font, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de risques. Bien sûr, je dois être préparé à toutes circonstances inattendues. »
» ? »
« Les chances que le garçon arrive un jour à Muspelheim sont très faibles, » dit simplement Waltraute. « C’est une île à l’extrémité de l’océan. On ne s’y rend pas simplement à pied. On n’y navigue pas non plus sur un bateau construit à la hâte. En fait, l’achèvement du navire géant Naglfar est l’un des signes du Ragnarök car il permet de traverser ce vaste océan. Je doute que ce garçon puisse accomplir quelque chose que la force entière de Muspelheim ne pourrait pas gérer. »
Traverser en volant dans les airs était possible, mais ils savaient tous que ce garçon ne possédait pas un tel pouvoir magique.
Certains des esprits maléfiques empruntés à Niflheim pour aider à préparer ce navire à Muspelheim pouvaient ignorer la gravité et traverser cet océan pour faire des dégâts à Midgard.
Cependant, il s’agissait d’un événement sporadique. Même une Valkyrie serait en danger si une armée de géants et de mauvais esprits attaquait, mais elle pouvait s’occuper d’un petit nombre de mauvais esprits avant qu’ils ne puissent attaquer le garçon.
Et donc…
« Ce garçon arrivera sur le rivage, mais il n’ira pas plus loin. Même ça, c’est traverser les frontières de Midgard, donc une grande aventure vers un autre monde. Le garçon abandonnera sur le rivage. Si je lui dis que son voyage l’a rendu fort à son retour, tout sera fini. »
« Je suppose que les jambes du garçon seront au moins plus fortes. »
« O-oui. Je ne peux pas le nier. Il a déjà essayé de voyager dans trois mondes différents », admit la belle Valkyrie qui était la force motrice du garçon.
En tout cas, il semble que tous les détails soient réglés.
Le monde de feu de Muspelheim était un endroit dangereux, mais le garçon ne courait aucun risque s’il n’y arrivait jamais.
Mais quelqu’un arriva. Une personne que Waltraute ne s’attendait pas à voir.
« Oh, Mr. Loki. Que faites-vous ici ? »
« Oh, quelle coïncidence. Je suis heureux de te voir. »
» !? Tout à coup, je sens qu’une tempête approche ! !! » a crié Waltraute.
« C’est le joker des Æsir pour vous », commenta l’un des corbeaux.
« J’ai des affaires à régler à Muspelheim. Tu vas aller te baigner dans l’océan, mon garçon ? »
« Quelle coïncidence. Je vais à Muspelheim, aussi. »
« Non, attends. Il n’a pas le Naglfar ! » argumente la Valkyrie. « Loki lui-même est peut-être capable de se transformer, mais il ne peut pas créer assez de portance pour transporter ce garçon, même s’il se transforme en faucon ! ».
Mais Loki continua, « Alors que dirais-tu que je te donne un ascenseur ? Il se trouve que j’ai une plume d’Icare, alors accroche-toi à moi. »
« Icare ! !! » cria le garçon avec excitation.
Waltraute était sur le point de briser tout ce qui était à sa portée.
« Ce dieu du mal est vraiment un plaisantin ! »
« Et il vient d’introduire un objet de la mythologie grecque. Mais vous avez déjà traversé d’autres cadres lorsque vous avez mentionné les gymnases et utilisé le système métrique, donc je suppose que cela ne vient pas de nulle part. »
» Mais si ce monde a des ailes que même un humain peut piloter, le défi initial d’escalader l’arbre du monde par ses propres moyens ne perd-il pas tout son sens ? Et cela ne nécessite même pas de s’appuyer sur les objets grecques. Wayland a créé des ailes très similaires, donc… gygygygygyaahh !? N-ne…ne m’étranglez pas comme ça ! »
« Comment osez-vous cracher sur les résultats d’une compétition stricte pour laquelle un humain a risqué sa vie. On dirait bien que les corbeaux ont besoin d’apprendre les bonnes manières avant de savoir parler. »
Plus important encore, le garçon était sur le point d’accepter l’invitation de Loki et de se rendre dans le monde du feu de Muspelheim. Le niveau de danger était très, très différent entre faire demi-tour à la plage et entrer réellement dans le monde du feu.
« Je vais vraiment tuer ce dieu maléfique cette fois-ci. En y réfléchissant, si nous le tuons au lieu des géants et des mauvais esprits, cela n’empêcherait-il pas le Ragnarök de se produire ? »
Waltraute tenait fermement une lance de foudre destructrice dans sa main droite.
» Non, attends. Si tu attaques Loki maintenant, le garçon ne sera-t-il pas pris dans l’explosion ? »
« Uuh… !! »
« Et il semble que Loki le sache. Il sourit dans cette direction. »
« Gaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !! »
Waltraute tira des lances de Foudre destructrice sans distinction dans le ciel nocturne et faillit toucher le loup qui courait constamment après la lune.
S’approcher imprudemment de Muspelheim pouvait facilement les amener à se préparer à la guerre.
La Valkyrie serra les dents et marmonna pour elle-même.
» (Mais s’il le faut, je ramènerai ce garçon même si cela déclenche une guerre. Oui. Je ne peux pas utiliser le Bifröst près de Muspelheim, mais je peux toujours fendre la mer avec une Lance de Foudre Destructrice. Je dois prendre la responsabilité de laisser ce garçon seul.) »
« Cette idiote amoureuse pense à quelque chose de fou tout en essayant de le faire passer pour son obsession du combat ! »
Partie 5 Chapitre 03
Surtr, le souverain du monde de feu de Muspelheim, avait noté avec précision l’emplacement de Loki et du garçon alors qu’ils approchaient (ainsi que l’emplacement de la Valkyrie dont les yeux émettent une lumière effrayante).
Que ce soit parce qu’il était un géant ou parce qu’il était un souverain maléfique, Surtr était grand.
Tout d’abord, il mesurait plus de 4 mètres de haut. Il avait également assez d’énergie en lui pour activer une épée magique avec un pouvoir destructeur suffisamment grand pour brûler l’arbre du monde.
Lorsque Loki atterrit sur le sol, il est entouré d’une armée de géants de Muspell qui résidaient dans le monde du feu et d’une armée d’esprits maléfiques envoyés depuis le monde souterrain de Niflheim. Cependant, Loki se contenta de lever négligemment les deux mains avec un mince sourire.
Surtr dit : « Que faites-vous ici ? Vous savez sûrement ce qu’est cet endroit. »
« Mon camp a peut-être changé quand je suis devenu beau-frère avec Odin, mais à l’origine, du sang de géant coulait dans mes veines. »
« Le sang de géant de Jötunheimr. Vous n’avez aucun lien avec Muspelheim. »
« Il y a beaucoup de race de géants ? » demanda innocemment le garçon.
Toujours souriant, Loki répondit : « Les Vanir voisins étaient à l’origine considérés comme un type de géant plutôt que comme un type de dieu. Ils sont un bel exemple de la façon dont la race ne détermine pas si vous êtes bon ou mauvais. »
« Oh… »
« Normalement, les géants font entre 3 et 5 mètres de haut. Mais quand les Vanir sont devenus des dieux, certains ajustements ont été faits pour qu’ils aient la même taille que vous, les humains. Même la déesse Freyja, connue pour être la plus belle de toute la mythologie nordique, est issue des Vanir. En d’autres termes, elle a du sang de géant. »
« Il y a donc vraiment toutes sortes de géants », dit le garçon, les yeux pétillants.
Cependant, Surtr n’allait pas rester silencieux.
Les Æsir avaient unilatéralement décidé que les résidents de Muspelheim étaient des géants qui avaient pris le chemin du mal pour une raison autre que leur race, donc cela n’aurait pas dû être surprenant.
De plus, Loki avait délibérément choisi ses mots afin d’infliger des piques à Surtr tout en utilisant l’innocence du garçon comme amortisseur.
Et le garçon était complètement inconscient de ce qui se passait.
« Qu’est-ce que c’est ? » demanda le garçon en désignant l’armée de mauvais esprits qui les entourait.
Malgré le ridicule de l’idée, il était possible qu’il pense qu’ils étaient là pour accueillir Loki et lui.
« Ce sont des esprits maléfiques qui se sont alliés aux forces de Muspelheim », répondit Loki.
Il pouvait sembler étrange que les mauvais esprits soient les ennemis des dieux, mais les dieux utilisaient les morts de guerre des Einherjar comme leurs propres soldats. Ils étaient les esprits soldats du côté du mal, c’est pourquoi on les appelait les mauvais esprits. La ligne tracée par les Æsir était très simple et assez injuste.
Et ceux qui commandaient les géants Muspell et les mauvais esprits étaient Surtr, un géant, et Hel, la reine des enfers qui possédait du sang de géant. Mais tout comme les Vanir étaient à l’origine des géants, Surtr et Hel possédaient également les attributs des dieux.
En d’autres termes…
L’organisation du monde céleste d’Asgard et du monde du feu de Muspelheim était en fait très similaire. La principale différence résidait dans l’emplacement.
Si Muspelheim contrôlait le monde, ce serait eux qui seraient connus comme des dieux.
« …Oh, donc ce sont des esprits maléfiques, » murmura le garçon en écarquillant les yeux.
Cependant, il n’était pas terrifié et n’essayait pas de fuir ces « choses répugnantes » comme le feraient les autres humains.
Pour une raison ou une autre, il a sorti quelques snacks du sac qu’il portait sur son dos, les a placés sur une assiette de fortune qu’il avait fabriquée à partir d’une grande feuille, et les a tendus vers les mauvais esprits.
C’était comme s’il faisait une offrande.
Et puis le garçon a joint ses mains et a parlé.
« N-Namu… »
L’armée d’esprits maléfiques a presque cessé d’être maléfique.
« H-hey !! Vous êtes l’ultime armée remplie de haine pour la bataille finale du Ragnarök ! Pourquoi vous avez tous cet air joyeux ! ? Et le Namu Amida Butsu est d’un cadre complètement différent ! !! » cria frénétiquement Surtr alors qu’il faillit subir une sévère perte de force militaire.
« Hah hah hah. » Le sourire de Loki était aussi pur que celui des (anciens) mauvais esprits. « On dirait que toutes les discussions que nous avons eues en plein vol ont porté leurs fruits. Mais même moi, je ne m’attendais pas à ce que ça aille aussi loin. »
« Loki, espèce de blagueur ! Mais qu’est-ce que tu viens faire ici ? Es-tu ici pour attaquer Muspelheim en tant qu’Æsir ? »
« Je suis à la fois un Æsir et un géant. Pour être franc, je n’ai aucun intérêt à diviser. » Loki a souri. « Je suis celui qui a presque détruit les Æsir en enlevant Iðunn pour qu’ils perdent la méthode de production des pommes d’immortalité. Et j’ai engendré les plus grands ennemis d’Asgard : le grand loup Fenrir, le grand serpent Jörmungandr, et la reine des enfers Hel. …Ne semble-t-il pas que vous me devez plus que je ne vous dois ? »
« Mhh… »
La colère de Surtr s’est refroidie.
« Alors pourquoi es-tu ici ? »
« Mon objectif était complet dès l’instant où j’ai posé le pied sur cette terre. »
« Quoi ? »
« Aussi… je sais. » Loki ignora la confusion de Surtr et posa sa main sur la tête du garçon à côté de lui. « Pendant que nous sommes ici, que diriez-vous d’exaucer le vœu de ce garçon ? »
Partie 6 Chapitre 03
Waltraute surveillait le garçon depuis un point situé à peine au-delà de la ligne de défense de Muspelheim.
Lorsqu’elle a entendu cette conversation, elle a murmuré : » Hm. Je doute que Loki agisse si gentiment sans raison. Que cherche-t-il ? …Ne me dites pas qu’il est intéressé par les hommes. »
Les deux corbeaux Muninn et Huginn ont parlé tout en volant à côté de Waltraute.
« Hm ? C’est… »
« Waahhh ! !! Dame Waltraute, regardez… regardez là-bas une seconde ! ! »
« Silence. Ne me parlez pas maintenant, c’est important. »
« Non, c’est plus important ! Je ne sais pas pourquoi, mais la zone interdite de Muspelheim a été déverrouillée ! » cria l’un des corbeaux. « C’est le Naglfar !! C’est le vaisseau géant Naglfar !! »
« …Quoi ? »
Elle était peu disposée à quitter le garçon des yeux, mais Waltraute fronça les sourcils et jeta un coup d’œil dans la direction indiquée par Muninn et Huginn.
Et elle a été laissée complètement sans voix.
Un certain nombre de grands navires blancs étaient alignés le long d’un quai sur le rivage de Muspelheim. Ils ne flottaient pas dans l’eau. Au lieu de cela, ils étaient alignés le long du sol plat et soutenus par de nombreux piliers en bois.
Ils devaient être en construction.
C’étaient les navires géants connus sous le nom de Naglfar. Pendant la bataille finale du Ragnarök, ils transporteraient d’innombrables esprits maléfiques et géants pour attaquer le monde humain de Midgard et le monde céleste d’Asgard.
Techniquement, il ne s’agissait probablement pas de simples navires, mais plutôt d’une version mobile du Bifröst.
Autour du monde du feu de Muspelheim et du monde souterrain de Niflheim, le flux étrange de puissance magique empêchait l’utilisation du Bifröst. C’était l’une des lignes de défense mises en place par les géants pour prévenir une attaque surprise des Æsir, mais cela rendait également difficile pour les géants l’utilisation de techniques de transport similaires.
C’est pourquoi ils avaient besoin de Naglfar.
Une fois que Naglfar se serait suffisamment éloigné de Muspelheim pour se trouver hors de portée de la zone défensive qu’ils avaient eux-mêmes mise en place, les géants et les esprits maléfiques à bord des vaisseaux pourraient être dispersés dans les neuf mondes. C’est ainsi que « la bataille qui mettrait fin au monde » se répandrait dans tous les mondes en un rien de temps.
L’achèvement du Naglfar était l’un des déclencheurs du Ragnarök.
En d’autres termes, un compte à rebours avant le Ragnarök pouvait être calculée par la durée de construction du Naglfar.
« …Qu’avait prédit le chef de la sagesse Mímir ? » demanda Waltraute.
« Je-je pense que le danger viendra probablement dans 300 ans… »
« Ce fou ! !! Il est terminé à plus de 90% ! D’après ce qu’on voit, ils pourraient être capables de le terminer dans une semaine ! ! »
Mais alors Waltraute reçut une communication dans son oreille.
C’était de la seconde sœur Valkyrie, Gerhilde.
« Nous avons reçu un rapport via Muninn et Huginn de ce que vous voyez. Waltraute, s’il te plaît retournez à Asgard. »
« Que vas- tu faire ! ? »
« Comme la date du Ragnarök a été avancée, nous devons aussi nous préparer pour la guerre. Nous devons commencer immédiatement. La différence réside dans le fait de savoir qui terminera les préparatifs en premier. »
« M-mais… !! »
La quatrième sœur Waltraute a regardé vers le monde de feu de Muspelheim.
Le garçon était toujours là.
Si le Ragnarök commençait maintenant et que les dieux et les géants s’affrontaient, le garçon serait très certainement pris au milieu de tout cela. Et une âme née dans le monde humain de Midgard n’était pas assez durable pour résister aux attaques des dieux.
Même son âme serait détruite.
Waltraute ne serait même pas capable de le récupérer en tant que membre des Einherjar.
Et la seconde sœur Gerhilde était probablement déjà consciente de ce danger grâce à Muninn et Huginn.
Malgré cette connaissance, elle a dit : « Nous avons toujours su que plus de 99% des résidents de Midgard mourront lorsque le Ragnarök commencera. Le stade où tu pouvais rester attaché à ce garçon est terminé. Tu dois changer ta façon de penser et te préparer pour le Ragnarök. »
« … !! »
Le son grinçant de quelque chose qui se tendait pouvait être entendu à l’intérieur du poing de Waltraute. Elle a bien failli écraser la partie de son armure d’aurores qui recouvrait sa main.
« Les informations que tu viens de recueillir seront très utiles », poursuit Gerhilde. « Nous pouvons utiliser ces informations pour frapper en premier Muspelheim dans une attaque surprise préventive. Je te verrais à la salle de contrôle stratégique du Valhalla. »
La transmission s’est terminée.
Les deux corbeaux se recroquevillèrent par peur de l’intention meurtrière venant de Waltraute, mais restèrent silencieux cela n’arrangea pas les choses.
Un des corbeaux a dit avec hésitation, « Mais si le Ragnarök a commencé, il n’y a vraiment rien que vous puissiez faire pour le garçon. »
« En fait, n’est-ce pas une bonne chose que nous ayons réussi à apercevoir le Naglfar ? Il aurait été achevé tôt ou tard même si cela n’était pas arrivé. Si nous l’avions pas remarqué, Midgard et Asgard auraient été pris au dépourvu. »
« …Une bonne chose ? » dit Waltraute à voix basse comme si c’était une malédiction. Elle se mit finalement à crier avec une haine claire dans la voix. « Sois maudit, Loki… Sois maudit, Loki ! !! Tu as amené ce garçon à Muspelheim parce que tu savais que cela arriverait, n’est-ce pas ? Tu as attiré Muninn et Huginn, les éclaireurs du monde céleste, pour qu’ils voient à quel point Naglfar avait progressé ! !! »
En raison de la distorsion du flux de puissance magique, le Bifröst ne pouvait pas être utilisé pour atteindre Muspelheim. Cette distorsion interférait également avec les autres magies d’Asgard, et certaines des zones les plus déformées ne pouvaient même pas être vues avec leur vision améliorée par la magie.
Surtr avait caché le chantier du Naglfar dans l’une de ces zones pour empêcher quiconque d’observer la progression de la construction. C’est pourquoi les Asgards basaient leurs décisions sur la prédiction du chef de la sagesse Mímir.
Alors pourquoi Waltraute et les corbeaux avaient-ils appris « par hasard » l’état d’avancement du Naglfar ?
La réponse est simple : ce n’était pas une coïncidence.
« Loki a ouvert de force la zone d’invisibilité depuis Muspelheim ! Son but était de nous permettre de voir Naglfar au moment où il se rapprochait dangereusement de son achèvement ! Et il a impliqué une âme du monde humain pour le faire ! »
« Mais… » Les corbeaux regardèrent le garçon qui posait des questions sur diverses choses dans le monde du feu de Muspelheim. « N’était-ce pas la bonne chose à faire en tant que membre des Æsir ? Même s’il nous a impliqués, Loki travaillait pour révéler les plans de Muspelheim. »
« Aucune chance », a immédiatement nié Waltraute. « De quoi est fait le Naglfar ? »
« Eh bien… »
« De quoi est-il fait ! ? »
« Des ongles des mains et des pieds des humains morts ! »
« Oui. Plus les humains meurent, plus le Naglfar s’achève rapidement. Les périodes de paix retardent son achèvement. Vous voulez dire que Loki a prédit l’avancement de la construction de Naglfar ? Bien sûr qu’il l’a fait. C’est lui qui a provoqué des éruptions volcaniques et des guerres à Midgard pour accélérer son achèvement.
Il ne faisait que montrer la destruction qu’il avait préparée.
C’était un plan moqueur qui convenait à ce plaisantin.
Mais le résultat final serait la disparition des neuf mondes. Et cela inclurait bien sûr ce garçon innocent.
« M-Mais pourquoi ! ? Pourquoi Loki fait-il ça ! ? »
« …Je ne peux même pas deviner, » répondit Waltraute à voix basse.
La cible de sa haine se tenait à côté du garçon qu’elle souhaitait protéger. Et les armées de Muspelheim se dressaient sur son chemin vers l’un ou l’autre.
Partie 7 Chapitre 03
« On dirait que ça a commencé », murmura Loki pour lui-même afin que Surtr ne puisse pas entendre alors que le géant aboyait des ordres à ses subordonnés géants et esprits maléfiques dans un coin du monde de feu de Muspelheim.
Le garçon à côté de Loki ne semblait pas comprendre la situation en regardant autour de lui les objets et les paysages qu’il n’aurait pas pu voir dans le monde humain de Midgard.
« Qu’est-ce qui a commencé ? »
« La bataille finale du Ragnarök. »
Même l’expression de ce garçon s’est raidie en entendant cela. Il semblait que même un humain de son âge connaissait le Ragnarök par ses parents ou un chaman.
Cela signifiait la fin des neuf mondes soutenus par l’arbre-monde Yggdrasil.
C’était la bataille finale qui allait tout brûler.
« V-vous plaisantez. »
« Pourquoi je plaisanterais ? »
« Mais… vous devez plaisanter ! Le vieux shaman riait toujours et disait que le Ragnarök est un évènement qui se passera dans très, très longtemps ! »
« Les dieux ont des informations plus précises que les humains. Et regarde. Tu peux voir Naglfar en train d’être achevé, non ? Tu as sûrement entendu les histoires. Il est presque terminé. A ce rythme, ça ne prendra même pas une semaine. »
« … »
Le garçon semblait sur le point de pleurer.
La seule raison pour laquelle il était capable de résister à l’obéissance de ses sentiments et de laisser échapper un gémissement était qu’il était venu ici dans un voyage pour devenir plus fort.
« Vraiment ? » demanda le garçon de sa voix rauque. « La bataille finale du Ragnarök commence vraiment ? »
Loki utilisa un peu de magie sur le garçon. Ce niveau de magie était utilisable même à Muspelheim.
Le garçon pouvait maintenant entendre les communications et les transmissions actuellement envoyées à travers le monde céleste d’Asgard.
« Si nous pouvons lancer une attaque surprise préventive maintenant, nous pourrons considérablement affaiblir les forces de Muspelheim ! C’est notre seule chance pour attaquer ! »
« Non, nous ne pouvons pas. Il y a trop peu de temps pour se préparer. Nous n’avons pas encore assez de morts de guerre Einherjar ! Nous devons nous concentrer sur la fortification de nos défenses plutôt que sur l’attaque ! »
« Même si l’attaque surprise préventive est un succès, une contre-attaque de Surtr pourrait brûler 40% de Midgard. »
« Cela n’a pas d’importance. Une fois que le Ragnarök commencera, les prédictions disent que plus de 99% d’entre eux mourront de toute façon. La protection d’Asgard est prioritaire ! Une fois que Naglfar sera terminé, ils se dirigeront directement ici ! »
Pour l’impuissant garçon humain, ces mots étaient bien trop cruels.
« Il fallait s’y attendre », dit Loki avec une expression indifférente. « Asgard fonctionne en supposant que la bataille aura lieu, donc leurs plans ont déjà éliminé la possibilité d’arrêter la bataille. Même si rien ne se passe maintenant, ils devront toujours attendre que le Ragnarök finisse par se produire. »
« Pourquoi êtes-vous venu ici, M. Loki ? »
« Pour causer une certaine perturbation dans cette hypothèse que cela arrivera tôt ou tard. »
Alors qu’il répondait, Loki démantela les ailes d’Icare en faisant fondre la cire qui maintenait les plumes ensemble et en sortit quelque chose.
C’était une épée avec un fourreau coloré d’un noir et rouge sinistre.
« Cette épée est Dáinsleif. C’est l’une des épées magiques de plus haut rang que même les humains peuvent manier. »
Une fois que cette épée magique était retirée de son fourreau, elle n’y retournait jamais tant que l’adversaire détesté n’avait pas été tué. Soit la cible était tuée, soit le manieur de l’épée perdait sa propre vie. Cette « épée des fins » aboutissait inévitablement à l’un ou l’autre résultat.
Un humain moyen pouvait facilement avoir le cœur détruit par la malédiction débordante, même s’il la tirait juste un peu du fourreau.
C’était une épée de destruction mutuelle.
Cette arme cruelle était surtout utile lorsqu’un écart extrême existait entre la valeur de la vie du tueur et la valeur de la vie du tué.
« Tu vas combattre ce Surtr avec ça ? »
« Ce n’est qu’une des nombreuses options. Le succès serait difficile, cependant, » admet volontiers Loki. « Après tout, Surtr possède sa propre épée magique qui peut mettre le feu à l’arbre-monde Yggdrasil et brûler les neuf mondes. Il a l’épée la plus puissante et sa force est bien supérieure à la moyenne. Je doute que je puisse gagner dans un combat direct. »
Alors qu’est-ce qu’il espérait faire ?
Loki a souri finement quand il a vu le regard de confusion dans les yeux du garçon.
« As-tu entendu parler du dieu nommé Höðr ? »
» ? »
« Ha ha. Je suppose qu’il ne devait pas être très connu à Midgard. Son corps était faible et il était aveugle. Contrairement à un dieu des moissons ou un dieu de la guerre, son rôle n’était pas de nature à avoir un grand impact dans l’histoire de l’humanité. »
« Qu’est-il arrivé à ce dieu nommé Höðr ? »
« Il était célèbre pour une certaine lance. Plus précisément, une lance faite de gui qui était trop jeune. Il existait une règle stipulant que rien ne pouvait nuire au dieu de la lumière Baldr, mais ce gui était exempté de la règle car il était trop jeune. Et Höðr a brillamment tué Baldr en utilisant une lance faite de ce gui dont personne ne voyait le danger. »
Loki a omis de mentionner que c’était en fait Loki lui-même qui avait donné à Höðr ce gui et que Höðr n’avait obéi aux instructions de Loki afin de la lancer pour plaisanter car il ne savait pas qu’il tuerait son frère aîné Baldr.
« Il y a toujours un angle mort. Si tu peux en profiter, tu peux même tuer le dieu de la lumière qui est censé ne pas pouvoir être tué. Et les dieux et les géants sont essentiellement les mêmes. Il y a de fortes chances que Surtr ait un tel angle mort. »
Un angle mort.
Un moyen de combattre qui n’implique pas d’utiliser l’épée contre l’épée.
Une méthode alternative qui s’écarte de la fonctionnalité standard et de l’usage standard.
« Je pense que Dáinsleif, l’épée de destruction mutuelle, devrait être utilisée, mais je n’ai pas l’intention de la tirer moi-même, » dit Loki. « J’ai l’intention de demander à Surtr de l’uliser. L’épée de destruction mutuelle jette une malédiction sur le tué et le tueur. Je ne peux pas gagner un combat direct, mais une fois que la malédiction de Dáinsleif aura été appliquée uniformément, Surtr est assurée de recevoir un certain niveau de dégâts en tant qu’utilisateur. »
Lors de la bataille finale du Ragnarök, plusieurs monstres tels que le grand serpent Jörmungandr, le grand loup Fenrir, et la reine des enfers Hel s’uniraient pour s’opposer à Asgard. Cependant, celui qui jouait le rôle le plus important était Surtr.
Son épée pouvait brûler l’arbre du monde et les neuf mondes.
En d’autres termes, s’il était vaincu à un stade précoce de la bataille, la conclusion finale serait grandement modifiée.
« Mais Surtr toucherait-il vraiment une épée aussi dangereuse ? »
« Normalement, non. C’est à ça que sert l’angle mort. »
Loki a sorti un autre objet de la cire des ailes d’Icare.
C’était un fourreau géant de plus de 3 mètres et une poignée d’épée géante qui correspondait.
Mais la lame elle-même était absente.
À la place, le fourreau contenait un trou de la taille parfaite pour Dáinsleif et la poignée contenait un trou de la taille parfaite pour la poignée de Dáinsleif.
« Je peux déguiser Dáinsleif pour qu’il ressemble exactement à l’épée magique à flamme de Surtr. De cette façon, Surtr tirera ‘accidentellement’ Dáinsleif. Peu importe la méthode utilisée, tu seras maudit si tu tires l’épée magique. Cela altérera le Ragnarök. »
Contrairement à un Æsir comme Loki, le garçon humain ou le géant Surtr seraient définitivement maudits s’ils tiraient l’épée magique Dáinsleif. Même si l’on dit que les dieux et les géants sont les mêmes à la base, l’origine de leurs pouvoirs (ce que les Æsir appellent le bien et le mal) est complètement différente.
Si Surtr pouvait être capable de résister à la malédiction qui s’échappait du fourreau, il i serait incapable d’y résister s’il dégainait complètement l’épée.
« Mais… » Le garçon a hésité. « Surtr aura des problèmes si tu fais ça. »
« Malheureusement, les Nornes ont déjà prédit que Surtr perdra la vie même si le Ragnarök se déroule parfaitement bien. Que cela se produise ou non, son destin est le même », dit Loki avec douceur. « Mais modifier à quel stade Surtr meurt affectera grandement la vie de ceux qui vivent dans les neuf mondes. Plus de 99% de Midgard mourra, donc ta mère et ton père sont en danger. Et plus de 80% d’Asgard mourra également, donc les chances ne sont pas bonnes pour Waltraute non plus. Si je peux changer considérablement ces chiffres, que penses-tu que je devrais faire ? »
« … »
Le garçon a baissé les yeux vers le sol, s’est tu, et s’est mordu la lèvre.
Finalement, il a parlé.
« Qu’elle est le pourcentage de réussite de ce plan ? »
« Il fallait que tu demandes ça, n’est-ce pas ? » Loki a souri. « Mon taux de réussite est de 30%… non, plutôt 20%. Il y a de fortes chances qu’il découvre la vérité en détectant le faible maléfice qui s’échappe de la fissure du fourreau modifié. Et même s’il ne le fait pas, l’épée magique de flamme symbolise Surtr. Je ne peux pas dire avec certitude s’il confondrait avec quelque chose d’autre l’arme qui a adhéré à son existence. »
Au mieux, les chances étaient de 30%.
Si il réussissait, Surtr et les forces de Muspelheim qu’il commandait seraient jetées dans le chaos. Surtr était leur plus grande puissance, donc Asgard attaquerait et réduirait Muspelheim en pièces s’il n’était plus là.
Le garçon est-il prêt à faire ce sacrifice afin de protéger le monde humain de Midgard et le monde céleste d’Asgard ?
Ou refuserait-il de se sacrifier et attendrait-il simplement la destruction des neuf mondes ?
Il a réfléchi.
Et il prit sa décision.
« …M. Loki. »
« Oui ? »
« Donnez-moi cette épée. J’ai une idée. »
Partie 8 Chapitre 03
« Muninn, Huginn. »
Avec une lance de foudre destructrice dans sa main droite, Waltraute a appelé les deux corbeaux qui volaient à proximité.
Elle a continué, « C’est assez. Vous retournez à Asgard. »
« Que vas-tu faire ? »
« Ne vous inquiétez pas pour moi. Si vous restez, vous serez seulement pris dans tout cela.”
Muninn et Huginn ne pouvaient pas la questionner davantage.
C’était parce que de multiples lances d’Éclair Destructeur volaient vers Waltraute venant de nombreuses directions à la fois.
Il y en avait dix-sept au total.
Ce déluge de lumière puissante poignardait du ciel à la terre.
L’air dans la zone environnante a tremblé. Un flash brillant de lumière a rempli un coin de la nuit et l’a éclairé comme le midi.
Une seule Lance de Foudre Destructrice créait une puissance de destruction suffisante pour détruire un esprit maléfique moyen si elle l’effleurait.
Cette violente danse de lumière remplissait une zone déterminée.
Cependant…
« Aucun de vous ne peut me surpasser en maniabilité, bande d’idiots », murmura calmement Waltraute.
Des cratères géants de plusieurs kilomètres de diamètre ont été créés partout, mais les explosions étaient inégales. Elle se déplaçait à grande vitesse pour s’esquiver avec précision à travers les petits espaces entre les destructions.
Une aurore anormale couvrait le ciel nocturne.
Les Valkyries qui avaient tiré les multiples lances de foudre destructrice depuis Asgard étaient descendues à 87% de la vitesse de la lumière. Les huit sœurs à cheval s’étaient séparées en trois groupes pour bloquer la fuite de Waltraute. Malgré l’échec de leurs attaques, leur expression est restée inchangée. Les attaques n’avaient pour but que de maintenir Waltraute en place lors de leur atterrissage. Ils ne s’attendaient pas à la vaincre avec leurs attaques initiales.
Ils avaient encerclé Waltraute dans un cercle de 20 kilomètres autour d’elle.
Mais pour eux, cela aurait aussi bien pu être juste à côté les uns des autres.
Après avoir atterri à la surface, ils sont descendus de leurs chevaux blancs et ont tenu leurs lances d’éclairs destructeurs prêtes à l’emploi. Les chevaux ont silencieusement disparu dans la lumière, ne laissant que les Valkyries sur le champ de bataille.
Les Valkyries pouvaient se déplacer à travers les neuf mondes à 87% de la vitesse de la lumière, mais elles n’aimaient pas apparaître juste devant leur ennemi pour effectuer une attaque surprise immédiate.
La méthode Bifröst décompose leurs existences pour les transporter, puis les ramène à la normale. En d’autres termes, les sens ne pouvaient pas appréhender la situation pendant un instant après l’atterrissage. Si la cible était déjà sur ses gardes, il était possible qu’elle puisse lancer une contre-attaque.
Et…
La quatrième sœur Waltraute était la Valkyrie parmi les neuf avec la plus grande maniabilité. Elle avait les plus grandes chances de réussir une telle contre-attaque.
Une transmission de la troisième sœur Ortlinde a atteint ses oreilles.
« …Localisé. …Localisé. …La quatrième soeur Waltraute a été localisée. …Elle doit être détachée du système Wagner Valkyrie pour ouvrir un chemin vers Muspelheim. »
« Donc vous allez m’éliminer sans avertissement ni négociation ? » a demandé Waltraute.
« Rien de ce que nous dirons ne t’arrêtera ». Cette fois, c’était la neuvième sœur Rossweisse. « Après tout, ton bien-aimé t’attend à Muspelheim. Si nous menons une attaque surprise préventive, il est presque sûr d’être pris en plein milieu. »
« … »
Waltraute s’est tue et la seconde sœur Gerhilde l’a pressée davantage.
« Tes actions pourraient être considérées comme une trahison envers le ciel car elles pourraient aider Muspelheim et mettre en danger Asgard. T’arrêter et te demander d’obéir à nos instructions n’était que pour la forme. Nous ne pouvions obtenir la permission de t’éliminer qu’une fois que tu n’aurais pas tenu compte de nos avertissements, donc nous ne nous soucions pas de savoir si tu n’as même pas écouté. Si un substitut en bois est placé à la place de la quatrième sœur disparue, le système peut continuer à fonctionner. »
« Tu es peut-être supérieurs en matière de manœuvrabilité », murmure la sœur aînée Brynhildr pour terminer la conversation. « Mais nous avons chacun nos propres spécialités. Tu ne penses sûrement pas que tu peux nous surpasser dans une autre catégorie que la manœuvrabilité. »
Par exemple…
La neuvième sœur Rossweisse avait un grand pouvoir défensif.
L’armure beaucoup trop grande qui recouvrait son corps mince en disait long. Elle a sacrifié sa vitesse pour cette armure solide, mais elle a pu résister à plusieurs coups des lances de foudre destructrices tirées par les autres Valkyries.
La seconde sœur Gerhilde avait son grand nombre d’attaques simultanées.
Dans ses deux mains, elle tenait les types de bâtons utilisés pour contrôler les cordes d’une marionnette. Elle pouvait les utiliser pour utiliser 10 lances d’éclairs destructeurs en même temps.
Et puis il y avait la sœur aînée Brynhildr.
L’armure aurorale qu’elle portait scintillait de façon anormale. Mais avec l’obscurité, pas la lumière. Un grand homme ensanglanté flottait vaguement à l’intérieur de ce scintillement sombre. La façon dont ses bras et ses jambes pendaient mollement ne montrait aucun signe de volonté humaine. Une seule lance perçant son dos et sortant de sa poitrine renforçait cette impression. Plusieurs cordes noires s’enroulaient autour de la lance et se tordaient à l’intérieur du grand homme.
Il était le légendaire guerrier Siegfried.
La spécialité de Brynhildr était sa capacité à contrôler les âmes humaines. Elle pouvait commander et contrôler l’armée des morts de la guerre d’Einherjar plus habilement que quiconque.
« C’est 8 contre 1. Comme nous sommes toutes des Valkyries, c’est le nombre qui décide. Désolé, mais nous devons te vaincre », annonça Brynhildr tandis que Siegfried, ensanglanté, la suivait partout.
Siegfried était une âme du monde humain, mais aussi un héros rendu invincible, à l’exception d’une seule tache dans son dos, après avoir été baigné dans du sang de dragon. Elle pouvait contrôler simultanément des centaines de milliers d’âmes à ce niveau. Dans un pur concours de force, Waltraute n’avait aucune chance.
Partie 9 Chapitre 3
Et si ?
Et si le garçon sortait l’épée magique Dáinsleif de son fourreau ? Même s’il défiait Surtr dans un combat avec cette épée magique, le garçon ne gagnerait pas.
Après tout, ce serait un combat entre l’une des épées les plus puissantes qu’un humain puisse manier et l’une des épées les plus puissantes qu’un humain ne pourrait jamais manier.
La conclusion d’un tel combat était évidente.
Et si ?
Si le garçon essayait d’approcher Surtr avec cette dangereuse épée à la main ? Surtr pourrait être tellement surpris qu’il essaierait frénétiquement de prendre Dáinsleif au garçon ignorant. Si l’épée avait du mou dans le fourreau, elle pourrait glisser.
Quelle que soit la situation, celui qui a sorti l’épée de son fourreau sera maudit. Il était possible que Surtr soit maudit par Dáinsleif.
Mais Surtr était le souverain du monde du feu de Muspelheim. Il comprenait l’importance de sa propre vie et des choix qu’il faisait.
Si le garçon s’approchait avec un objet suffisamment dangereux pour l’entraver, il l’abattrait probablement sans poser de questions.
Et après avoir pris la bonne décision, il le regretterait seul, sans que personne le sache.
Et si ?
Si le garçon tirait Dáinsleif de son plein gré et avait ensuite dit à Surtr qu’il avait été trompé par Loki ? Dáinsleif ne pouvait être remis dans son fourreau avant la mort de sa cible ou de son détenteur. Surtr hésiterait-il à frapper et à être frappé par l’attaque du garçon ?
Cependant, Surtr était un grand souverain qui avait soigneusement entraîné, lui et les autres, en vue de la bataille à venir. Alors qu’il prévoyait de se rebeller littéralement contre les dieux et recherchait la victoire tout en sachant qu’il ne pourrait pas renverser les prédictions sur le Ragnarök, ils avaient continué à renforcer leurs corps et leurs esprits au-delà de leurs limites jour après jour.
Quelle que soit la raison, il abattrait tout humain qui se dresserait devant lui, armé d’une épée magique.
Surtr avait sa propre philosophie de guerre, c’est ainsi qu’il pensait.
Même s’il regrettait plus tard d’avoir abattu un humain impuissant, il agirait sans coeur sur le moment. C’était simplement le type d’être que Surtr était.
Peu importe l’action qu’il entreprenait et le chemin qu’il choisissait, le résultat ne changeait pas.
C’est ainsi que la plupart des gens le voient et c’est probablement vrai.
Mais Loki était celui qui avait tué le dieu de la lumière Baldr qui était censé ne pas pouvoir être tué quoi qu’il arrive. Il savait par expérience que ceux qui sont protégés par un absolu ont toujours les failles les plus vulnérables.
Même pour Loki, c’était un mauvais pari.
Remplacer l’épée de flamme magique qui brûlerait les neuf mondes par Dáinsleif, l’épée de destruction mutuelle, semblait assez simple, mais il serait vraiment difficile de faire en sorte que Surtr confonde quelque chose d’autre avec l’épée qui était censée le symboliser.
C’est alors que le garçon de Midgard fit une suggestion.
Après l’avoir amené à Muspelheim pour attirer Waltraute, Muninn et Huginn afin qu’ils voient Naglfar, le rôle de ce garçon était censé être terminé.
Le garçon a rassemblé sa détermination et a parlé.
Il se tenait devant le dieu maléfique Loki.
Il s’est tenu devant l’épée magique Dáinsleif.
Le chemin choisi par ce petit garçon était…
Partie 10 Chapitre 3
Les huit autres sœurs Valkyrie se sont rapprochées de Waltraute.
Elles avaient leurs lances de foudre destructrice, l’armée d’Einherjar sous leur commandement, et le héros Siegfried contrôlé avec amour et haine par la sœur aînée Brynhildr. Ils utilisèrent tout cela pour avancer sur le traître qu’ils considéraient comme une réelle menace.
Mais Waltraute a souri.
» Se battre simplement parce que la situation l’exige est trop ennuyeux. Mettons quelque chose en jeu. »
« Une compétition ? » murmura Brynhildr alors que le ton de sa voix changeait complètement. « Tu oses entrer en compétition avec les Valkyries qui supervisent les compétitions des dieux qui règnent sur la guerre !? Tu sais sûrement à quel point c’est imprudent, Waltraute ! ! »
« Je l’ai suffisamment expérimenté grâce à ce garçon de Midgard. Je suis douloureusement conscient de ce qu’implique une compétition, Brynhildr, » dit Waltraute calmement. « Que la compétition commence. Les huit d’entre vous peuvent venir me voir en même temps si vous le souhaitez. Mais une fois que les huit d’entre vous auront été rendus incapables de combattre, vous devrez vous abstenir de toute attaque qui pourrait impliquer ce garçon. »
« Nous avions prévu de t’écraser sans tenir compte de ces promesses… mais tu as un accord, Waltraute ! Cependant, je ne te donne que ce petit espoir pour que je puisse te réduire en miettes ! Tu n’as jamais eu la moindre chance de victoire !! »
« Vous êtes celles qui n’ont aucune chance de victoire. »
« Quoi ? »
« Vous l’avez probablement fait pour commencer rapidement votre bombardement par le haut et pour souligner vos forces individuelles, mais c’était une erreur de créer une force composée uniquement de Valkyries. Le résultat aurait pu être différent si vous aviez ajouté un dieu pur. »
« De quoi parles-tu ? »
« Je dis que la victoire est à moi, espèce d’idiot. »
Partie 11 Chapitre 3
Le garçon marchait dans le monde de feu de Muspelheim.
Il était à la recherche de Surtr.
Les mots de Loki tournaient dans sa tête. Si Surtr était vaincu, le résultat du Ragnarök pourrait changer. Il pourrait être en mesure de protéger sa bien-aimée Waltraute et les autres condamnés à mourir.
Les géants et les mauvais esprits de Muspell devaient être occupés à préparer la guerre car ils couraient dans tous les sens depuis un moment. Ils n’ont pas eu le temps de prêter attention aux mouvements du garçon. Tout comme la lance que Loki avait autrefois préparée, le garçon était tout simplement trop jeune et trop impuissant pour qu’on lui prête attention.
Mais c’était un humain.
Il avait ce qu’il fallait pour manier l’épée magique Dáinsleif.
Il pouvait tirer l’épée magique en tant que pouvoir direct ou il pouvait l’utiliser dans une tromperie. Le garçon pouvait faire l’un ou l’autre choix.
(Il est là. C’est Surtr.)
Le garçon se parlait silencieusement à lui-même en sortant la tête de derrière un vaisseau géant.
Surtr lui tournait le dos et donnait des ordres le long de la plage bordée de navires de Naglfar. Ils se pressaient pour achever Naglfar pour la bataille finale du Ragnarök.
« Désolé, mais je n’ai pas le temps de te parler », a dit Surtr sans même se retourner. Il a profité d’un intervalle entre les aboiements d’ordres pour s’adresser au garçon. « Ton idée de t’entraîner dans une zone non protégée par les dieux était bonne, mais tu n’as tout simplement pas eu le temps. …Pour être honnête, je ne m’attendais pas à rassembler autant Naglflar si rapidement. »
« … »
Surtr n’a même pas regardé le garçon.
Il devait être sûr de pouvoir agir immédiatement si quelque chose arrivait. D’ailleurs, Surtr ne serait même pas égratigné si le garçon lui balançait une dague normale.
Mais si le garçon avait utilisé Dáinsleif ?
Et s’il utilisait une méthode alternative à l’attaque frontale ?
N’y avait-il vraiment aucun espoir de succès ?
Était-il vraiment correct de penser qu’il y avait une chance ?
« Surtr. »
Le garçon a appelé son nom.
Le souverain ne s’est toujours pas retourné.
Le garçon a continué malgré tout.
« Le fait est que… »
Partie 12 Chapitre 3
Huit Valkyries ont attaqué en même temps retirer Waltraute du système.
Les lances d’éclairs destructeurs des Valkyries leur permettaient d’attaquer à des dizaines de kilomètres de distance, mais elles pouvaient attaquer de manière de plus en plus rapide au fur et à mesure qu’elles se rapprochaient. Lorsqu’une formation de huit le faisait depuis trois directions différentes, même la grande maniabilité de Waltraute ne pouvait continuer à esquiver chaque attaque.
Et Waltraute mourrait si une seule attaque la touchait. L’armure d’aurore n’était pas suffisante pour se défendre contre une lance de foudre destructrice. Les autres Valkyries traitaient cela comme une simple procédure de détachement plutôt que comme une compétition.
Mais…
C’est seulement ce qui serait arrivé s’il s’agissait d’un pur combat entre dieux dans un roman d’action.
« Malheureusement pour vous, il s’agit d’une comédie d’amour. Aussi réticent que je sois à l’admettre. »
« De quoi parles-tu! ? »
Waltraute souriait tranquillement tout en ne prêtant aucune attention aux huit autres qui chargeaient vers elle, leurs jambes provoquant pratiquement des explosions le long du sol et les pointes de leurs lances d’éclairs destructeurs volant vers elle.
« Je dis que cette compétition ne sera pas décidée uniquement par des questions aussi sérieuses !!! » cria Waltraute en lâchant la Lance d’Eclair Destructeur qu’elle tenait dans sa main et en plongeant une main dans la poche de son armure.
Dans cette poche se trouvait l’outil qu’elle avait confisqué au garçon plutot.
C’était le couteau multi-outils créé par les nains.
C’était un outil en or qui pouvait automatiquement enlever l’armure d’une Valkyrie.
» !? »
(Est-ce que tu-essaies d’enlever nos armes et nos armures pour nous empêcher de combattre ?).
Brynhildr devina les intentions de Waltraute.
« Idiot ! !! As-tu vraiment pensé qu’un outil développé pour retirer nos armures alors que nous sommes allongés immobiles sur un lit peut faire quoi que ce soit alors que nous nous déplaçons à toute vitesse ! ? ».
« Ce n’est pas la fonction que j’utilise, espèce d’idiote ».
Waltraute grimaça et déplia l’une des lames du couteau multi-outils.
Plus précisément, elle déplia la nouvelle fonction indésirable que les nains avaient ajoutée avec l’or supplémentaire.
Dès qu’elle le fit, un grand nombre de tentacules se tortillèrent en ignorant complètement la loi de conservation de la masse.
« ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Quoi ? »
Brynhildr est restée abasourdie et Waltraute a dit : » Il semble que les nains aient mis un peu trop d’efforts sur celui-ci. Une Valkyrie attrapée par ces choses est censée s’évanouir et avoir l’écume aux lèvres. »
« Nn…nn…nwwwwwaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !?!? »
S’il vous plaît, attendez un moment… *bave*.
« Hm. »
Waltraute a appuyé sur le bouton du manche de l’outil pour arrêter à la dernière seconde la fonction de plaire aux femmes au foyer. La sœur aînée veuve et les autres femmes célibataires sont restées attachées par ces objets gluants enroulés tout autour de leur corps.
« Vous devriez être reconnaissants que ce soit une comédie d’amour. Si c’était un roman érotique, cela aurait été plus loin que de simplement lier vos bras et vos jambes. »
« Ha…ha ha. »
Brynhildr a faiblement ri après avoir frôlé la catastrophe.
Les Einherjar qu’elle contrôlait ne pouvaient pas agir sans leur commandant.
« Il semble qu’il n’y ait plus rien que nous puissions faire. Nous admettons la défaite. Mais tu es aussi dans un dilemme, Waltraute. »
« Oui, il est vrai que cela pourrait se retourner contre moi à tout moment. »
« Ce n’est pas ce que je voulais dire, » dit Brynhildr en faisant tourner son corps ligoté. « J’ai communiqué avec Loki. Nous avions prévu d’écraser Muspelheim en une seule fois avec des attaques simultanées sur deux fronts, mais son attaque seule devrait être assez efficace. …Et il semble que son attaque utilise ce garçon comme clé. »
« …Quoi ? »
Waltraute avait l’air confus et Brynhildr a continué avec un coup de grâce verbal.
« Il semble que Loki espère que Surtr manie l’épée magique Dáinsleif pour que la malédiction l’endommage. Il joue le rôle important de brûler les neuf mondes, donc sa défaite va forcément affecter grandement l’issue du Ragnarök. Mais que pensez-vous que Surtr fera une fois qu’il sera maudit par Dáinsleif ? Au minimum, il est sûr de considérer ce garçon de Midgard comme aussi responsable du complot que Loki. »
« … »
« Loki a la capacité de se transformer, donc il pourrait être capable de s’échapper de Muspelheim sous la forme d’un faucon ou autre. Mais sera-t-il capable d’emmener ce garçon humain avec lui ? En fait, ce dieu maléfique aura-t-il même l’intégrité de s’inquiéter pour le garçon ? Qu’en penses-tu, Waltraute ? »
Partie 13 Chapitre 3
« Surtr, connais-tu l’épée magique Dáinsleif ? »
Surtr s’est finalement tourné vers le garçon avec un regard perplexe. Puis il a froncé les sourcils de manière sinistre. Un grand souverain comme lui a tout de suite vu clair dans son jeu. Un léger reste de malédiction s’est accroché à la main droite du garçon.
(Cette abominable épée ? Mais il ne l’a pas sortie de son fourreau. C’est seulement ce qui s’est échappé du fourreau. S’il l’avait réellement dégainée, le destin de ce garçon serait déjà scellé).
Surtr a fait claquer ses doigts légèrement.
Des étincelles jaillirent de la paume du garçon, comme lorsqu’on frappe un morceau de fer chaud. La trace de la malédiction disparut.
« …Possèdes-tu l’épée magique ? »
Surtr a réfléchi pendant une seconde, mais il a rapidement réalisé que cela ne pouvait pas être le cas.
La malédiction de Dáinsleif était si puissante que même lui ne pourrait s’y opposer s’il devait tirer l’épée de son fourreau.
« Non, le fourreau n’est pas suffisant pour sceller complètement la malédiction de Dáinsleif. Si tu la portais constamment sur toi, tu aurais besoin d’une sorte de contre-mesure intégrée à ta chair. Cependant, je ne peux rien sentir de tel venant de toi. …Tu l’as tenu pour la première fois récemment, n’est-ce pas ? »
Loki fronça légèrement les sourcils en regardant de loin.
(Il a touché la poignée, mais il ne l’a jamais vraiment tirée. Quand ce garçon dont le rôle aurait dû être terminé a atteint le Dáinsleif lui-même, j’ai pensé qu’un grand changement pourrait se produire. Je suppose que je me suis trompé).
Il a tracé ses doigts le long de la sinistre épée rouge et noire qu’il tenait.
(Je ne pensais pas qu’il changerait d’avis à la dernière seconde. Avait-il peur de la malédiction ou de Surtr ? Ce n’était qu’une option parmi d’autres, mais si le résultat du Ragnarök n’est pas modifié en profondeur, plus de 99% des humains de Midgard périront).
« Qui l’a ? C’est Loki qui est derrière tout ça ? »
« Ça n’a pas d’importance. » Le garçon secoue la tête. « Vous voyez, j’ai entendu dire que la bataille finale du Ragnarök commencerait une fois que ces bateaux seraient terminés. C’est vrai ? »
« Oui. Nous nous y préparons depuis très longtemps. »
« Pourquoi ? »
« Parce que », dit Surtr à voix basse. « A l’origine, nous étions égaux. Il n’y avait aucune distinction entre les dieux et les géants. Mais le processus qu’ils ont utilisé pour créer les neuf mondes a laissé la plupart d’entre nous morts tandis que la plupart d’entre eux ont survécu. Et au lieu d’essayer de nous sauver, ils se sont nommés dieux et nous ont insultés en nous nommant géants ! Et tout ça à cause d’un plan qu’ils ont imaginé et exécuté eux-mêmes ! Ils se sont élevés jusqu’aux cieux tout en nous poussant aux confins des mondes ! !! ».
« Uuh…uuh… » Le garçon laissa échapper un gémissement car il n’arrivait pas à trouver un moyen d’exprimer les pensées qu’il avait en tête. Mais ensuite, « Mais un tas de géants vont mourir pendant le Ragnarök, non ? »
« Cela n’a pas d’importance. Cette haine nous a été inculquée dès la création de ces mondes. Tous les géants sont nés afin d’accomplir notre vengeance en détruisant les neuf mondes pendant le Ragnarök ! »
« Mais, mais ! Les Vanir étaient à l’origine des géants, non ? Ça n’a aucun sens de dire que vous avez besoin de vous venger parce que vous êtes des géants ou que vous êtes d’accord pour mourir parce que vous êtes des géants. »
« Ils ont été recueillis par les Æsir ! Ils ont oublié ce qu’ils doivent faire et ont travaillé pour gagner la faveur de ces soi-disant dieux ! Ce ne sont pas de vrais géants. Nous ne mettrons jamais de côté notre fierté ! ! »
Même en criant, Surtr sentait que quelque chose ne collait pas.
Leurs fierté de géants ?
Leurs fierté à l’égard de la désignation bigote et désobligeante qui avait été utilisée pour les pousser aux confins des mondes ?
« C’est la première fois que je viens à Muspelheim, mais il ne semble pas que les géants ici fassent de mauvaises choses. »
« Bien sûr que non ! Nous avons la justice de notre côté ! Ce sont ces soi-disant dieux qui… qui… !! »
« Alors c’est mal de mourir juste pour se venger d’eux. Je pense que les géants devraient pouvoir travailler pour protéger des choses, fabriquer des choses, et laisser quelque chose derrière eux. C’est mal de jeter tous ces sentiments juste parce que vous êtes des géants ou de renoncer à votre vie pour vous venger. C’est… »
Le garçon s’est arrêté, mais Surtr savait ce que le garçon essayait de dire.
Oui.
Depuis le moment où les neuf mondes avaient été créés et depuis le moment où ils avaient été classés comme étant soit des dieux saints soit des géants maléfiques, ils n’avaient rien fait de différent de la classification que « les plus puissants » leur avaient unilatéralement imposée.
« …Garçon. Que voudrais-tu que nous fassions ? Quel but vois-tu au-delà de tes paroles ? »
« Déposez vos armes », a dit le garçon avec détermination. « La note du Gjallarhorn soufflé peut un jour résonner dans les neuf mondes. Le soleil et la lune peuvent un jour être engloutis. Les chaînes qui lient le grand loup Fenrir seront peut-être un jour brisées. …Mais ce jour n’est pas aujourd’hui. »
« … »
« Nous convaincrons nos dieux. Nous leur ferons déposer les armes. Alors vous déposez vos propres armes. Si vous faites cela, ce monde qui avait commencé à se terminer pourra à nouveau contenir quelques sourires. »
« Hah », dit Surtr en riant. « Est-ce que ça peut arriver ? Est-ce que ça peut vraiment arriver ? Nous ne leur faisons pas confiance. Et ils ne nous font pas confiance. Si nous nous demandons les uns aux autres de déposer nos armes pour pouvoir en parler, cela ne peut mener qu’à la tromperie ! Quand ils ont créé les neuf mondes, ils ont essayé de nous anéantir. Pourrais-tu vraiment déposer la seule arme que tu possèdes pour te protéger face à un adversaire qui a déjà essayé de te tuer auparavant ! »
« Je le peux », a-t-il immédiatement répondu.
Ce n’était pas seulement une belle pensée ou une déclaration idéaliste.
Elle était soutenue par une certaine force.
Le garçon a écarté ses mains vides et a parlé.
« J’ai fait en sorte de poser ma propre arme. »
Surtr s’est complètement figé sur place à ces mots.
Il s’est souvenu de l’épée magique Dáinsleif.
Même si une attaque directe aurait été sans espoir, le garçon aurait pu utiliser cette épée pour tuer Surtr s’il avait utilisé une sorte de ruse. Ce piège lui aurait permis de changer grandement l’issue du Ragnarök. Il aurait pu être en mesure de réduire les dommages causés au monde humain de Midgard en échange de la destruction totale du monde du feu de Muspelheim.
Même en mettant de côté le fait qu’il aurait pu tuer Surtr ou non, il aurait pu au moins se défendre.
Mais le garçon avait lâché cette arme sans hésiter.
Non pas pour fuir une fois qu’il avait su que son adversaire était le souverain du mal, mais pour parler avec ce souverain du mal.
Abattre un tel garçon coïncidait-il avec la justice que Surtr et les géants prétendaient avoir de leur côté ?
Ce n’était pas un ennemi faisant preuve d’une malice évidente.
Le véritable souverain de Muspelheim devait-il tourner sa haine en direction de quelqu’un qui n’avait aucune hostilité et qui avait même déposé son arme par respect ?
(Il a dit que c’était un voyage pour devenir plus fort.)
Surtr serra les dents.
Bien qu’il soit le souverain du monde du feu de Muspelheim et malgré sa taille écrasante, Surtr était jaloux de cet humain chétif.
(Alors est-ce le type de pouvoir et de force que tu recherches ?)
« Je ne peux pas l’accepter. »
Surtr sortit l’épée géante du fourreau sur son dos.
Elle faisait plus de trois mètres de long. Elle était entièrement faite d’un argent presque noir. Des étincelles orange s’échappaient de la lame de cette épée sinistre. Un seul coup de cette épée pouvait envoyer une grande pluie de feu se déverser du ciel. Si elle était plantée dans le tronc de l’arbre du monde Yggdrasil, on disait qu’elle pouvait brûler les neuf mondes. C’était peut-être la plus grande de toutes les épées magiques. Et il l’a sorti face à un seul garçon.
« Je ne peux pas accepter cette force ! Je vais vous donner un peu de temps. Va chercher Dáinsleif ! Reviens et combats-moi ! »
« Non. »
« As-tu peur de la malédiction de cette épée magique ? Si tu crains pour ta vie, appelle à l’aide la Valkyrie qui se tien juste au-delà de nos lignes défensives !! Envoie cette punition divine pour me combattre ! »
« Jamais », déclara le garçon avec détermination. « Je suis venu dans votre monde pour acquérir une force qui ne ferait pas couler de sang. Je crois toujours que je peux acquérir cette force si je m’entraîne ici. C’est pourquoi je ne compterai jamais sur ce type de combat. »
Avec ces mots, le garçon traitait Surtr comme autre chose que le souverain du mal.
Il le traitait comme quelqu’un ayant un grand pouvoir.
Il le traitait comme quelqu’un qui pouvait exaucer son souhait.
Il le traitait comme quelqu’un qui avait été traité de la même façon à l’époque d’avant les dieux et les géants.
Il a dit qu’il croyait.
C’est ce que ce garçon a dit à cette existence qui détenait un si grand pouvoir.
« … »
Surtr a serré les dents en pensant à cette courtoisie maladroite.
Mais il ne pouvait pas ranger son épée.
En tant que souverain de Muspelheim et chef des nombreux géants de Muspell, Surtr laissa échapper un rugissement et abattit son épée de flamme.
« Ooooooooooooooooooooooooohhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »
Et…
Partie 14 Chapitre 3
Après avoir neutralisé les huit autres Valkyries, Waltraute observa ce qui se passait dans le monde du feu de Muspelheim.
Les flammes soufflaient dans tous les sens.
La lumière et la chaleur balayaient la nuit.
Le pouvoir destructeur était plus que suffisant pour convenir au souverain du mal.
Mais…
« Il ne peut pas le faire », a murmuré Waltraute.
L’instant d’après, Surtr a arrêté l’épée de flamme qui symbolisait le pouvoir destructeur. Le garçon n’avait pas bougé, même au dernier moment. Il n’avait pas fermé les yeux. Il avait simplement fixé directement Surtr pendant tout ce temps. Et il était complètement indemne.
Surtr avait stoppé son attaque.
« Ce garçon t’a traité comme un dieu respecté, plutôt que comme un géant maléfique. En tant que dirigeant d’un monde, vous ne pouviez pas lui rendre de tels sentiments avec cruauté. C’était un carrefour où vous pouviez soit affirmer ou nier que Muspelheim est un monde maléfique. C’était une décision en tant que souverain qui affecterait les destins de tous les géants de Muspell. »
Et Surtr avait pris la décision d’un dieu plutôt que celle d’un géant.
Il avait sauvé la vie de celui qui avait élevé une prière vers lui.
Et c’est la force de ce garçon qui lui avait permis de s’en souvenir.
Waltraute elle-même a longtemps considéré le grand écart entre le dieu et le géant comme tout à fait naturel.
Elle était l’une de celles qui en bénéficiaient.
» me de Midgard », dit Surtr.
« Quoi ? »
« Même si je dépose mon arme ici, la tragédie ne peut être évitée à moins qu’Odin ne réponde en nature en tant que chef des Æsir. Que vas-tu faire à propos de ce problème ? »
« Je vais l’arrêter bien sûr », répondit le garçon avec détermination. « Nous – Waltraute et moi, c’est-à-dire – ferons en sorte que le Seigneur Odin dépose son arme. »
« Heh », dit Surtr en riant.
C’était une petite chose, mais une chose certaine. Il était possible qu’un des Muspell n’ait jamais été amené à rire par une âme du monde humain.
Et le rire s’amplifia.
« Ha ha ha ha ha ! Intéressant. Alors allez-y et arrête ce vieil obsédé de la guerre ! !! Prouve ta sincérité avec ça ! Mais ce ne sera pas facile. Après tout, nous n’avons toujours pas vu le moindre début de résolution même après s’être affrontés sur cette question pendant plus de 1000 ans ! !! ».
Ayant dit cela, Surtr a lâché son épée de flamme. L’épée géante se planta dans le sol dur, mais aucun changement majeur ne se produisit.
Cette épée ne produisait plus de flammes et ne brûlait plus aucun des mondes.
Il avait perdu un élément de lui-même en tant que géant et en tant que souverain, mais Surtr a seulement regardé l’épée avec un sentiment fort dans les yeux.
« …Je l’ai posée. Ha ha ! Ha ha ha ha ha ha ! ! Je l’ai posée ! Je posé mon arme ! Je n’ai pas besoin de tuer qui que ce soit ! !! »
« Oui. »
« Je me sens léger. Je sens mes muscles raides se détendre. Je vois. Alors c’est ça que ça fait d’être libéré de cet environnement où il faut tuer ou être tué. »
« C’est exact, maître de Muspelheim. »
« Mais comment va-tu faire pour que les Æsir et les Vanir déposent leurs armes ? »
« Ne t’inquiète pas », dit le garçon avec un sourire. « Je peux obtenir l’aide de ma femme. Si elle en parle avec eux, tout ira bien. »
« Hmph, » grogna Waltraute en se détournant.
Tout le monde vivraient beaucoup mieux si les Æsir étaient si faciles à gérer. Le dieu principal était un dieu de la guerre qui aimait déclencher des guerres. Tout comme un dieu de la moisson qui faisait pousser des récoltes sans raison, ce dieu de la guerre n’avait pas besoin d’une vraie raison. Si la situation permettait de déclencher une guerre, il la provoquait. C’est ainsi qu’il avait toujours agi à travers l’histoire.
« …Que vas-tu faire ? » demanda la sœur aînée Brynhildr.
Elle croyait qu’il fallait vaincre quelqu’un avant qu’il ne la vainque, aussi ne voyait-elle plus la nécessité d’attaquer Muspelheim maintenant qu’il n’était plus une menace immédiate. Le fait qu’elle n’agisse pas sans cœur tant que l’on ne tourne pas une arme vers elle montrait l’humanité de Brynhildr qu’elle montrait rarement à la surface.
Après que Waltraute ait menacé d’envoyer ces tentacules à l’instant même où ils tenteraient quoi que ce soit, les sept autres Valkyries ont obéi. (Bien que le fait qu’elles aient perdu la compétition ait pu jouer un rôle plus important). Tout comme la lance sacrée Gungnir symbolisait le chef des dieux et le marteau de la foudre Mjölnir symbolisait le dieu de la foudre, l’outil en or que tenait Waltraute symbolisait la faiblesse d’une Valkyrie.
Si cet outil était pleinement activé, leur cœur pourrait s’arrêter pour une raison hautement inavouable.
La seule façon pour Brynhildr et les autres d’y résister serait de devenir autre chose que des Valkyries.
Waltraute décida que les capacités de l’objet étaient trop importantes pour elle et le rendit au garçon pour le moment.
« C’est une question difficile », a-t-elle admis. « Mais c’est le travail d’une épouse et d’un dieu de répondre aux attentes de son mari et de son croyant. Je n’ai pas d’autre choix que de faire quelque chose d’assez téméraire. »
« C’est-à-dire ? »
« J’en parlerai avec Odin après l’avoir battu à plate couture. »
Partie 15 Chapitre 3 Fin
Et il ne restait plus qu’un dernier problème.
Après s’être assurée qu’Odin en sanglots avait déclaré une trêve, Waltraute quitta le hall céleste du Valhalla. Alors qu’elle le faisait, elle a vu un dieu maléfique entrer.
C’était Loki.
Il était celui qui avait comploté l’incident entier.
Waltraute lui lança un regard acéré alors qu’elle se rappelait de tous les divers dangers qui avaient approché le garçon.
« Je suppose que la prédiction des Norns a été évitée comme vous l’aviez prévu », a-t-elle dit.
« Essayez-vous de dire que le Ragnarök a été complètement évité ? Ne sois pas naïf. Le destin a été tordu, mais il sera réparé sous une forme différente. Après tout, le Naglfar n’est pas la seule impulsion pour le début du Ragnarök. Le soleil et la lune qui disparaissent, les chaînes qui lient Fenrir qui se brisent… il y en a beaucoup qui ont été préparées. Même si une seule cause disparaît, le cœur du problème prendra la forme d’une autre impulsion et le compte à rebours vers le Ragnarök continuera. Cela ne fait que le retarder. Ça arrivera tôt ou tard, ça a juste déplacé le jour J. »
« Donc ça va se reproduire ? »
« C’est inévitable au rythme actuel, » dit Loki avec désinvolture. « Pas même Odin ne peut éviter les prédictions des Norns. Elles sont si précises qu’on pourrait croire que leurs bouches sont des malédictions en elles-mêmes. …Je n’aime pas ça. En tant que plaisantin, un monde où tout est gravé dans la pierre n’est pas amusant. »
« C’est donc là que réside ton essence, dieu maléfique ». Le ton de la voix de Waltraute a baissé encore plus. « Tu n’aura jamais un objectif admirable comme éviter le Ragnarök ou protéger les neuf mondes. Tu veux juste causer des problèmes. Tu n’agis que selon ton surnom de farceur. Même si cela pousse le Ragnarök dans une direction encore pire, tu ne t’en soucierais pas le moins du monde, n’est-ce pas ? »
« Ce n’est pas moi qui décide de la valeur d’un joker. Cela change en fonction des règles du jeu. Le joker peut être la meilleure carte qui mène à la victoire ou la pire carte qui mène à la défaite. Ne pensez-vous pas que c’est ça être un joker ? » Loki souri finement. « Mais si vous voulez mon avis, ce garçon humain est quelque chose. Je désorganise les règles en tant que joker, mais même cela ne dépasse pas les limites des règles. Mais ce garçon est différent. Quand je lui ai confié Dáinsleif, cette option n’existait pas. Ses actions n’existaient pas dans le cadre des règles. C’est peut-être parce qu’il n’est qu’un être humain. »
« … »
« A ce moment-là, les deux seules options étaient de prendre l’arme ou de ne pas la prendre. Mais ce garçon a compris qu’il fallait prendre l’arme, puis la mettre de côté. Il ne s’est pas contenté de ne pas la prendre. Il y a une différence entre cela et la laisser partir après l’avoir prise. Il a utilisé cette différence à son avantage. »
Même si le garçon avait utilisé exactement les mêmes mots en affrontant Surtr, le géant n’aurait pas été aussi ému par ses paroles si le garçon était simplement arrivé les mains vides. Il aurait rejeté les idées du garçon comme étant la vision idéaliste de quelqu’un qui n’avait jamais pris son arme.
Et s’il s’était tenu devant Surtr alors qu’il tenait encore son arme, Surtr aurait tranché le garçon en deux, peu importe la raison. Ce chef des géants s’était entraîné, lui et d’autres, à combattre les dieux qui gouvernaient les mondes. Il n’aurait montré aucune pitié. Peu importe à quel point il aurait pu agoniser plus tard, il aurait mis fin à tout cela lorsque ce garçon se serait tenu devant lui.
Il n’était pas clair dans quelle mesure le garçon l’avait fait intentionnellement.
Il était possible que cela ait été d’autant plus efficace car le garçon ne l’avait pas fait intentionnellement.
Mais quelle que soit la raison…
« Je comprends pourquoi ce dieu de la guerre Odin est si obsédé par ce garçon. Le rôle d’Odin n’est pas de protéger ceux qui font la guerre, mais de s’assurer que la guerre elle-même perdure. On pourrait dire que ce garçon est son ennemi naturel. Je doute qu’Odin lui-même soit réellement conscient qu’il considère ce garçon comme son ennemi naturel, cependant. La bataille finale du Ragnarök est à la fois la fin ultime d’Odin et son plus grand accomplissement en tant que dieu de la guerre. Puisque ce garçon a réussi à arrêter facilement une si grande guerre, sa nature doit contrebalancer celle d’Odin. »
Un monde où la guerre était considérée comme naturelle.
Un monde où les morts héroïques de la guerre étaient conduits dans le monde céleste et ceux qui mouraient de vieillesse et de maladie étaient envoyés dans le monde souterrain.
Un monde dans lequel un dieu de la guerre régnait au sommet et on enseignait aux gens que c’était une chose vertueuse.
Ce garçon était une créature chétive et son âme ne serait jamais qu’une âme de Midgard. En d’autres termes, il finirait par mourir comme un humain. Il ne pouvait vivre que dans le cycle de base de la vie, il n’était donc rien d’autre qu’une existence « chétive » du point de vue d’un dieu.
Cependant…
Malgré cela, la réponse que le garçon avait donnée ici contenait une possibilité assez grande pour renverser les hypothèses de base de ce monde gouverné par un dieu de la guerre où la guerre était naturelle.
Loki haussa les épaules et dit, « Waltraute, il semble que vous ayez un excellent œil pour les hommes. Étant donné la nature des Valkyries, il semble un peu inadapté pour toi, mais qui d’autre une telle masse de puissance militaire est-elle censée épouser ? Peut-être que quelqu’un comme lui est nécessaire pour équilibrer la balance. Un peu comme le dieu de la guerre Odin est lié à la déesse du mariage Frigg.”
« H-hmph. Ce n’est pas une si grande âme. L’âme de ce garçon est complètement éclipsée quand on la compare à celle de l’humain Siegfried qui, une fois, a temporairement séparé Brynhildr du système des neuf Valkyries. » Bien qu’il ait nié les paroles de Loki, Waltraute a poursuivi en disant : » Mais il est toujours le garçon qui a tenté de grimper à l’arbre du monde et qui a gagné cette compétition contre moi. En tant que superviseur impartial de cette compétition, il est de mon devoir de lui payer une récompense appropriée. »
« Quand tu étais piégé dans les rouages de ce dieu de la guerre, tu aurais eu du mal à dire qu’il avait « gagné » vu comment la compétition s’est terminée. »
Loki a souri, mais il a ensuite changé de sujet.
Il semblait qu’en voyant la réaction de Waltraute, il avait atteint son objectif.
« Mais je vais continuer à remplir mon rôle de bouffon. Je causerai autant d’ennuis que je pourrai avec le destin fixé par les prédictions des Nornes. Si quelqu’un est capable de tourner habilement les mouvements des cartes dans une direction qui lui est favorable, il pourra amasser une fortune. Vous devriez prier pour pouvoir vous débrouiller. »
« Je vois. » Waltraute a laissé échapper un léger soupir. « Au fait, je viens de terminer un petit carnage dans le Valhalla. »
« Il semble que oui. C’est un mauvais exemple pour la maison des dieux d’être dans un tel état de délabrement. »
« Je ne veux laisser personne passer entre les mailles du filet. Je dois m’assurer que mon avertissement est aussi complet que possible. »
« …Quoi ? » murmura Loki alors que la Valkyrie tenait une lance de foudre destructrice dans sa main droite.
L’instant d’après, elle a lâché la plus grande foudre de la journée.